Les souvenirs de Tatie Monique – Le mariage – Les préparatifs

Quand nous avons décidé d’un double mariage, la date s’est imposée d’elle-même, le 4 septembre 1975 tombait un jeudi, mais il nous semblait aller de soi que nous unir, jour pour jour, 55 ans après nos grand-parents serait le gage d’une vie harmonieuse.

Nathalie et Bonne-Maman eurent les yeux pleins de larmes quand nous le leur annonçâmes. Nous étions chez Nathalie, qui nous avait invités à dîner, Bonne-Maman et nous quatre, elles savaient qu’Alain et Catherine avaient lu le cahier de Bonne-Maman et nous papotions quand Catherine fit allusion à notre double mariage et à sa date.

L’émotion passée, Nathalie se leva, nous l’entendîmes batailler un peu, en jurant, maudissant le tremblement de ses mains, pour ouvrir le secrétaire, au fond de la pièce. Elle revint, une boîte à la main, boîte qu’elle ouvrit devant nous. Elle contenait quelques photos « intimes », qu’elle préférait ne pas nous montrer pour le moment et une incroyable collection de dessins cochons.

Le Toine était typographe et un collectionneur passionné d’alphabets érotiques. En voyant cette lettrine, nous éclatâmes de rire, d’autant que Nathalie nous rapporta la remarque de son époux « On dirait bien que je suis célèbre jusqu’en Union Soviétique ! ». D’un même mouvement, Catherine, Christian et moi nous tournâmes vers Alain, qui posa la question à laquelle nous n’avions jamais songé jusqu’alors « Serais-je un descendant du Toine ? ». Ni Bonne-Maman, ni Nathalie ne purent y répondre.

« Ah ! Voilà ce que je cherchais ! », Nathalie nous tendit le faire-part qu’ils avaient remis aux invités privilégiés de leur nuit de noces. Le papier était un peu défraîchi, mais nous sifflâmes d’admiration, en le découvrant.

Nous aurions tant aimé avoir eu cette idée ! Les mamies haussèrent les épaules et nous dirent d’en faire autant. Nous tombâmes d’accord sur ces lettres, elles aussi soviétiques donc en cyrillique, mais peu nous importait de savoir si elles correspondaient exactement à nos initiales, elles y ressemblaient et c’était bien le principal !

Nous fîmes imprimer une vingtaine de faire-part chez le successeur de l’imprimeur où le Toine avait commandé les siens. L’homme avait une petite quarantaine d’années, avec un clin d’œil malicieux, il nous demanda s’il pourrait prendre part aux réjouissances et avala bruyamment sa salive quand nous lui répondîmes oui, en lui donnant le lieu du rendez-vous.

La date du mariage arriva finalement plus vite que nous ne nous l’étions imaginé. Le choix de la robe de Catherine nous offrit un grand éclat de rire complice « entre filles ». Elle était tombée en admiration devant une robe blanche, mais ne voulait pas la choisir « ça ne se fait pas… pour un remariage, on ne se marie pas en blanc », nous étions dans le salon d’essayage d’une boutique spécialisée « En revanche, j’y ai droit au blanc virginal, moi, puisque c’est mon premier mariage ! ». Elle acquiesça en riant, finalement, elle concéda que le principal était de nous faire plaisir, puisque c’était notre cérémonie ! Nous choisîmes d’en faire des tonnes, robes blanches et voiles immaculés. Que nous étions jolies, comme nous paraissions innocentes en mariées !

Le jour du mariage, Bonne-Maman et Nathalie furent, une fois encore, nos complices en s’occupant des « invités non avertis », mes parents, ma sœur Marie-Claire, ma tante Léonie, son mari et mes cousins étaient heureux de me revoir, mais ils ne voulaient pas s’éterniser dans ce village que j’aimais tant et qu’ils méprisaient un peu. Certains dormiraient dans la maison de Bonne-Maman et d’autres dans l’hôtel de la ville la plus proche. Tous seraient repartis le samedi suivant au plus tard.

Marie-Claire arriva aux bras d’un jeune homme, Jean-Pierre. Je fus surprise de voir son ventre rebondi. Se pensant affranchie, elle me dit, un peu sarcastique « Je ne suis pas aussi conformiste que toi, ma p’tite ! ». Je décidai de ne pas la détromper.

La cérémonie débuterait à 15 heures, la mairie, habituellement fermée le jeudi, serait exceptionnellement ouverte pour nous. Nous avions obtenu cette faveur eut égard à Toine et à son père, qui furent en leur temps, élus municipaux et puis, le village n’avait pas connu la promesse d’une telle animation depuis des lustres ! Tout ce monde… la photo de groupe donnerait fière allure au bulletin municipal !

Nous passâmes sagement la nuit du mercredi au jeudi chez Alain. Il nous fallait être en forme pour notre nuit de noces, alors, point de partouze, rien que nous quatre. Que mon Christian était beau dans la bouche de Catherine tandis qu’Alain m’embrassait, allant et venant dans mon minou humide de plaisir ! Il ne cherchait pas à cacher son bonheur, surpris que Catherine, sa déesse, ait accepté de devenir sa femme.

Il me faisait l’amour trop tendrement à mon goût. « S’il te plait, Aloune, baise-moi comme une chienne ! ». Il détestait que je l’appelle Aloune, tout autant que ça l’amusait, Christian éclata de rire 

– Tu ne peux pas passer l’éponge sur un tel affront ! Montre-lui que quoi tu es capable ! Oohh… oui, Catherine, approuve-moi encore !

Catherine avait légèrement fait coulisser sa bouche, pour n’avoir que le gland de Christian entre ses lèvres et avait marmonné un « oui » dégoulinant de salive en hochant la tête. Docile, elle réitéra son approbation. Une fois. Deux fois. Plusieurs fois.

Alain me retourna pour me punir à la hauteur de mon offense. Je tentai de m’échapper en le narguant « Aloune ! Aloune ! »

– Arrête de rire, Catherine… tu vas me faire venir… !

Christian sortit de la bouche de Catherine. Que son sexe était mis en valeur par la salive de mon amie ! Il luisait, chaque veinule, chaque relief saillaient davantage, son gland turgescent donnait le tournis tant il était appétissant ! Mon fiancé réussit à me bloquer et Alain me fessa, une première claque un peu sèche « Aloune ! » une autre « Aloune ! »

Catherine se tordait de rire.

– Que tu es belle, Catherine !

Je l’embrassai comme si nous étions seules, puis, sans nous être concertées, mues par un même désir, nous joignîmes la queue de Christian à notre baiser.

– Ô, putes vierges, vous êtes diaboliques !

Alain en oubliait de me fesser. Il maintint mes cuisses serrées et me pénétra dans cette levrette étroite. Le bougre ! Il sut y mettre toute sa science ! Chaque millimètre de son sexe semblait me déflorer, tant il était gros et tant il me maintenait serrée. Il bougeait lentement, mais accéléra ses va-et-vient quand, voulant caresser le sexe de Catherine, ses doigts trouvèrent les miens.

– Ô, putes vierges ! Elles se gouinent !

Nous ne pûmes nous empêcher d’éclater de rire, tant sa remarque spontanée nous parut incongrue.

– Les fais pas rire, Alain ! Sinon, je vais venir trop vite !

Il s’arracha à notre baiser, fit le tour du lit. Je sentis Alain se retirer et, dans un même mouvement, le sexe décidé de Christian m’envahir sous les regards ravis de Catherine et son futur.

– C’est… c’est comme si je me dépucelais… ! (sa voix était vibrante d’émotion) Ô, mon amour, tu… ô, mon amour !

Il ne trouvait plus ses mots. Ses va-et-vient étaient tantôt rugueux, comme s’il voulait éprouver cette nouvelle sensation, tantôt d’une tendresse, d’une douceur à la hauteur de son amour pour moi. Je sentais mon sexe se gorger de plaisir, je criais la bouche pleine de ses doigts.

– Regarde comme tu la fais jouir ! Regarde-la !

Catherine et Alain avaient empoigné mes cheveux, m’obligeant à relever la tête. Nos regards se croisèrent dans le miroir de l’armoire. Que nous étions beaux ! Conquérants ! Je jouis violemment, mes yeux ouverts plantés dans ceux de Christian.

– Tu me fais venir trop vite, Monique… tu… regarde ! Tu me fais venir trop… vite !

– M’en fous ! On recommencera !

Christian éjacula dans un cri, le corps secoué de spasmes. Je m’écroulai sur le flanc, son sexe toujours en moi. Il se retira lentement, prenant tout son temps, pour graver dans sa chair les sensations de cet instant. 

Catherine me fit pivoter et je me retrouvai sur le dos. Elle écarta tendrement mes jambes. Que sa langue était douce sur mon sexe comblé ! Elle se faufilait dans les replis, me pénétrait un peu. Enfin, Catherine s’allongea à mes côtés et m’embrassa. Aucun besoin de mots, nous comprenions ce qu’elle voulait m’offrir. Le goût du plaisir de mon Christian mêlé au mien pour la première fois.

– Je vous en ai laissé, goûtez, messieurs !

Christian me goûta, nous goûta. Alain se plaignit un peu, sans grande conviction, qu’il ne restait plus rien pour lui. Je le repoussai du pied, le faisant tomber à plat dos sur le sol. Catherine, telle une fière amazone, le chevaucha. Empalée sur son sexe énorme, elle montait et descendait, modulant ses mouvements au gré de son plaisir. Elle, d’ordinaire si pudique quand il s’agissait de ses sentiments, lui fit cet aveu qu’elle m’avait déjà fait auparavant, sous le sceau du secret.

– Tu sais à quel point j’aimais mon Paulo, comme j’ai aimé chaque instant passé à ses côtés… toutes ces années… Tu sais comme sa mort m’a détruite… et Monique est venue me parler… m’écouter… Je croyais que tu aimais mon corps, que tu aimais me baiser… Mais j’ai compris… Alain, tu m’aimes… tu aimes la femme que je suis… pas que mon corps. Tu m’as appris à m’aimer, à me respecter… Tu es un homme merveilleux, Alain… l’homme qui m’était destiné… Je t’aime comme je ne savais pas qu’on pouvait aimer… Je t’aime, mon Alain… Tu es beau et tellement… Je t’aime comme si tu étais le premier… et je veux que tous le sachent… Porter ton nom… vieillir avec… toi… ooohhh… !

– Ô… regarde, ma chérie… tu me fais venir et chialer en même… que… ooohhh… !

La nuit était bien avancée, une longue journée nous attendait. Nous nous endormîmes, nos quatre corps comblés, intimement enlacés.

Après les préparatifs, vient la cérémonie