Bonus à mes derniers feuilletons

Il m’arrive de glisser, ici ou là, des liens plus ou moins invisibles vers des chansons, des vidéos ou des extraits de vidéos dans certains de mes textes.

Voici donc la playlist des feuilletons racontant les aventures de mes trois derniers personnages. En relisant les épisodes en question, il vous suffira de cliquer sur les images ou les phrases indiquées pour écouter et/ou voir les chansons, les vidéos.

À la Saint-Sylvestre, tombons la veste !

Épisode « En guise de conclusion »

« Le lit d’Hélène » l’Affaire Louis Trio (album : « Mobilis in mobile »)

« Rien de mieux à faire » Hubert Mounier (album : « La maison de pain d’épice »)

À la Saint-Valentin, faisons-nous du bien !

Quatrième épisode

En cliquant sur la phrase en rouge, vous pourrez écouter « Le menuet des Follets » tiré de La damnation de Faust d’Hector Berlioz.

Épisode « En guise de conclusion »

« L’amour est dans l’air » Hubert Mounier (album : «Voyager léger »)

Allez hop, tout l’ monde à la campagne !

Sur la page d’accueil, en cliquant sur le puzzle en vrac, vous atterrirez (atterrés) vers un court extrait d’une vidéo YouTube (je vous laisse la surprise de la découverte).

Troisième épisode

La phrase « Et qué s’appellerio remontada ! » est une référence à une publicité pour Quézac, une eau en bouteille, en cliquant sur cette réplique, vous pourrez lire la fiche Wikipédia consacrée à cette marque.

La phrase « C’est pas l’tout de s’grouiller, faut prendre un bon départ, comme disait la tortue au lièvre, l’air peinard… » est le début de la version en argot de la fable « Le lièvre et la tortue » écrite par Boby Forest et dite par Yves Deniaud. En cliquant sur cette phrase, vous pourrez l’écouter dans son intégralité.

Il m’est venu aux oreilles qu’un certain lecteur, qu’une certaine lectrice, bien que faisant partie de mes amis les plus proches, n’apprécieraient pas le football et de ce fait, n’auraient pas saisi le sens de la réplique Si tel était le cas, vous devriez crier « Hou ! Ha ! Hou ! Ha ! » ma bonté légendaire m’incite à leur pardonner ce grave défaut. Peut-être ne sont-ils pas seuls à le partager, en voici donc l’explication. « Ooh ah, ooh ah, Cantona ! », est le chant que les supporters de Manchester United chantaient pour célébrer un des meilleurs joueurs de foot que la Terre a engendrés. En cliquant sur la réplique vous pourrez en entendre un extrait (lien YouTube). Qu’est-ce qui a fait de ce joueur une légende ? Pour en avoir une idée, vous pouvez cliquer ici (lien YouTube). Par ailleurs, et j’en finirai là avec cette digression, je ne saurais que trop vous conseiller l’excellent film de Ken Loach « Looking for Éric ».

Neuvième et dernier épisode

La phrase en rouge vous envoie (encore sur YouTube), à l’extrait de la chanson en question.

« Femme » interprétée par Nicole Croisille (lien YouTube)

« Un coin de paradis » Hubert Mounier (album : «La maison de pain d’épice »)

Back to the city again !

Sur la page d’accueil, le lien vous redirigera vers l’extrait de la chanson qui m’a inspiré le titre de ce feuilleton (YouTube).

Sixième épisode

Les mots en rouge « Monsieur Plus » vous renverront vers la vidéo de la publicité pour les biscuits Bahlsen (site Culturepub.fr).

Dixième épisode

« La peinture à l’huile » Boby Lapointe

Douzième et ultime épisode

« Quand arrive l’été (Surfin’ USA) » Au bonheur des dames (album « Coucou maman ! »)

« De l’amour, de l’art ou du cochon » Hubert-Félix Thiéfaine (album « De l’amour, de l’art ou du cochon »)

Allez hop, tout l’monde à la campagne ! – Neuvième et dernier épisode

Écrire que nous nous sommes régalés au restaurant serait en dessous de la vérité tant chaque mets était élaboré avec soin, tant chaque plat était le prélude idéal au suivant. Nous avions opté pour un accord mets-vins ce qui a accentué encore un peu plus la perfection de ce déjeuner. L’idée de prendre un taxi pour nous rendre au restaurant et en revenir s’est avérée des plus judicieuses, non pas que nous en soyons sortis ronds comme des queues de pelles, mais nous ne voulions pas risquer un accident sur le chemin du retour, ni renoncer au plaisir de trinquer à cette belle journée.

Maintenant que nous avons retrouvé notre nid d’amour, je ne saurais dire lequel de nous trois est le plus impatient de voir mon époux déballer ses cadeaux. Nous décidons de ne pas attendre la fin du dîner pour les lui offrir. Nous sommes néanmoins suffisamment attachés à la tradition pour ne le faire qu’une fois les soixante-huit bougies soufflées, nous nous montrerons raisonnables et ne prendrons qu’une petite part de gâteau.

La météo très clémente nous permet de profiter de ce moment sur la terrasse. J’accompagne notre conjoint dans la remise où nous avons caché les paquets. Il se plaint d’être à l’étroit dans le pantalon que mon mari lui a prêté pour l’occasion. Je lui fais remarquer que s’il ne bandait pas… Son sourire est charmant.

– C’est à cause de ta jupe

– Ma jupe ?! Qu’est-ce qu’elle a de si excitant ? Je la trouve plutôt sage

– Justement ! Elle me fait penser à… avant… Pour moi, vous étiez « monsieur et madame Bien-comme-il-faut »… Toujours bien mis, jamais un mot plus haut que l’autre, un sourire pour chaque personne croisée « Bonjour madame, bonsoir monsieur ». Je suis sûr que tu peux appeler chaque gamin du quartier par son prénom ! Et maintenant que je vous connais… Je sais que sous cette jupe bien sage, trop même, stricte et tout, il y a un volcan qui ne demande qu’à entrer en éruption… et que je suis un de ceux que tu autorises à le faire… alors, oui, je bande !

– « Monsieur et madame Bien-comme-il-faut », c’est amusant… Je voulais te dire… tu nous rends tellement heureux, notre vie était agréable avant toi, elle est devenue merveilleuse depuis que tu la partages avec nous. J’aime la femme que tu fais naître en moi, j’aime l’homme qu’est devenu mon mari… et surtout… surtout, je t’aime et pas uniquement pour tes prouesses sexuelles.

Sa gorge se noue. Nous nous étreignons et comme si nous nous réveillions soudainement, nous réalisons que mon époux doit se demander ce qui nous arrive. Nous sortons de la remise, les bras chargés de cadeaux.

– C’est pas trop tôt ! J’étais à deux doigts de penser que vous vous envoyiez en l’air dans la remise !

– Mon chéri, permets-moi de te dire que c’est une pensée indigne de monsieur Bien-comme-il-faut !

– Monsieur Bien-comme-il-faut ?

– C’est ce que j’expliquais à ta femme…

– À notre femme, tu veux dire

– C’est ce que je lui expliquais, jusqu’à la Saint-Sylvestre, pour moi, vous étiez monsieur et madame Bien-comme-il-faut

– Et depuis la Saint-Sylvestre ?

– Les personnes qui me rendent heureux, celles aux côtés desquelles j’ai envie de vivre.

– Ouah ! « monsieur et madame Qui-me-rendent-heureux-aux-côtés-desquels-j’ai-envie-de-vivre » du coup, il faut une carte de visite à rallonges !

J’allume les bougies sur le gâteau et nous les soufflons ensemble. Les cris de surprise et de joie de mon mari quand il découvre le chevalet, les toiles, pinceaux, couleurs et autres n’ont pas de prix. Le gâteau est délicieux et tandis que mon époux adoré nous parle des tableaux que nos cadeaux lui donnent envie de peindre, sans même nous en apercevoir, nous le dévorons (le gâteau, pas mon mari). Après toutes ces agapes, il est temps de passer aux activités digestives et masturbatoires, notre conjoint lui demande (à mon époux, pas au gâteau) quelle vidéo lui ferait plaisir. Ainsi que nous l’escomptions, mon mari proteste. Pour son anniversaire, il veut du vrai, du show, du live

Son érection étant faiblarde, enfin, le prétend-il, si je pouvais d’un ou de deux coups de langue agile… Je décrète que dans ces conditions, j’ai bien envie de rendre hommage à la fameuse fable de La Fontaine. Ces deux incultes me demandent laquelle, à moins qu’ils ne me jouent un tour à leur façon. Je fronce les sourcils à l’adresse de notre conjoint et je lui montre une des cartes que nous avions sélectionnées ce matin

– Mais… mon ange… ce n’est pas une fable de La Fontaine !

– Ah bon ? T’es sûr ? Pourtant, j’aurais parié que « Le gourmand, la gourmande et la gourmandise »… Qu’en penses-tu, mon chéri ?

– Je pense qu’une pipe gourmande m’inclinerait à te pardonner ton insolence.

Il se tasse sur sa chaise, je le débraguette surprise de le trouver nu sous son pantalon, je lui demande s’il ne serait pas sous l’influence de notre conjoint.

– C’est le Friday wear, ma chérie, le Friday wear…

– Le Friday wear du lundi… plutôt audacieux comme concept !

Notre conjoint aurait voulu me voir garder ma jupe, mais elle ne se prête pas à l’exercice et, de toute façon, mon époux se refuse à louper la moindre miette du spectacle. Les fesses à l’air, mais en chemisier, je m’agenouille devant mon époux et entreprends de le lécher des bourses jusqu’au gland. Je fais exprès de ne pas le sucer comme il aime que je le fasse tant que notre conjoint ne sera pas agenouillé derrière moi pour me lécher le sexe. Quand je sens enfin sa langue descendre entre mes lèvres vers mon clito, malgré les frissons de plaisir qui me parcourent, je fais ma mijaurée fellatrice. J’ai de plus en plus de mal à ne pas me laisser aller au plaisir que je prends à sucer, je trouve soudain une échappatoire. Je me redresse à moitié et me tourne vers notre conjoint.

– Comment voulez-vous que j’offre une fellation digne de ce nom à mon époux pour son anniversaire, si vous vous contentez d’un cunni prénuptial ?!

– Un « cunni prénuptial » ? Mais que puis-je faire d’autre ?

– Ça tombe sous le sens ! Si vous aviez lu les fables de La Fontaine, vous connaitriez la morale du « Gourmand, la gourmande et la gourmandise » que vous appliqueriez à la lettre « Et c’est ainsi qu’en ce jour où l’époux prend un an de plus, à son épouse, l’amant avisé bouffe le cul » !

Mes deux hommes éclatent de rire, mais quand la langue de notre conjoint caresse la raie de mes fesses, s’attarde sur mon anus, il m’est presque impossible de ne pas faire jouir mon époux. Bon sang, que cette sensation est divine ! La délicatesse des reliefs de la bite de mon mari, la suavité moelleuse de son gland unies à la magie de la langue de notre conjoint…

Mon mari se dégage de ma bouche. « Les pointillés, ma chérie, les pointillés ! Je tiens à pouvoir me branler en vous matant baiser au fond du jardin ! » Les yeux mi-clos, pantelante, haletante, je ne me relève pas immédiatement. J’ondule sous la langue de notre conjoint en grognant de plaisir, ma main entre mes cuisses retrouve le bout de ses doigts. J’aime la douceur de cette sensation humide et glissante. Je redresse la tête, ouvre les yeux et crie un « Je t’aime ! » qui s’adresse à eux deux. Une fois debout, comme si je lui accordais une faveur, j’invite mon époux à toucher ma chatte comme le bossu le faisait de sa bosse, pour porter bonheur.

Je laisse mon mari à sa belle érection et je me dirige avec notre conjoint vers le fond du jardin. En chemin, il se débarrasse de son pantalon dans lequel il se trouve « si engoncé que ça en devient presque douloureux », il quémande un baiser que je lui accorde sans retenue.

Nous aimons batifoler dans le jardin, mais subissons parfois des contraintes météorologiques, averses plus ou moins drues, vent plus ou moins du Nord, soleil plus ou moins accablant, contraintes auxquelles s’ajoute la crainte d’être effectivement surpris, crainte supérieure à l’idée excitante de l’être potentiellement…

Un après-midi, alors que nous nous envoyions en l’air tous les trois à l’abri des haies, nous avons entendu craquer des branches sèches. Nous nous sommes figés le temps que la menace s’éloigne, mais les pas semblaient se rapprocher. Que faire ? Nous relever et partir nous réfugier dans la maison en courant, nus comme des vers ? Nous tasser davantage en espérant que les herbes nous cachent à la vue des passants ? En plein dilemme, nous nous sommes retrouvés face à la truffe d’un chien errant, ravi d’avoir trouvé de nouveaux copains.

Notre conjoint a réparé le grillage, mais cette mésaventure nous a fait prendre conscience de nos limites en matière d’exhibition. C’est pour cette raison que nous avons acheté une petite tente de camping, que nous avons dressée au fond du jardin. Elle ouvre sur la terrasse et c’est vers elle que je me dirige avec notre conjoint pour offrir à mon mari le spectacle dont il rêve.

Devant la tente, je me retourne vers la terrasse et j’adresse un grand signe de la main à mon époux qui, en retour, m’envoie des baisers. Je remarque que, lui aussi, a ôté son pantalon et gardé sa belle chemise et son élégante cravate, négligemment rejetée sur son épaule. Il a décidé d’étrenner ses cadeaux en nous dessinant « si vos ébats m’excitent assez pour m’inspirer ». J’embrasse notre conjoint, ma main, mue par une volonté propre, caresse, soupèse ses couilles. Un frisson de désir court le long de ma colonne vertébrale, je sens pointer le bout de mes seins. Notre baiser s’éternise.

Enfin, notre conjoint me demande quelle carte je choisirais parmi celles que nous avons sélectionnées ce matin.

– Puisque votre visage est grave et votre sourire clair…

– ??

– … et que vous semblez être gai comme un Italien !

– Pardon ? « Comme un Italien » ?

– Mais oui, comme un Italien quand il sait qu’il aura de l’amour et du vin !

– Ça me rappelle quelque chose… vaguement… c’est un poème ? Non. Une chanson !

– Ah la, la… ces bonshommes… pas romantiques pour un sou ! Nicole Croisille !

– Ah oui ! Vous m’avez promis de m’expliquer le pourquoi de la légende de cette carte.

Nous nous glissons dans la tente. Je commence mon explication. Quand je suis assise ainsi sur lui, avant même toute pénétration, je ressens une intimité extrême. Je me sens libre de lui offrir mon regard, miroir de l’âme, mon visage ou de ne pas lui offrir. Je peux lire son désir en observant les va-et-vient de sa pomme d’Adam, les pincements répétés de ses lèvres plus gonflées qu’à l’ordinaire, les mouvements anarchiques de sa langue tantôt visible tantôt à l’abri de ses dents. Je peux regarder, fascinée, les pulsations des ailes de son nez. Enfin, je peux lire son plaisir illuminant son regard, parfois même le faisant chavirer un court instant.

Dans cette position, mes seins se rappellent leur jeunesse, quand ils se maintenaient au-dessus de la mêlée, même affaissés par le poids des ans, ils m’offrent les mêmes sensations. J’oublie les bourrelets et les replis de mon ventre, seuls comptent les éclairs d’excitation, de plaisir qui le traversent.

Il me suffit de jouer avec l’écartement de mes cuisses, comme un violoncelliste joue avec son archet, pour lui dévoiler plus ou moins les secrets de mon intimité, être la seule maîtresse en la matière. Je dois reconnaître que j’aime mon impudeur sous son regard, il m’arrive même parfois… souvent, d’ouvrir mes lèvres avec mes doigts. J’aime la sensation que me procure le jaillissement de mon clitoris, comme un suricate sortant la tête d’on ne sait où.

La pénétration de son membre, comme le point d’orgue de cette mélodie précise, me propulse dans un autre univers, fait de paillettes multicolores et d’images un peu kitch alors, dès nos premiers mouvements, je sens vibrer mes tripes au son de la voix de Nicole Croisille.

Toute à mon explication, je réalise à peine que j’en fais la démonstration. Notre conjoint irradie de bonheur. Je devine les battements de son cœur plus que ne les vois. En revanche, je vois nettement battre sa carotide. Je ne me laisse pas abuser par le ton faussement moqueur de sa remarque « Et mes couilles… rien ? » Je singe l’indulgence extrême, à la limite de la condescendance, pour lui répondre qu’elles offrent à mes fesses le plus délicieux des coussins.

– Je voudrais rester des heures à vous écouter, mon ange, et à vous faire l’amour… comme ça… au ralenti…

– Et qu’est-ce qui nous en empêcherait ?

– L’envie encore plus pressante de vous voir dérailler sous mes assauts, de vous entendre grogner, crier le plaisir que je vous offre ! Quand vos mots d’amour se teintent de grossièreté.

Son regard glisse vers mon entrecuisse. Il se réjouit de voir sa queue luire de ma mouille. Il sait que dans sa bouche, le mot « mouille » agit sur moi comme un détonateur. Il a ce geste autant obscène que délicat, branler mon clitoris entre son pouce et son index, comme si je n’existais plus, comme s’il le découvrait et voulait en expérimenter toute la magie. La voix de Nicole Croisille explose en moi, mon cri est tellement puissant qu’il a dû faire choir le chevalet de mon époux. Je rassemble mes dernières forces pour tourner mon visage vers lui. Le chevalet est à sa place.

Notre conjoint, troublé, ému a joui en me disant des mots d’amour, mais en omettant le vouvoiement. Nous restons dans cette position, laissant la nature reprendre ses droits et son sexe débander. J’aime sentir son sperme couler de mon vagin, sa chaleur me fait prendre conscience que le fond de l’air s’est rafraîchi. Les minutes ont tourné autour de nous, sans jamais réussir à nous atteindre.

Nous nous résolvons à rejoindre mon époux sur la terrasse après un dernier baiser.

Et un autre.

Et un autre encore.

La nuit est tombée, nous discutons allongés dans le lit. Mon mari adoré nous remercie de lui « avoir offert la plus belle journée de ma nouvelle vie ».

– S’il n’y a que ça pour te faire plaisir, je veux bien recommencer tous les jours ! Et toi, mon ange ?

– Je ne dirais pas non, toutefois, faire l’amour avec mon époux me manquerait bien vite…

Notre conjoint répond par la blague habituelle « je ne suis pas jaloux ». Une plaisanterie en entraînant une autre, toutes pleines de sous-entendus salaces font naître en moi une furieuse envie de rouler une pelle à mon mari.

Autant ma langue et celle de notre conjoint se font l’amour naturellement, autant il me faut apprivoiser longuement celle de mon époux avant d’obtenir une galoche acceptable. En règle générale, mon mari n’attend pas ce point de bascule, il abrège la pelle autant que faire se peut. Il n’aime pas rouler des patins, c’est un fait établi, comme est établi le fait que notre conjoint et moi adorons ça.

Mon époux devine mon envie et m’accorde ce baiser. Sa langue se rétracte quand la mienne entre dans sa bouche, comme si elle cherchait à la fuir. Je commence à peine à pouvoir la frôler quand notre conjoint s’approche de nous. « Voyons voir si c’est aussi excitant que ça de mater un roulage de pelle de tout près… » Étonnamment, ses mots rassurent mon mari.

Notre conjoint m’attrape délicatement par les cheveux et, afin de mieux profiter du spectacle, me demande de décoller un peu ma bouche de celle de mon époux. Tel un expert, en quelques mots précis, il donne une leçon de roulage de galoche que mon mari reçoit comme un cadeau supplémentaire.

– Laissez-vous guider par sa langue… comme dans une danse, il y n’y en a qu’un seul qui la mène, laissez-lui ce rôle… Voilà… vous voyez où elle veut en venir ? Profitez de sa souplesse, de sa force délicate et suivez-la… Voilà… Elle est douce, n’est-ce pas ? Et fougueuse… Et caressante ! Ça ne vous rappelle rien ? C’est troublant, n’est-ce pas ?

Le dos de la main de notre conjoint glisse le long de mon dos avec la même douceur que la tendresse de sa voix. Le baiser s’éternise, je veux chevaucher mon époux, mais il refuse.

– Aujourd’hui, je ne veux être que spectateur… Ah, si seulement mon ami en avait la force… ! Vous pourriez m’offrir le dernier acte de votre programme…

– Et comment que j’en ai la force ! En vous matant, ma bite a retrouvé toute la vigueur de ses vingt ans ! Au lieu de rire, admirez l’engin !

Pendant notre apéro-dînatoire, j’ai remis à mon époux les cartes représentant les positions que nous avons réalisées pour lui. Il en restait une dernière. « Il est à craindre que je me sois montré présomptueux, mon cher ami… J’avoue que notre séjour sous la tente m’a vidé de mes dernières forces. Je ne pourrais pas l’exécuter avant… demain matin, peut-être… demain midi, certainement. »

Je charrie souvent notre conjoint avec sa manie de la procédure, j’exagère en affirmant que pour lui tout est contrat et qu’il vérifie à chaque action qu’il en respecte bien les termes. Aussi, quand il prend position derrière moi et qu’il nous demande « Levrette ou sodomie ? », je ricane « Quelles seront les conditions pour cette… » mon mari m’interrompt en plein envol oratoire.

– Mon cher ami, en cette journée particulière et pour fêter mon anniversaire, j’apprécierais un peu de poésie.

– Puisque les circonstances l’exigent, va pour la poésie !

Je me réjouis parce que j’en avais vraiment envie. Je ferme les yeux pour anticiper le plaisir que nous allons prendre. Notre conjoint sifflote « Hello, le soleil brille » en enduisant son « ouah ! braquemard d’enfer ! ». Je tremble d’excitation en entendant ces mots et quand je sens ses doigts recouverts de gel caresser « la porte d’entrée de mon intimité la plus intime »…

– Hé bien, mon ange, que vous arrive-t-il ? Le fond de l’air serait-il soudain trop frais ? Vous tremblez comme une feuille et vos reins se couvrent de chair de poule…

Mon corps lui répond mieux que ne le feraient mes mots. Je ne pense pas à m’étonner quand mon mari me demande de l’embrasser, qu’il soulève la tête et entrouvre ses lèvres. Sa langue ne redoute plus la mienne, notre baiser est un oxymore, une fougue langoureuse. Je sens l’érection de mon époux contre mon ventre, ainsi que sa main caresser son sexe.

Notre conjoint semble hésiter à me pénétrer. Son gland appuie contre mon anus, sa main se faufile sous mon ventre, attrape celle de mon mari, la dirige vers mon vagin.

– Cher ami, doigtez-la pendant que je l’encule.

– Amis de la poésie, bonsoir !

Ignorant ma réplique, après quelques secondes d’hésitation, il reprend.

– Cher ami, doigtez-la pendant que je l’encule, du bout de mon gland jusqu’à mes testicules. Mes amis, livrons-nous au plaisir majuscule, tous trois sans honte, ni crainte du ridicule !

Je ne sais pas comment ils parviennent à se synchroniser, quoi qu’il en soit, les doigts de mon mari et le sexe de notre conjoint me pénètrent au même rythme, leurs va-et-vient sont synchrones aussi. Mes cris de plaisirs sont tantôt brefs, tantôt longs comme si je criais en morse. Ce plaisir semble s’être concentré dans mon ventre, je m’affaisse un peu. Mon époux adoré nous fait alors remarquer que mon ventre soumis aux coups de boutoir de notre conjoint agit comme une sorte de branlette subtile sur son sexe.

– Une branlette à la façon du Duc de Wellington, en quelque sorte ?

– Oooh… NON !

– « NON ! », mon ange ?

– Oooh… ooohh… à la… Lord… By… Byron ! Oooh… c’est… si bon ! Ooh… !

Mon époux entrouvre ses lèvres, drague ma langue avec la sienne qui joue les aguicheuses. Nos bouches sont distantes de plusieurs centimètres lors de cette pelle aérienne. Comment pourrait-il en être autrement tant qu’il nous apparaît essentiel que notre conjoint en soit le spectateur ? Notre poète de la sodomie se penche pour ne pas en perdre une miette. Ses énormes couilles caressent mes cuisses. Les doigts de mon mari et le sexe de notre ami vont et viennent en moi. J’ai beaucoup de mal à ne pas trop onduler, à contenir l’envie de me cabrer, de crainte qu’un des deux ne soit expulsé de mon corps. Je sens le souffle court, saccadé de notre conjoint sur ma joue. Entendre mes cris tout en voyant ma langue danser avec celle de mon époux le rend fou d’excitation. Ses assauts se font, enfin, délicieusement rugueux.

Les fourmillements que je connais si bien, annonciateurs de l’orgasme imminent, commencent à me chatouiller les orteils. Je sais qu’ils remonteront le long de mes jambes, feront une halte au niveau de mes mollets, je remarquerai alors cette sensation, au niveau de mes cervicales, vive comme un coup de fouet, diffuser jusqu’au creux de mes reins. Les fourmillements reprendront leur course, pour rejoindre la fouettée dans un mouvement tournant, transformant mon ventre en un volcan au bord de l’éruption.

Je relève un peu la tête, regarde mon mari adoré droit dans les yeux et, rassemblant ce qui me reste d’esprit, lui demande de me regarder dans les yeux quand son ami me fait jouir comme ça. Je vois son regard chavirer avant que le mien ne chavire à son tour. Mon orgasme est puissant comme j’aime que mes orgasmes le soient. Je sens mon sexe palpiter autour des doigts de mon mari, je sens mon cul en faire autant autour de l’énorme queue de notre conjoint. Je me cambre davantage, c’est ma façon de l’encourager à se déchaîner. Oh oui, comme ça ! Défonce-moi le cul, comme ça ! Oh oui ! Et tes couilles… gifle-moi les cuisses avec tes belles et grosses couilles ! Hélas, ces mots restent coincés dans mon cerveau, le plaisir a la fâcheuse tendance à me rendre muette, tout juste capable de grogner.

Mon époux crie, je sens son sperme chaud sur mon ventre. Il ouvre les yeux. Je le regarde et parviens à prononcer « Joyeux anniversaire, mon chéri ! ». Le cri de notre conjoint se contracte autour de mon clitoris. Je sais que s’il s’enfonce encore davantage dans mon cul, c’est pour éjaculer de tout son saoul.

– Joyeux anniversaire, cher ami !

En sueur, nous nous écroulons sur le lit. J’embrasse notre poète, il me répète à quel point il nous aime. Nous l’assurons de la réciprocité de nos sentiments. Je l’embrasse encore. Je m’endors dans les bras de mon époux, sa main caresse ma joue, avant que le sommeil ne me happe, je l’entends dire :

– Regarde comme elle est belle quand elle s’endort repue de plaisir ! Tu n’as pas idée de tout le bonheur que vous m’avez offert aujourd’hui, je te promets de te le rendre au centuple quand tu fêteras ton anniversaire.

Allez hop, tout l’monde à la campagne ! – Huitième épisode

La matinée touche à sa fin quand le téléphone de mon mari sonne pour la première fois. Nous savons qu’il sera comme le coup d’envoi d’une série d’appels. Je ne pourrais en expliquer la raison, mais c’est un fait que nous avons constaté au fil des ans. Nos fils ont fait leur vie loin de Paris, loin l’un de l’autre, pourtant leurs appels s’enchaînent toujours, seul l’ordre dans lequel ils appelleront est variable. Une autre constatation, le premier qui appellera abrégera la conversation très vite, tandis que le second aura mille anecdotes à raconter, mille questions à poser, mille conseils à recevoir. Enfin, le second nous passera son épouse et chacun de leurs enfants pour réitérer leurs vœux et nous faire de gros bisous.

Je mets au point la suite du programme avec notre conjoint quand nous entendons mon mari répondre à sa bru « Hélas, je ne peux pas te la passer, elle est dans le jardin, occupée à… Ah non ! Nous ne sommes pas à Paris, ça non ! Chez un couple d’amis à la campagne… oui, oui… très sympas… un couple charmant… vraiment charmant… au banquet organisé pour la nouvelle année… Oh ! Ils me font signe… je dois raccrocher… Embrasse bien tout le monde ! »

– « Un couple charmant », vraiment ?

– Vraiment ! Vous êtes tous les deux vraiment charmants… Je ne vois pas d’autre mot pour vous qualifier, et à deux, vous formez bien un couple, non ?

– Vu sous cet angle…

– Tu noteras que je n’ai pas dit que ta femme était charmante, c’est votre couple qui l’est et je n’ai pas trouvé utile de préciser que ta compagne est, par ailleurs, mon épouse…

– C’est bien pour ça que je suis ta moitié, maintenant qu’on a rencontré notre sémillant conjoint, je suis une femme à part entière, ta moitié plus sa moitié… Par contre, tu as menti en disant que j’étais au fond du jardin…

– Tu voulais que je lui dise quoi ? « Désolé, je ne peux pas te passer la belle-mère parce que notre hôte est en train de déboutonner son joli chemisier afin de lui peloter les nichons » ?

– Je m’insurge, cher ami, lui peloter les nichons n’était nullement dans mes intentions ! Il m’avait semblé apercevoir un insecte se faufiler dans son décolleté. C’est seulement une fois le chemisier déboutonné, la magnifique poitrine de notre moitié dénudée que j’ai réalisé mon erreur… En fait d’insecte, il s’agissait de l’ombre des feuillages sur son buste, mais j’ai quand même tenu à m’en assurer…

Mon mari adoré, en tee-shirt et en pantalon de jogging, s’installe sur une chaise face au fauteuil où je suis assise (ou plutôt vautrée) contre notre conjoint. Notre conjoint est, comme à son habitude, nu comme un ver et (pour changer) je suis entre les deux, mon chemisier grand ouvert, je porte aussi mon petit short de combat en satin. On le qualifie ainsi parce qu’il est distendu, décousu et déchiré à l’entrejambe, ce qui nous offre des sensations particulières lors de certaines étreintes.

Imperceptiblement, comme se dresse une tente, je vois se tendre le pantalon de mon époux qui lorgne sur mes cuisses, puis son regard se dirige vers la main curieuse et caressante de notre conjoint qui se faufile sous mon short de combat. Je l’embrasse de la manière la plus excitante possible. Je suis sous le charme du regard que mon mari pose sur nous et de sa main droite qu’il glisse dans son pantalon avant de se raviser et d’y mettre la gauche.

– Alors, mon chéri, ça fait quoi de te branler de la main gauche ?

– Ça me rappelle un certain été… ça me rajeunit, ce qui est amusant le jour où je prends un an de plus !

– Ça mon vieux, tu l’avais bien cherché, fallait pas faire le con à Solex !

– Ho ho ! Il y a un dossier là-dessous, ou je ne m’y connais pas ! Vous me racontez ?

– Ton cher ami a voulu faire le malin pour épater une gonzesse… et il s’est planté à Solex… moralité fracture du poignet droit !

– Aïe !

– Ma chère épouse oublie de préciser que c’était en plein pendant le bac !

– Écoute-le « en plein pendant le bac »… t’avais passé toutes les épreuves écrites !

– Et la fille ? T’as réussi à la pécho ?

– Laisse-moi rire, elle n’en a rien su !

– Ma chérie, tu pourrais préciser qu’elle venait de déménager en banlieue !

– Mais elle te calculait même pas, cette conne ! Elle ne savait même pas que tu existais !

– Je ne dirais pas ça comme ça, elle me connaissait, mais n’avait pas remarqué l’émoi qu’elle provoquait en moi… sinon…

– Si ça peut te faire plaisir…

– Et tu as su ce qu’elle est devenue ?

– Euh… oui. On peut dire ça… j’ai su ce qu’elle est devenue…

– Alors ?! Raconte !

– Disons qu’actuellement, elle est en train de te tripoter les couilles…

 Non ?!

– Et si ! On s’est croisés dans la boutique où je bossais pour les vacances… Il est entré pour acheter un bouquet de fleurs… je travaillais chez un fleuriste…

– Tant mieux, dans un sens, parce que si t’avais bossé chez un charcutier, je n’aurais sans doute pas eu l’idée d’y entrer pour acheter des fleurs…

– Bref, il voulait acheter une douzaine de roses rouges, mais ça coûtait un bras… Ah ah !

– Regarde-la faire son ironique ! C’est vrai, je n’avais pas assez, elle m’a dit que personnellement, les roses rouges, surtout celles-là qui ne sentaient rien… Je lui ai demandé quel bouquet pourrait la charmer. Elle l’a composé, je l’ai payé. Je suis reparti avec mon bouquet à la main et j’ai fait demi-tour pour le lui offrir.

– Et c’est seulement là qu’il m’a reconnue ! Alors, tu parles que ça valait le coup de se péter le bras, si c’était pour pas me reconnaître deux ans plus tard !

– Mon ami, mon cher ami aux couilles troublantes, en toute objectivité, comment aurais-je pu distinguer une fleur parmi les fleurs ?

– Tu parles d’un argument ! Tellement facile que ce n’en est plus un ! Tiens, je préfère me taire !

– Ooh… mon ange ! Cher ami, la prochaine fois où vous souhaiterez faire taire votre épouse, arrangez-vous pour que je sois dans les parages… Votre bouche est magique, mon ange !

– Je ne demande qu’à voir… observons ça de plus près…

Mon époux se lève, s’agenouille devant le fauteuil, d’une délicate poussée sur mon menton me fait relever la tête et dévoiler ainsi la queue de notre conjoint jusque-là dans ma bouche.

– En effet, votre pine est resplendissante de salive ! Regardez comme tous ses reliefs sont mis en valeur… Je suis certain qu’elle ne brillerait pas davantage si elle sortait de la chatte de notre moitié… Oui, c’est ça ma chérie, suce notre ami le temps que nous procédions au test comparatif…

Mon mari glisse sa main entre mes cuisses, ses doigts se fraient un passage dans la déchirure du short. J’adore le ton grinçant de sa voix, sa déglutition bruyante quand, stoppant son geste, tel un maître d’école agacé, il fait remarquer « Et bien, cher ami, nous n’attendons plus que vous ! ». La main de notre conjoint se faufile sous mon short, mais en passant par le haut. Mon époux écarte la sienne. Un dialogue muet de leurs doigts « Après vous ! » « Je n’en ferai rien ! » « Je vous en prie » « À vous l’honneur puisque c’est votre anniversaire » s’instaure entre le satin déchiré, humide et ma vulve offerte et trempée.

Je gémis quand leurs doigts entrent en même temps dans mon vagin. Le plaisir est si intense que je me mets à téter avidement le sexe de notre conjoint. « Les pointillés, mon ange, les pointillés ! » Il se dégage de l’emprise de ma bouche et en profite pour comparer leurs doigts avec sa « grosse pine ». J’aime les faux airs d’experts qu’ils se donnent et leurs commentaires aussi flatteurs que salaces.

J’entends sonner le réveil nous informant qu’il est temps de nous préparer pour aller déjeuner dans le restaurant que nous avons réservé pour l’occasion. Avant de m’y résoudre, je demande d’un air implorant qu’ils me fassent jouir tous les deux, de leurs doigts réunis. Ils y consentent, comme si ça représentait un gros sacrifice qu’ils étaient prêts à faire par simple bonté d’âme. L’orgasme couve en moi, mais refuse d’exploser. J’ai appris à apprécier ce genre de situation, j’aimerais pouvoir la maîtriser, ce qui n’est pas encore le cas.

– Allez, ma chérie, on n’a pas que ça à faire ! Le taxi ne va pas tarder à arriver, je ne veux pas arriver en retard au restaurant !

Je me retiens de rire et incrimine mes organes qui me jouent ce sale tour.

– Je ne vois qu’une seule chose à faire…

Notre conjoint plaque ma bouche sur son scrotum. Bon sang ! L’odeur de ses couilles, leur goût, les poils qui me râpent la langue, les doigts de mon mari et de notre complice qui semblent jouer à cache-cache dans mon vagin… l’orgasme qui me saisit est si puissant qu’il fait vaciller la maison sur ses fondations.

Enfin… presque.