Allez hop, tout l’monde à la campagne ! – Huitième épisode

La matinée touche à sa fin quand le téléphone de mon mari sonne pour la première fois. Nous savons qu’il sera comme le coup d’envoi d’une série d’appels. Je ne pourrais en expliquer la raison, mais c’est un fait que nous avons constaté au fil des ans. Nos fils ont fait leur vie loin de Paris, loin l’un de l’autre, pourtant leurs appels s’enchaînent toujours, seul l’ordre dans lequel ils appelleront est variable. Une autre constatation, le premier qui appellera abrégera la conversation très vite, tandis que le second aura mille anecdotes à raconter, mille questions à poser, mille conseils à recevoir. Enfin, le second nous passera son épouse et chacun de leurs enfants pour réitérer leurs vœux et nous faire de gros bisous.

Je mets au point la suite du programme avec notre conjoint quand nous entendons mon mari répondre à sa bru « Hélas, je ne peux pas te la passer, elle est dans le jardin, occupée à… Ah non ! Nous ne sommes pas à Paris, ça non ! Chez un couple d’amis à la campagne… oui, oui… très sympas… un couple charmant… vraiment charmant… au banquet organisé pour la nouvelle année… Oh ! Ils me font signe… je dois raccrocher… Embrasse bien tout le monde ! »

– « Un couple charmant », vraiment ?

– Vraiment ! Vous êtes tous les deux vraiment charmants… Je ne vois pas d’autre mot pour vous qualifier, et à deux, vous formez bien un couple, non ?

– Vu sous cet angle…

– Tu noteras que je n’ai pas dit que ta femme était charmante, c’est votre couple qui l’est et je n’ai pas trouvé utile de préciser que ta compagne est, par ailleurs, mon épouse…

– C’est bien pour ça que je suis ta moitié, maintenant qu’on a rencontré notre sémillant conjoint, je suis une femme à part entière, ta moitié plus sa moitié… Par contre, tu as menti en disant que j’étais au fond du jardin…

– Tu voulais que je lui dise quoi ? « Désolé, je ne peux pas te passer la belle-mère parce que notre hôte est en train de déboutonner son joli chemisier afin de lui peloter les nichons » ?

– Je m’insurge, cher ami, lui peloter les nichons n’était nullement dans mes intentions ! Il m’avait semblé apercevoir un insecte se faufiler dans son décolleté. C’est seulement une fois le chemisier déboutonné, la magnifique poitrine de notre moitié dénudée que j’ai réalisé mon erreur… En fait d’insecte, il s’agissait de l’ombre des feuillages sur son buste, mais j’ai quand même tenu à m’en assurer…

Mon mari adoré, en tee-shirt et en pantalon de jogging, s’installe sur une chaise face au fauteuil où je suis assise (ou plutôt vautrée) contre notre conjoint. Notre conjoint est, comme à son habitude, nu comme un ver et (pour changer) je suis entre les deux, mon chemisier grand ouvert, je porte aussi mon petit short de combat en satin. On le qualifie ainsi parce qu’il est distendu, décousu et déchiré à l’entrejambe, ce qui nous offre des sensations particulières lors de certaines étreintes.

Imperceptiblement, comme se dresse une tente, je vois se tendre le pantalon de mon époux qui lorgne sur mes cuisses, puis son regard se dirige vers la main curieuse et caressante de notre conjoint qui se faufile sous mon short de combat. Je l’embrasse de la manière la plus excitante possible. Je suis sous le charme du regard que mon mari pose sur nous et de sa main droite qu’il glisse dans son pantalon avant de se raviser et d’y mettre la gauche.

– Alors, mon chéri, ça fait quoi de te branler de la main gauche ?

– Ça me rappelle un certain été… ça me rajeunit, ce qui est amusant le jour où je prends un an de plus !

– Ça mon vieux, tu l’avais bien cherché, fallait pas faire le con à Solex !

– Ho ho ! Il y a un dossier là-dessous, ou je ne m’y connais pas ! Vous me racontez ?

– Ton cher ami a voulu faire le malin pour épater une gonzesse… et il s’est planté à Solex… moralité fracture du poignet droit !

– Aïe !

– Ma chère épouse oublie de préciser que c’était en plein pendant le bac !

– Écoute-le « en plein pendant le bac »… t’avais passé toutes les épreuves écrites !

– Et la fille ? T’as réussi à la pécho ?

– Laisse-moi rire, elle n’en a rien su !

– Ma chérie, tu pourrais préciser qu’elle venait de déménager en banlieue !

– Mais elle te calculait même pas, cette conne ! Elle ne savait même pas que tu existais !

– Je ne dirais pas ça comme ça, elle me connaissait, mais n’avait pas remarqué l’émoi qu’elle provoquait en moi… sinon…

– Si ça peut te faire plaisir…

– Et tu as su ce qu’elle est devenue ?

– Euh… oui. On peut dire ça… j’ai su ce qu’elle est devenue…

– Alors ?! Raconte !

– Disons qu’actuellement, elle est en train de te tripoter les couilles…

 Non ?!

– Et si ! On s’est croisés dans la boutique où je bossais pour les vacances… Il est entré pour acheter un bouquet de fleurs… je travaillais chez un fleuriste…

– Tant mieux, dans un sens, parce que si t’avais bossé chez un charcutier, je n’aurais sans doute pas eu l’idée d’y entrer pour acheter des fleurs…

– Bref, il voulait acheter une douzaine de roses rouges, mais ça coûtait un bras… Ah ah !

– Regarde-la faire son ironique ! C’est vrai, je n’avais pas assez, elle m’a dit que personnellement, les roses rouges, surtout celles-là qui ne sentaient rien… Je lui ai demandé quel bouquet pourrait la charmer. Elle l’a composé, je l’ai payé. Je suis reparti avec mon bouquet à la main et j’ai fait demi-tour pour le lui offrir.

– Et c’est seulement là qu’il m’a reconnue ! Alors, tu parles que ça valait le coup de se péter le bras, si c’était pour pas me reconnaître deux ans plus tard !

– Mon ami, mon cher ami aux couilles troublantes, en toute objectivité, comment aurais-je pu distinguer une fleur parmi les fleurs ?

– Tu parles d’un argument ! Tellement facile que ce n’en est plus un ! Tiens, je préfère me taire !

– Ooh… mon ange ! Cher ami, la prochaine fois où vous souhaiterez faire taire votre épouse, arrangez-vous pour que je sois dans les parages… Votre bouche est magique, mon ange !

– Je ne demande qu’à voir… observons ça de plus près…

Mon époux se lève, s’agenouille devant le fauteuil, d’une délicate poussée sur mon menton me fait relever la tête et dévoiler ainsi la queue de notre conjoint jusque-là dans ma bouche.

– En effet, votre pine est resplendissante de salive ! Regardez comme tous ses reliefs sont mis en valeur… Je suis certain qu’elle ne brillerait pas davantage si elle sortait de la chatte de notre moitié… Oui, c’est ça ma chérie, suce notre ami le temps que nous procédions au test comparatif…

Mon mari glisse sa main entre mes cuisses, ses doigts se fraient un passage dans la déchirure du short. J’adore le ton grinçant de sa voix, sa déglutition bruyante quand, stoppant son geste, tel un maître d’école agacé, il fait remarquer « Et bien, cher ami, nous n’attendons plus que vous ! ». La main de notre conjoint se faufile sous mon short, mais en passant par le haut. Mon époux écarte la sienne. Un dialogue muet de leurs doigts « Après vous ! » « Je n’en ferai rien ! » « Je vous en prie » « À vous l’honneur puisque c’est votre anniversaire » s’instaure entre le satin déchiré, humide et ma vulve offerte et trempée.

Je gémis quand leurs doigts entrent en même temps dans mon vagin. Le plaisir est si intense que je me mets à téter avidement le sexe de notre conjoint. « Les pointillés, mon ange, les pointillés ! » Il se dégage de l’emprise de ma bouche et en profite pour comparer leurs doigts avec sa « grosse pine ». J’aime les faux airs d’experts qu’ils se donnent et leurs commentaires aussi flatteurs que salaces.

J’entends sonner le réveil nous informant qu’il est temps de nous préparer pour aller déjeuner dans le restaurant que nous avons réservé pour l’occasion. Avant de m’y résoudre, je demande d’un air implorant qu’ils me fassent jouir tous les deux, de leurs doigts réunis. Ils y consentent, comme si ça représentait un gros sacrifice qu’ils étaient prêts à faire par simple bonté d’âme. L’orgasme couve en moi, mais refuse d’exploser. J’ai appris à apprécier ce genre de situation, j’aimerais pouvoir la maîtriser, ce qui n’est pas encore le cas.

– Allez, ma chérie, on n’a pas que ça à faire ! Le taxi ne va pas tarder à arriver, je ne veux pas arriver en retard au restaurant !

Je me retiens de rire et incrimine mes organes qui me jouent ce sale tour.

– Je ne vois qu’une seule chose à faire…

Notre conjoint plaque ma bouche sur son scrotum. Bon sang ! L’odeur de ses couilles, leur goût, les poils qui me râpent la langue, les doigts de mon mari et de notre complice qui semblent jouer à cache-cache dans mon vagin… l’orgasme qui me saisit est si puissant qu’il fait vaciller la maison sur ses fondations.

Enfin… presque.

2 commentaires sur “Allez hop, tout l’monde à la campagne ! – Huitième épisode

  1. Les meilleures chose auraient donc une fin ! Impossible avec vous Françoise, je pense à la fin du confinement champêtre de notre trouple. Il serait plaisant de voir la suite des événements à Paris et l’évolution de leur trouple face à un quotidien autre et à vous relire, je pense que leur sexualité devrait « s’ouvrir » encore si j’en crois les pensées de l’épouse…..que de belles lectures à venir et quel plaisir vous nous offrez.
    H
    E

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    1. Je peux d’ores et déjà vous annoncer un nouveau feuilleton avec nos trois personnages, dont l’action se situera à Paris. Toutes les informations utiles figureront au bas du dernier épisode de celui-ci, lundi prochain.

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