Les souvenirs de Tatie Monique – L’enfant sauvage

Depuis que j’avais pris la décision de vivre ici, Christian me faisait découvrir tous les trésors du canton. Nous partions souvent, tous les deux, visiter d’autres villages, d’autres bourgades, explorer d’autres criques, d’autres forêts.

Un samedi après-midi, dans une petite ville, nous vîmes, sur la façade du cinéma municipal, une affiche annonçant la séance hebdomadaire, le film était sorti depuis plusieurs années, mais ici, point de « première exclusivité », point de multiplexe. Non ! Mais un projecteur hors-d’âge, une salle avec des chaises pliantes (j’exagère à peine), de mauvaises copies de films qui n’étaient plus à l’affiche depuis belle lurette, deux séances hebdomadaires, le même jour, celle de l’après-midi, celle de 21 heures et basta ! Le même film était proposé pendant deux semaines avant que les bobines ne partent pour un autre cinéma.

Cette semaine là, il s’agissait de « L’enfant sauvage » de François Truffaut. Ni Christian, ni moi ne l’avions vu. Nous connaissions à peine l’histoire puisque ni lui, ni moi ne goûtions le cinéma « nouvelle vague ».

Nous restâmes en arrêt devant l’affiche. Nos regards se croisèrent, un sourire malicieux apparu sur son visage, sourire auquel le mien, tout aussi malicieux répondit. J’ai toujours aimé cette complicité entre nous.

– Je connais un endroit où se cacherait peut-être une enfant sauvage…

– Ah bon ? Et tu ne l’as dit à personne ? Tu n’as pas rendue publique cette information surprenante ?

– Ben… comme je ne suis pas certain de la trouver…

– … il faudrait que tu demandes l’aide d’explorateurs avisés, c’est ça ?

– Mais quelle bonne idée ! Accompagne-moi, je te montrerai où je crois pouvoir la débusquer !

Nous avons roulé une bonne poignée de minutes, puis Christian gara sa voiture à l’orée d’une forêt. Je le suivais avec une étrange impression de déjà vu, j’aurais pourtant parié n’y être jamais venue.

– Nous marchons sur les traces de nos aïeux !

Alors, je me souvins d’un récit de Bonne-Maman, j’étais stupéfaite de la précision de ses descriptions ! 

Nous nous enfonçâmes un peu, puis, trouvant l’endroit idéal, je me déshabillai. J’étais un peu trop propre pour une créature sauvage et surtout trop bien coiffée. Christian y remédia en me faisant m’allonger sur le sol. Écartant mes cuisses, il goûta mon sexe, ses mains puissantes sur mon ventre m’interdisant toute ondulation, il me connaissait déjà assez pour savoir que le plaisir me ferait rouler la tête de droite à gauche et de gauche à droite.

Je me sentais sur le point de mourir tant sa langue était diabolique ! Il m’amenait aux portes du Paradis, mais m’en refusait l’accès. Je lui criais, je le suppliais de me faire jouir, avec pour toute réponse « Tu n’es pas assez décoiffée ! »

Quand mes cheveux furent assez emmêlés à son goût, il me fit jouir de sa bouche, prit un peu de terre humide, il y avait eu un orage la veille, m’en macula les seins, le ventre, les joues, les cuisses, un léger attouchement entre elles « pour le plaisir » ramassa mes vêtements « Allez, file te cacher, sauvageonne ! » et partit chercher les explorateurs.

Je le regardai s’éloigner, toute vibrante d’excitation, me dissimulai non loin de là. Pendant la demi-heure qui suivit, j’affinai mon apparence de sauvageonne, je grattai le sol pour que de la terre se glisse sous mes ongles, je frottai mes pieds au sol pour qu’ils paraissent usés et salis par de longues marches en pleine nature, je me roulai par terre pour que des brindilles, des morceaux de feuilles séchées se fixent dans mes cheveux, marquent ma peau, s’y collent.

Je reconnus le sifflement de Pascal, un des hommes dont j’avais fait la connaissance après le feu d’artifice du 14 juillet. Quand il me « découvrit »,  je mimai la surprise et la curiosité. Il joua le jeu, me tendit la main, puis m’ouvrit ses bras quand j’approchai de lui. Je m’y blottis et fis semblant de chercher à reconnaître son odeur, en le reniflant dans le cou, sous les aisselles, entre ses cuisses. Bon sang, ce qu’il bandait fort ! 

– C’est ça que tu veux, créature ?

Il retira son pantalon, son slip et je me mis à le flairer comme si j’étais une bête, plus j’expirais avec mon nez, plus je l’excitais. Il me caressait les cuisses, les seins, le ventre, les fesses, prenait ma main pour m’indiquer où je devais le caresser en retour, et comment je devais le faire.

N’y tenant plus, je me mis à quatre pattes devant lui et ondulait de la croupe, comme si je cherchais à lui faire comprendre ce que je voulais. Quand il me pénétra, il siffla de ravissement. J’imitai son sifflement. Il s’enfonça, se retira. Je sifflai de nouveau, me cambrant davantage. Il me pénétra plus lentement, plus profondément, plus rudement aussi, ses mains crispées sur mes épaules descendirent sur mes seins, les caressèrent, puis, à nouveau, il se retira tout à fait. Je sifflai, j’ondulai. Pourquoi sortait-il de moi alors que j’en avais aucune envie ?

Je me cambrai tant que je dus poser mon front contre le sol pour ne pas tomber. Il siffla et me pénétra, d’un coup, ses mains à nouveau sur mes épaules. Je sentais ses ongles déchirer ma peau. Je crispai mes doigts, m’accrochant ainsi au sol. Je me mis à grogner et mon ectoplasme s’éleva, me restituant la scène que je ne pouvais voir. Pascal, agenouillé derrière moi, qui me baisait comme s’il voulait me dompter, moi qui me soumettais. Je distinguai, entre les branches des arbres, Alain et le notaire, qui se tenaient à l’écart et regardaient la scène en spectateurs avertis. 

Forte de cette vision, je relevai la tête et commençai à humer l’air dans leur direction, comme un animal sauvage cherchant à deviner si la présence qu’il perçoit est inquiétante ou ne l’est pas. Mes grognements se firent aguicheurs. Pascal allait et venait en moi, tout en souplesse et en habileté. Il avait lâché mes épaules pour m’attraper les cuisses et les maintenir serrées. Je sentais chaque relief de son sexe coulissant dans mon fourreau humide. 

Mes cris allaient du gémissement plaintif au grognement de plaisir. Pascal sifflait toujours. Nos spectateurs s’approchèrent. Alain sortit son sexe de son pantalon et s’allongea de telle façon que je ne pus résister à l’envie de le sucer. Je ne comprenais pas d’où me venait toute cette salive, mais comme elle était la bienvenue ! 

Le notaire me touchait doucement le dos du bout des doigts, comme on cherche à rassurer un animal sauvage. « Elle vient ! Elle vient ! ». Je jouis avec une violence rare et Pascal continua ses mouvements, variant leur amplitude au gré du plaisir qu’il souhaitait nous faire prendre. 

Je sentais mon ventre se gorger de jouissance. « C’est bon de te baiser comme la bête que tu es ! »  Quelques coups de reins encore, ses mains agrippées à mes épaules, m’obligeant à relever la tête, son sexe au plus profond de moi « Tu sens mes couilles se vider dans ta petite chatte ? » Oh que oui ! Je les sentais vibrer, j’étais au-delà de l’animalité, comme touchée par une grâce qui me reliait à chaque cellule de son corps, comme si nous ne faisions plus qu’un ! Quand il se retira, d’un coup sec, je sentis tout ce plaisir accumulé au plus profond de moi jaillir telle une source magique.

Le notaire me prit par la main et m’allongea sur une petite butte de terre et de feuilles mêlées. « Je vais te montrer comment font les hommes civilisés ». Il posa mes mollets sur ses épaules, introduit son gland dans mon vagin, me caressa délicatement les seins et me pénétra au même rythme qu’il se penchait vers moi pour m’embrasser. 

Quand sa langue s’enroula autour de la mienne, je sentis son sexe gonfler et durcir davantage. Je compris qu’elle y avait trouvé le goût d’Alain. Je lus dans son regard la crainte que je le révèle. Avec douceur, mes yeux lui promirent de garder le secret aussi longtemps qu’il le souhaiterait. 

Il m’embrassa ainsi, allant et venant en moi, jusqu’à ce que le goût d’Alain disparaisse tout à fait. Puis, tout en me faisant l’amour, parce que c’est ce qu’il faisait ce soir-là, il ne me baisait pas, mais me faisait réellement l’amour, il me lécha, me téta le sein.

Je tournai mon visage vers Alain et poussai une série de petits cris plaintifs d’animal, grattant le sol de ma main. Il comprit et s’approcha de moi. « Mais c’est qu’elle aime sucer ma bite, la bougresse ! ». Je le suçai avec un plaisir décuplé, le regardant puis regardant le notaire qui jouit puissamment en me traitant de diablesse.

Alain me souleva de la butte, me prit dans ses bras où je me lovai, le nez fiché au creux de son cou, il me cajolait doucement, comme on le fait à un animal blessé qu’on s’apprête à recueillir. Puis, il me posa à terre où je me recroquevillai en poussant des petits cris pour quémander d’autres caresses. Il rit de bon coeur « Où as-tu mal, petite créature ? » et entreprit de m’examiner attentivement.

De nouveau à quatre pattes, je me laissais aller à son observation, j’aimais sa façon de fourrer ses doigts dans ma bouche, dans mon vagin, j’aimais la manière avec laquelle il écartait mes fesses, tel un abricot qu’on ouvre en deux avant de s’en régaler. Je devenais folle de désir et il en jouissait à l’avance.

Je m’offrais à sa vue en toute impudeur, quand je sentis son gland à l’entrée de mon vagin, je me cambrai davantage…

– Si tu gigotes ainsi, je vais…

Il laissa sa phrase en suspens, comme surpris de ce qu’il croyait comprendre, ses mains tremblaient d’excitation quand il écarta mes fesses, pour vérifier.

– … Ô, pute vierge, mais c’est ce que tu veux !

Il invita ses « collègues » à venir constater combien mon anus était souple, se servant de ce qui coulait de mon vagin, il lubrifia mon petit trou et me sodomisa pour la première fois. Je me sentais me dilater, m’ouvrir pour accueillir ce membre qui m’emplissait. J’eus une pensée pour Catherine et me souvins de nos conversations, sur le manque de cette sensation, qu’elle avait enduré pendant ces longs mois où elle s’était tenue à l’écart du plaisir.

Alain allait, Alain venait, je bramais mon plaisir comme on tousse d’avoir trop attendu pour respirer. Au creux de mes reins, les rayons obliques du soleil couchant me réchauffaient comme une couverture de lumière réconfortante.

– Comme je suis bien dans ton cul… comme j’y suis bien ! Ô, pute vierge, comme il est… BON !… ton petit cul !

Pascal qui, tout à l’heure, s’était approché pour constater mon désir, s’était agenouillé devant moi, je le suçais, comme possédée par la déesse du plaisir. Je décollai encore pour admirer la scène. J’entendais à la fois depuis le sol et dans les airs, le dialogue de ces hommes et je voyais la façon dont Alain s’y prenait, gravant à tout jamais dans ma mémoire l’ampleur, le rythme de ses va-et-vient.

– Au plus tu l’encules, au mieux elle me pompe !

S’adressant au notaire, Alain lui demanda « Vai ! Écarte-moi ses fesses, que je régale mes yeux aussi ! ». Quand il obéit à cet ordre, mon ectoplasme se rapprocha davantage, je voyais les veines sur la queue d’Alain qui semblaient luire, étinceler de mille feux. Je remarquai aussi le sexe du notaire prendre du volume, son regard allait d’Alain à mon derrière. Je me demandai ce qui le faisait bander ainsi, mon cul ou la queue d’Alain, cette queue précise, allant et venant. Il dit quelque chose à Pascal que je ne compris pas, mes oreilles bourdonnaient du plaisir que je prenais.

Pascal se servit de ses mains pour écarter mes fesses, ainsi les trois pouvaient admirer le spectacle. Je déglutis sa queue et l’avalai toute entière quand il se pencha en avant. Alain allait et venait, observant alternativement ce qu’il me faisait, Pascal se faisant sucer, mais son regard me sembla plus ambigu quand il se posa sur le notaire en train de se branler. Se posait-il la même question que moi ? 

« Regarde comme elle se cambre ! Ô, pute vierge, que je suis bien ! Ô, pute vierge… elle me fait venir ! Dis, tu le sens comme c’est bon ? Ô, pute vierge… ! Je viens… je viens… je VIENS ! Ô, pute vierge ! Ton cul… ton joli petit cul… il va dé… ton joli petit cul… il va déborder… Ô, put… il déborde de… de mon… de mon foutre bouillant… ! »

Comme si son orgasme avait donné le signal, le notaire éjacula sur mon sillon en regardant le sexe d’Alain sortir de moi. Mon ectoplasme réintégra mon corps à l’instant précis où Pascal explosa dans ma gorge, me noyant à demi.

Au moment de reprendre la route, je réalisai qu’il me faudrait faire le trajet totalement nue, ce qui m’émoustilla un peu. Sortie de je ne sais où, une laisse fit son apparition. Comme pour s’en convaincre lui-même, le notaire expliqua que les bruits de la civilisation risquaient de m’effrayer, entraînant ma fuite et la cavalcade dans les rues du village. Il était préférable que tous ignorent mon existence tant qu’on n’aurait pas décidé que faire de moi. Il attacha le collier autour de mon cou, Pascal essuya les plus grosses taches de boue.Alain prit le volant, Pascal à ses côtés, je me recroquevillai sur les genoux du notaire, qui me caressait les cheveux « Brave petite sauvageonne… brave petite… »

En chemin, j’appris qu’il me conduisaient chez « qui de droit, celui qui saura que faire d’elle ». À l’entrée de la petite ville, où demeurait encore Catherine, Pascal sortit de la voiture et rentra chez lui en sifflotant joyeusement. Le notaire descendit un peu avant l’entrée du village et je finis le trajet, couchée sur la banquette arrière. Quand Alain gara sa voiture devant chez lui, je remarquai de la lumière chez Nathalie.

En sortant de la voiture, tenue en laisse par Alain, il me sembla reconnaître son rire et celui plus léger de Bonne-Maman.

Alain toqua à la fenêtre.

– Docteur, venez voir ce que nous avons trouvé !

Christian apparut, ouvrit la porte, nous fit entrer.

– Quelle étrange créature…

– Je crois qu’elle est blessée… elle saigne blanc de partout…

– De partout ? !

– Oui… De partout… si vous pouviez faire quelque chose pour elle…

Il me fit asseoir sur les cuisses d’Alain, lui conseillant de me caresser les seins pour me rassurer. Enfin, il s’approcha et commença son auscultation.

– Voyons ça… Oh, la bougresse… ! Elle ne me laisse pas faire… Occupe-lui les mains pendant que je l’ausculte…

La douceur du sexe à nouveau dur d’Alain dans le creux de ma main, me fit pousser un soupir de soulagement. Tout en sifflant d’admiration, Christian commença ses attouchements, en regardant de près mon minou et mon derrière dégoulinants. Je fermai les yeux, sachant déjà que ce plaisir incroyable, à la limite de la folie, que j’avais pris avec ces trois hommes, n’était qu’un avant-goût de celui que nous allions nous offrir sous les yeux d’Alain

Les mois ont passé, le jour du mariage s’approche à grands pas