Bonus à mes derniers feuilletons

Il m’arrive de glisser, ici ou là, des liens plus ou moins invisibles vers des chansons, des vidéos ou des extraits de vidéos dans certains de mes textes.

Voici donc la playlist des feuilletons racontant les aventures de mes trois derniers personnages. En relisant les épisodes en question, il vous suffira de cliquer sur les images ou les phrases indiquées pour écouter et/ou voir les chansons, les vidéos.

À la Saint-Sylvestre, tombons la veste !

Épisode « En guise de conclusion »

« Le lit d’Hélène » l’Affaire Louis Trio (album : « Mobilis in mobile »)

« Rien de mieux à faire » Hubert Mounier (album : « La maison de pain d’épice »)

À la Saint-Valentin, faisons-nous du bien !

Quatrième épisode

En cliquant sur la phrase en rouge, vous pourrez écouter « Le menuet des Follets » tiré de La damnation de Faust d’Hector Berlioz.

Épisode « En guise de conclusion »

« L’amour est dans l’air » Hubert Mounier (album : «Voyager léger »)

Allez hop, tout l’ monde à la campagne !

Sur la page d’accueil, en cliquant sur le puzzle en vrac, vous atterrirez (atterrés) vers un court extrait d’une vidéo YouTube (je vous laisse la surprise de la découverte).

Troisième épisode

La phrase « Et qué s’appellerio remontada ! » est une référence à une publicité pour Quézac, une eau en bouteille, en cliquant sur cette réplique, vous pourrez lire la fiche Wikipédia consacrée à cette marque.

La phrase « C’est pas l’tout de s’grouiller, faut prendre un bon départ, comme disait la tortue au lièvre, l’air peinard… » est le début de la version en argot de la fable « Le lièvre et la tortue » écrite par Boby Forest et dite par Yves Deniaud. En cliquant sur cette phrase, vous pourrez l’écouter dans son intégralité.

Il m’est venu aux oreilles qu’un certain lecteur, qu’une certaine lectrice, bien que faisant partie de mes amis les plus proches, n’apprécieraient pas le football et de ce fait, n’auraient pas saisi le sens de la réplique Si tel était le cas, vous devriez crier « Hou ! Ha ! Hou ! Ha ! » ma bonté légendaire m’incite à leur pardonner ce grave défaut. Peut-être ne sont-ils pas seuls à le partager, en voici donc l’explication. « Ooh ah, ooh ah, Cantona ! », est le chant que les supporters de Manchester United chantaient pour célébrer un des meilleurs joueurs de foot que la Terre a engendrés. En cliquant sur la réplique vous pourrez en entendre un extrait (lien YouTube). Qu’est-ce qui a fait de ce joueur une légende ? Pour en avoir une idée, vous pouvez cliquer ici (lien YouTube). Par ailleurs, et j’en finirai là avec cette digression, je ne saurais que trop vous conseiller l’excellent film de Ken Loach « Looking for Éric ».

Neuvième et dernier épisode

La phrase en rouge vous envoie (encore sur YouTube), à l’extrait de la chanson en question.

« Femme » interprétée par Nicole Croisille (lien YouTube)

« Un coin de paradis » Hubert Mounier (album : «La maison de pain d’épice »)

Back to the city again !

Sur la page d’accueil, le lien vous redirigera vers l’extrait de la chanson qui m’a inspiré le titre de ce feuilleton (YouTube).

Sixième épisode

Les mots en rouge « Monsieur Plus » vous renverront vers la vidéo de la publicité pour les biscuits Bahlsen (site Culturepub.fr).

Dixième épisode

« La peinture à l’huile » Boby Lapointe

Douzième et ultime épisode

« Quand arrive l’été (Surfin’ USA) » Au bonheur des dames (album « Coucou maman ! »)

« De l’amour, de l’art ou du cochon » Hubert-Félix Thiéfaine (album « De l’amour, de l’art ou du cochon »)

Back to the city again ! – Douzième et ultime épisode

L’été est arrivé sans crier gare et avec lui, la canicule qui s’est abattue sur nous avec la violence d’une gifle inique et brutale. L’air devient irrespirable comme s’il avait déjà été inspiré, mâché puis recraché par une armée de fiévreux. Nous décidons de ne pas rentrer à Paris, parce que s’il ne fait pas moins chaud ici, au moins nous n’avons pas à supporter les gaz d’échappement, la chaleur des trottoirs et des façades des immeubles qui nous cernent de toutes parts.

Nous nous calfeutrons dans la maison aux volets fermés, souriant de la lumière tamisée qu’ils nous offrent. Les roses de notre jardin, qui fanent lentement dans les vases, les pommes d’ambre que nous avions confectionnées au printemps embaument la maison et la chargent d’un parfum d’une rare sensualité à laquelle nous sommes tous trois très réceptifs.

Nous passons nos journées en tenue légère, notre coépoux dans son kimono vert, mon mari dans celui que je lui ai confectionné quand, au mois de mai, il est tombé sous le charme d’un coupon d’indienne indigo, quant à moi, je ne me dépare presque jamais de mon short de combat, ni de mon chemisier rose aux multiples boutons de nacre.

Cette ambiance, que nous trouvons particulièrement érotique, nous met tous trois dans un état d’excitation quasi permanente, nous nous offrons même le luxe de ne pas y succomber immédiatement, faisant semblant de l’ignorer, trouvant des occupations ou des sujets de discussion très éloignés de la sphère érotique. Nous attendons le moment où, tel un déclic, un mot, un éclat dans le regard, un sourire, une salive déglutie un peu plus bruyamment, donne le top départ à notre frénésie sexuelle.

Alors que la télé nous inflige un énième documentaire soporifique sur les merveilles des grands espaces, de leur faune et de leur flore, je sens les mains de mes deux époux s’aventurer sur ma peau. Je fronce les sourcils en leur demandant « un peu de tenue, messieurs ». Ils s’exécutent, en échancrant leur kimono respectif de telle façon que leur désir à mon endroit ne laisse place à aucun doute. Ils me demandent de quelle façon j’aimerais faire l’amour, là, tout de suite. En ricanant, mon époux devant le maire ajoute « ici et maintenant ».

– Vous savez bien que j’aime par-dessus tout, être témoin, être l’objet de votre complicité, quand l’un me baise sous les encouragements et les commentaires de l’autre, quand vous faites semblant d’oublier ma présence… Je me sens… j’aime me sentir comme…

– Comme ?

– Je cherche les mots exacts, précis, parce que l’image qui me vient à l’esprit… vous allez ironiser et je n’en ai pas envie…

– Pourquoi ironiserions-nous, ma chérie ?

Je prends une profonde inspiration et déballe tout à trac.

– J’aime me sentir comme un papillon observé par deux entomologistes… vous comprenez ?

Je suis fascinée par la vision du gland de mon époux adoré émergeant des pans de son kimono bleu. Je regarde notre coépoux, son érection est encore plus visible. Des frissons me parcourent quand de sa voix métallique, il me demande si c’est une invitation à m’attacher les poignets et les chevilles aux montants du lit « parce que je n’ai aucune envie de te perforer l’abdomen, comme on le fait avec les papillons ».

– Il fait trop chaud dans la chambre, je tenterais bien l’expérience sur la table, si cela vous convient à vous deux aussi…

– Prétexter la chaleur sous les toits… simplement pour justifier ses dépenses inconsidérées, avez-vous remarqué, mon cher ami, comme notre épouse s’y entend ?

– Je dois reconnaître que je découvre cette facette de sa personnalité avec, à chaque fois, la même surprise et le même ravissement… quand même, vous êtes un sacré veinard d’en avoir profité, en égoïste, toutes ces années !

Je les laisse dire, ça fait aussi partie du jeu. Ces digressions avant de passer à l’action proprement dite. Il y a quelques jours, nous avons profité de la fraîcheur relative d’une matinée pour nous rendre dans un des nombreux vide-greniers, notre coépoux s’est arrêté, amusé, devant un étal qui ressemblait plus à une dernière étape avant la déchetterie qu’à autre chose. Probablement une maison vidée dans l’espoir d’être vendue. Pour preuve, les prix dérisoires, un buffet rustique à 10 euros, une salle à manger complète pour 25… et un futon à 5.

– Oh ! Un futon ! Dire qu’il fut un temps où il était de bon ton d’abandonner son canapé pour un futon !

– J’avais presque oublié que ça existait !

Après avoir bien ri, je suis revenue sur mes pas et j’ai négocié le prix. Trois euros me semblaient raisonnables. Mes deux hommes ont pesté « Qu’est-ce qu’on va en faire ? » J’ai suggéré l’idée de l’installer sur la terrasse.

– Et puis, un petit matelas si souple qu’une fois roulé il prend peu de place peut s’avérer utile en certaines occasions…

L’occasion s’offre donc à nous avec l’idée de m’attacher les poignets et les chevilles aux pieds de la table, table sur laquelle « pour mon confort » ledit matelas sera déroulé. Un de mes époux regrette de n’avoir pas pris quelques cravates qui auraient pu servir de liens, l’autre lui propose de regarder dans la boîte « Premiers secours », il devrait y avoir quelques bandes Velpeau. En effet, il y en a plusieurs, ils en découperont des morceaux qui serviront pour les fois à venir. Je suis toute excitée à l’idée qu’avant même d’avoir commencé, ils envisagent de réitérer.

– Et si tu en profitais pour nous montrer la vidéo que tu as montée dans le secret le plus absolu dû au créateur en pleine création, mon fringuant ?

– Quelle bonne idée, mon ange, mais tu risques de ne pas en voir grand chose, allongée sur la table…

– J’entendrais au moins la bande-son… et puis, savoir que vous la voyez tous les deux pendant que… oh oui, cette idée me plait beaucoup ! Beaucoup, beaucoup !

Je suis assise sur la table, mon mari m’attache une cheville à un des pieds pendant que notre époux lance la vidéo. Les premières images que je vois, nos voix, nos souffles que j’entends m’épatent davantage que je ne l’aurais cru.

– Finalement, les confinements plus ou moins stricts auront au moins permis la création puis la mise en ligne de tous ces divers tutos bien utiles aux artistes en manque de technique !

– Tu as raison, mon ange, loué sois-tu, Saint-Covid !

Notre époux nous rejoint. Mes deux chevilles étant attachées, il s’occupe de mes poignets. Le matelas est plus long que la table, je ne saurais dire qui de nous trois a eu l’idée d’en rouler une extrémité afin de m’en faire un petit traversin, quoi qu’il en soit, cette idée est excellente. Quand je suis « correctement punaisée » à la table, il me précise que je peux voir le reflet de la vidéo sur la vitre en face de moi, mais ainsi installée, je ne vois guère que le haut du quart gauche de l’écran.

– L’étude des papillons devient lassante quand ils se mettent à jacasser pour un oui, pour un non !

Sur cette remarque, mon époux de longue date, attrape mon « écharpe-paréo en coton très léger » gagnée grâce à ma fidélité à un site marchand en ligne, me bâillonne tout en me reprochant « ces lueurs de concupiscence dans le regard ».

– Mon ami, pour qu’elle prenne la pleine mesure de cette sanction, il me semble utile de lui montrer ce qu’elle va perdre…

Mon autre époux, desserre le bâillon, se penche vers mon visage, son souffle sur mes lèvres est déjà une promesse, sa langue attirant la mienne… je ferme les yeux un court instant pour profiter de ce baiser, déjà ses lèvres s’éloignent.

– C’est ainsi que vous envisagez les choses ? Pour ma part, la leçon serait plus édifiante si…

Mon mari effleure ma bouche de son gland, quand j’ouvre grand mes lèvres, il s’éloigne et me revoici bâillonnée. Ces deux hommes sont des démons et ces démons savent parfaitement comment faire de moi la plus heureuse des femmes !

J’aime leur manque d’habileté à détacher un à un les petits boutons de nacre de mon chemisier tout en tentant de contenir leur impatience, leur façon de caresser mon corps, la main d’un de mes époux se glissant sous mon sein droit comme pour le faire pigeonner, les doigts de l’autre titillant mon mamelon gauche pour le faire bander avant de le couvrir de coups de langue baveux et de baisers légers « comme le souffle d’un ange pour mon ange ».

Leur bouche qui glisse sur mon ventre. Lequel atteindra en premier mon pubis ? Lequel prendra la pole-position entre mes cuisses ? Je sens mon corps vibrer, j’ai fermé les yeux pour mieux profiter de ces sensations. Leurs lèvres se sont détachées de ma peau.

– Vous avez fait un sérieux travail de montage, mon cher… Oh, mais à qui appartiennent ces mains qui lui écartent les fesses ?

– Il me semble bien que ce sont les miennes…

– Pourtant cette verge… j’étais en forme ce jour-là… comment aurais-je pu… ?

– C’est tout le talent du monteur, cher coépoux !

Comme s’ils se désintéressaient du sujet de leurs observations, ils commentent la vidéo tout en me caressant, se renvoyant les compliments comme une balle de ping-pong. Je brûle du désir d’être pénétrée, peu m’importe par lequel, mais ils semblent m’avoir oubliée.

– Mais… ?

– Quand vous êtes absent, j’aime la filmer ainsi… Et ne voir que son visage, me souvenir de ce que nous faisions rien qu’en regardant ses yeux, sa bouche, son nez… Oh…

– Mais vous avez raison ! C’est d’un érotisme rare ! Et l’entendez-vous en réclamer encore plus ? Oh qu’elle est belle quand vous lui faites l’amour ! Ça m’excite tellement que je pourrais baiser n’importe quoi !

– Comme ce papillon rose punaisé devant vous ?

– Quelle bonne idée… Est-ce que son fourreau est assez humide pour y faire coulisser mon dard ?

– Laissez-moi en juger… si j’en crois mes doigts, vous pouvez y aller en toute sérénité…

– Oh ! Mais ces yeux… regardez-moi ses yeux ! Que lui faisiez-vous donc pour qu’elle ait ce regard ? Pour que sa bouche réclame ainsi vos baisers ?

– Si je vous le dis, quel en serait l’intérêt ? Je préfère vous laisser deviner… vous avez la chance d’avoir un papillon dont les yeux ressemblent à ceux de notre divine épouse… tentez donc de reproduire ce regard !

Mon mari va et vient en moi, cherchant le rythme, cherchant la profondeur, ses mains caressent mes cuisses, caressent mon ventre, caressent mes seins, mais le rythme n’y est pas. Quand il croise mon regard, je tente de lui expliquer son erreur, mais il se méprend. Voilà ses mains qui titillent mon clitoris tandis que son sexe s’enfonce brutalement tout au fond de mon vagin.

La vidéo passe à une autre séquence, mon époux demande à revoir la précédente « Je veux comprendre ». J’écarquille les yeux pour lui expliquer son erreur. Il se retire et demande « un indice » à son complice. Souriant, mon fringuant poète s’installe entre mes cuisses. Réclame un « round d’échauffement » pour s’assurer une érection digne de l’exercice. Il sait qu’il me rend folle quand son gland glisse le long de ma fente, quand il semble chercher l’entrée de mon vagin, quand il la trouve et se ravise pour voir s’il n’y aurait pas une autre source de plaisir plus haut, vers ce petit bouton rose dressé que l’on nomme clitoris… Combien de fois répétera-t-il la manœuvre avant de se décider à me pénétrer pour de bon ?

Les mots de mon autre époux le félicitant de tant d’habileté, justifiant ainsi qu’il se branle tout en nous regardant, lui demandant d’où il tient une si grande science dans l’art de me faire onduler « comme les coquelicots d’un tableau de Monet » contribuent aussi au plaisir que je prends.

S’estimant bander assez dur, notre coépoux me pénètre enfin de tout son long, alternant douceur et rugosité, lenteur et vélocité pour, enfin, révéler une partie du secret.

– Il me semble que vous avez oublié un détail d’importance… quand je la filme ainsi, mes mains sont occupées à tenir l’appareil qui me sert de caméra !

– Suis-je bête !

– Je vous cède la place pour un nouvel essai ?

– Non, pas tout de suite… Je ne sais pas si c’est votre bite qui est une œuvre d’art ou la manière dont vous en usez, mais quel plaisir de vous regarder faire ! Avez-vous conscience de l’aisance avec laquelle vous faites jouir notre épouse ? Oh, que j’aime la voir onduler ainsi… écoutez-la !

– Souhaitez-vous prendre ma place ?

– Ah ! Ce qui signifie que vous voulez faire durer le plaisir…

– En partie et aussi avoir celui de vous regarder faire…

Fort des conseils de son cher ami, mon mari me pénètre, ses yeux vont de l’écran aux miens, il me fait l’amour avant de se raviser et de me baiser allègrement. J’ai l’impression que tous mes cris de plaisir coincés dans le bâillon vont finir par couler de mes oreilles. J’aime l’incongruité de cette sensation. Sont-ce ses va-et-vient qui font tant de bruit ? On pourrait croire qu’un micro a été installé tout près de ma chatte et que le son amplifié rebondit du sol au plafond, d’un mur à l’autre, telle une balle de squash.

Ni moi, ni lui ne saurons jamais si notre coépoux s’est réellement trompé en voulant remettre une nouvelle fois la séquence et qu’au lieu d’aller en arrière, il est passé à la plage suivante. Mon mari jouit trop vite à son goût, surpris de se revoir en train de me sodomiser, ravi de me réentendre lui demander « Plus fort ! Encule-moi plus fort ! Encore ! Encore ! Dis-moi que tu aimes ça, m’enculer comme une Sainte-Salope ! », enchanté de mes encouragements quand il me fessait, de s’entendre dire à notre complice « L’image sera floue si vous vous branlez en nous filmant ! » et d’avoir les oreilles pleines des cris de ce plaisir violent que je prenais.

Il fait encore quelques va-et-vient avant de céder sa place à notre coépoux qui le rassure « Ce n’est que partie remise ». Une fois de plus, il s’extasie de me pénétrer alors que je suis encore pleine du sperme tout chaud de mon premier mari. « C’est tellement excitant que tous mes poils se hérissent ! » Je souris derrière mon bâillon, parce qu’il me semble bien avoir remarqué que sa barbe a poussé d’un coup. Bon sang, comme j’aime l’entendre papoter comme si de rien n’était tandis qu’il me baise divinement ! Comme je suis heureuse qu’il ait cru si longtemps les sornettes de son ex, qu’il se soit cru incapable de faire jouir une femme, parce que sinon, nous ne nous serions peut-être jamais rencontrés et nous n’aurions jamais partagé un tel bonheur.

– À quoi penses-tu, mon ange ?

– Je suis sûr qu’elle pense à vos doigts ! Votre façon de la branler tout en lui faisant l’amour est digne de figurer dans tous les manuels d’art érotique ! Je ne pourrais jamais le faire aussi délicatement… Je l’envie presque, tant vos doigts sont délicats et vos assauts virils…

Je prends un tel plaisir, il faudra que j’explique à cet homme qui partage ma vie depuis tant d’années que la délicatesse et la virilité ne sont en rien antinomiques. Cependant, toutes ces années me l’ont prouvé, il en a parfaitement conscience.

– Reconnaissez que c’est surprenant venant de votre part ! Vous, le maître ès branlette aristocratique…

– Je sais bien, mais je n’y arrive pas… son si joli petit clito doit m’intimider… je n’y arrive vraiment pas… Oh ! Regardez-le se décalotter !

– Et si vous essayiez comme ça ?

Je sens les doigts de notre coépoux se poser sur ceux de mon mari, les guider… bien à plat sur mes petites lèvres, appuyer fortement sur elles, puis relâcher la pression. Je sens le gland de mon clitoris se décapuchonner, se recapuchonner, encore et encore… Oh ! Comme mon époux s’y entend pour me branler ainsi ! Il se penche, je sens son souffle sur ma vulve, je ne sais pas si c’est pour mieux observer cette première branlette ou si c’est pour admirer l’art avec lequel notre coépoux me baise.

– Regardez comme vos caresses lui font tressauter le ventre !

– Mes caresses et vos va-et-vient ! Oh ! Regardez votre bite, comme elle… hmm… la prochaine fois…

– C’est entendu, nous inverserons l’ordre… Continuez à la branler, notre petite papillonne…

– Oh ! Vous avez remarqué ? Ses cuisses tressautent aussi !

– Il me semble bien que ces ondulations, ces tressautements, ces cris étouffés nous indiquent que nous la faisons jouir, n’est-ce pas, mon ange que nous te faisons jouir ?

Mon cri déchire le bâillon. Notre coépoux jouit à son tour, mon époux se plaint d’être trop mou pour pouvoir me pénétrer. J’agite la tête dans tous les sens. Ma bouche enfin libérée, je suggère à mon mari de me caresser la vulve du clitoris au périnée avec son gland, en prenant tout son temps et tout le plaisir qu’il souhaite en tirer. Il s’exécute en me souriant. Je demande alors à notre coépoux d’en faire autant. Mon mari s’apprête à lui céder la place, je précise « Non ! Les deux en même temps ! » Je leur demande également de m’offrir les doigts de leur autre main à lécher.

La chaleur estivale, cette expérience entomologique, les liens qui me lient à cette table, le plaisir qu’ils ont pris, qu’ils m’ont offert, celui qu’ils sont en train de prendre, leurs mots, leur sueur, leur souffle, cette vidéo de nos multiples ébats qui tourne en boucle et dont seuls les sons me parviennent, j’ai l’impression que l’orgasme qui bouillonne en moi va jaillir de chacun des pores de ma peau. Je le leur crie, alors mon second époux accourt vers ma bouche pour y glisser son sexe encore mou, tandis que le premier se flatte, à cette vue, d’avoir retrouvé assez de vigueur pour me sentir jouir de l’intérieur de ma « divine chatte ».

Je voudrais que cette journée dure une éternité et je sais que ce sentiment est partagé. Je suis toujours surprise d’aimer autant sucer l’un de mes hommes tandis que l’autre me baise, que leur bite soit dure comme à vingt ans ou qu’elles ne le soient qu’à moitié, voire un quart. L’orgasme a transpiré, mais même apaisée, la vague du plaisir me submerge toujours.

– Suce-moi encore, mon ange… suce-moi encore…

– Détache ma main, alors !

– Oh ! Comme je t’aime !

– Regardez, cher ami comme vous caresser les couilles la rend heureuse… regardez comme elle ondule, comme ses poils se dressent ! Et je n’y suis pour rien !

Mon mari a, en effet, cessé d’aller et venir. Il est fiché dans mon vagin, tellement sous le charme du spectacle que nous lui offrons qu’il se moque de débander inéluctablement. Enfin délivrée de mes liens, je me laisse aller à leurs caresses entre deux gorgées de citronnade bien fraîche ; je me laisse aller au plaisir de sentir leur corps sous mes mains ; ma bouche, ma langue passent de l’un à l’autre. Je reboutonne mon chemisier, malgré leurs protestations, prétextant la crainte d’attraper froid. Nous sourions, nous sommes heureux comme nous n’aurions jamais pu imaginer l’être un jour.

– Il faudra retenter l’expérience, tu serais d’accord ma chérie pour retenter l’expérience ?

– Retenter l’expérience, pourquoi pas, mais… on pourrait aussi varier les plaisirs…

– Comment ça, mon ange ?

– Je ne sais pas… par exemple, ce n’est qu’une idée qui me vient à l’esprit, n’y vois rien de contractuel, mon fringuant… par exemple, je suis le papillon et tout le tintouin, mais vous pourriez me mettre… comment dire ? Me mettre à la torture, enfin, « à la torture » je me comprends… me mettre sur le grill, en vous interrompant bien avant de jouir pour poursuivre une partie d’échecs que vous auriez débuté avant de m’attacher… et une fois l’excitation légèrement retombée ou répondant à mes suppliques étouffées derrière le bâillon, vous me baiseriez un peu… avant de retourner à votre partie… et ainsi de suite…

– Et le vainqueur remporterait le droit de t’enculer ?

– Ah, je reconnais bien là ton amour de la poésie, mon fringuant ! Comment pourrais-je te refuser ça ? Et comment le pourrais-je à mon mari adoré ? Si vous saviez comme je vous aime, mes deux princes charmants, si vous saviez comme je vous aime…

– Nous t’aimons tout autant, ma chérie…

Je repense à la discussion avec nos enfants quand nous leur avons annoncé notre décision de partager notre vie avec cet homme qui n’était jusqu’à la Saint-Sylvestre, que notre voisin du neuvième étage. Ils ont peut-être, certainement raison de s’inquiéter, de se demander si tout ceci n’est pas précipité. Bien sûr qu’il aurait été plus raisonnable d’attendre encore un peu, de voir les dégâts provoqués par l’usure du quotidien dans notre histoire. Seulement, en aurions-nous eu le temps ?

Si nous avions leur âge, nous nous montrerions sans doute plus prudents, nous serions certainement plus circonspects, seulement voilà, dans quatre jours, ce sera mon soixante-sixième anniversaire et dans douze, notre coépoux fêtera ses soixante-deux ans. La vie est trop courte pour nous montrer raisonnables et attendre un certain temps avant de prendre la décision de tout plaquer pour vivre cette histoire d’amour sans être certain de savoir jusqu’où elle nous mènera.

Back to the city again – Onzième épisode

Nous voici, mon mari et moi, tous seuls dans la maisonnette. Notre conjoint est retourné à Paris pour signer le bail de location. Il en profitera également pour transbahuter ses quelques affaires restantes dans notre propre appartement. En l’accompagnant à la gare, nous lui avons demandé de rentrer au plus vite. Il a souri « Mais vous êtes ici chez vous, désormais ! » En fait, je n’avais aucun doute à ce propos, mais un petit diablotin m’a taquiné l’oreille en me suggérant de le prendre au mot.

Notre conjoint est parti dimanche, nous en avons profité pour rayonner dans la région, parce que nous ne connaissons guère que les deux bourgs entre lesquels se trouve la maison et un peu plus loin, la ville où se trouve la gare. Nous nous faisons la remarque que, malgré quelques différences, nous retrouvons partout en France une même forme de villages, de traditions. Ce que j’appelle, avec une pointe de tendre ironie, les foires au boudin et leur inévitable vide-grenier.

Lundi, nous recevons un nouvel appel de notre conjoint, il nous prévient qu’il sera accompagné de sa fille. « Je n’ai pas pu lui refuser… en fait, je n’en avais pas envie parce que je veux qu’elle sache pourquoi je suis enfin heureux. Du coup, pas besoin de venir me chercher à la gare, on prend sa voiture. »

Mon époux adoré et moi préparons une collation dans la cuisine quand notre conjoint arrive avec sa fille. Une belle femme souriante qui semble intimidée sans l’être tout à fait. Après avoir salué sa fille, mon mari étreint notre compagnon qui m’embrasse aussitôt, ne laissant place à aucun doute quant à notre relation. Sa fille écarquille les yeux, balbutie quelques mots incompréhensibles. Son père tient à la rassurer

– L’avantage, c’est que tu resteras ma fille unique…

– Mais… tu veux dire que… tu… avec… ?

– Oui, quand je te dis que je partage ma vie avec eux, ça inclut aussi le sexe !

– Papa !

– Quoi, papa ? Que croyais-tu ?

– Pas ça en tout cas… je pensais que tu avais ta chambre et que vous aviez la vôtre…

– Eh bien, tu te trompais !

– Dire que pendant toutes ces années, je vous ai menti, à toi et à maman… je me sens idiote…

– Comment ça, tu nous as menti ? Aurais-tu un enfant caché ?

– Ah non ! Ça ne risque pas !

– Alors ?

– Je crois qu’elle veut t’avouer… te dire qu’elle préfère les femmes… n’est-ce pas ?

– Co… comment l’avez-vous deviné ?

– Je préfère que tu me dises tu… Je ne sais pas… ça m’est apparu comme une évidence…

Notre conjoint encaisse cette révélation comme un boxeur acculé dans les cordes se prend un direct à l’estomac. L’homosexualité de sa fille ne lui pose pas de problème, mais apprendre qu’elle craignait sa réaction l’attriste au plus haut point. Il le lui dit avec un naturel qui la surprend, avec la même aisance, il lui explique que notre relation, notre histoire d’amour y est pour beaucoup.

Serait-elle prête à lui, à nous présenter sa petite amie ? À nouveau, son embarras est palpable, quel autre secret hésite-t-elle à révéler ?

– Je n’ai pas de petite amie à vous présenter…

– Tu es célibataire en ce moment, c’est ça ?

– Non…

Elle s’accroche à mon regard comme un presque noyé s’accroche à la première branche venue, avec l’espoir de ne pas sombrer. Elle prend une profonde inspiration.

– Je n’ai pas de petite amie à vous présenter parce que je n’ai pas de relation suivie… Je n’ai pas envie de m’installer avec quelqu’une. Je ne veux pas d’une vie de couple, je ne veux pas avoir de compte à rendre… Je ne veux pas m’allonger aux côtés d’une femme que je ne désire pas… que je ne désire plus… Je ne veux pas… (ses yeux se mouillent, sa voix tremble un peu) je ne veux pas m’ennuyer au lit… J’aime séduire et être séduite, j’aime cette excitation particulière, mais une relation apaisée… le quotidien… non… ce n’est pas pour moi. Ne me juge pas, papa…

– Et pourquoi voudrais-tu que je te juge ?

– Je ne savais pas pour vous trois… je t’imaginais… vieux garçon… un peu coincé… qui fait semblant de parler de cul comme d’une plaisanterie graveleuse…

– Mais… même avant, je ne t’aurais pas jugée ! Tu es ma fille, même si je ne suis pas très démonstratif, ce que je souhaite, c’est de te savoir heureuse ! Quels que soient tes choix !

– Toi non plus, tu n’assumais pas tes tiens… il a fallu que tu sois à la retraite, que tu décides de t’installer ici pour me parler de ta vie intime… pendant toutes ces années, tu ne m’en as rien dit.

– Toutes ces années… toutes ces années… si seulement… Tu te rappelles du réveillon du Nouvel-An ? Celui que nous aurions dû passer tous les deux et que tu as été obligée d’annuler à cause du COVID, tu t’en souviens ? Ce soir-là, j’ai couru pour prendre l’ascenseur, ils ont retenu la porte, nous avons fait connaissance seulement dans l’ascenseur…

– Je t’en prie, non, mon chéri ! Non, ne dis pas n’importe quoi ! Dans l’ascenseur, nous n’avons fait que parler… pour qui allons-nous passer ?!

Presque sans nous en rendre compte, nous grignotons la collation tout en parlant de choses qui nous semblent essentielles. Mon époux propose que l’on s’installe sur la terrasse, mais le ciel est menaçant. Nous jugeons plus raisonnable de nous poser dans la pièce principale qui tient lieu de salle à manger et de salon. Je fais un clin d’œil à mon mari quand nous entendons le cri de surprise de notre conjoint.

– C’est quoi ces horreurs, papa ? Tu récupères les boîtes de chocolat pour ta déco, maintenant ?!

– Euh… je t’assure que je n’y suis pour rien, c’est… pourquoi vous avez fait ça ?

– Tu nous as bien précisé qu’on était chez nous, non ?

– Et d’une ! Et de deux, estime-toi heureux qu’on n’ait pas trouvé la belle tapisserie du cerf bramant dans un sous-bois ! Sinon… tu penses bien…

– Vous ne m’épargnerez rien, vous deux ! Et si j’avais fait une crise cardiaque ?

– Je t’aurais fait du bouche-à-bouche, mon fringuant ! Et toi, jeune fille, apprends que je ne mangerais pour rien au monde des chocolats qui sortiraient de boîtes aussi tartignoles !

– Mon cher, admets que tu n’es pas très reconnaissant, quand même, parce qu’on s’est donné un mal de chien à trouver des cadres aussi kitsch que ces… ces œuvres picturales !

– Sans parler du boulot pour les dépoussiérer ces putains de cadres… ! On les avait déjà installés quand tu nous as prévenu que tu venais avec ta fille… sinon, tu penses bien que…

– Je comprends mieux pourquoi tu es si heureux, papa, tu as trouvé des gens avec ton sens de l’humour… ton humour de merde… !

– Tu y vas fort ! Je le qualifierais plutôt d’humour… euh… d’humour… euh…

– De merde… d’humour de merde, c’est bien ce que je disais !

Nous éclatons de rire tous les quatre, pour la première fois. Personne ne remarque qu’elle regarde son père comme si elle le découvrait, comme si elle prenait conscience de l’homme tapi sous le papa. Je suis touchée des sourires qu’elle m’adresse quand elle croit que je ne la vois pas. Mon mari et notre conjoint sont dans la cuisine « pour déboucher une bonne bouteille ».

– Je n’avais jamais remarqué à quel point il est beau… Je crois que je ne l’ai jamais vu aussi heureux… Comment vous remercier ?

– Nous remercier de quoi ? Tu ne crois pas qu’on lui est aussi redevable ? Tu ne crois pas qu’il nous rend au moins autant heureux que nous le rendons heureux ?

– Tout à l’heure, tu as éludé la question… suis-je indiscrète si je te demande comment tout a commencé ?

– Si je te dis que c’est parce que notre congélateur était plein et que ton père n’en avait pas, tu me crois ?

– Euh… c’est trop bizarre pour que ce soit de l’humour… alors, je serais tentée de dire oui, mais… Ce n’est qu’une partie de la vérité, n’est-ce pas ?

– On avait fait les achats pour un repas de fête, on attendait nos enfants, leurs épouses et nos petits-enfants, on devait être onze à table, mais en sortant de la boucherie, ils ont annulé, les uns après les autres… à cause du COVID… On était dans l’ascenseur quand ton père est arrivé en courant… Non ! Ne souris pas, il courait. Pour de vrai ! Tu venais d’annuler votre soirée, parce que tu étais toi aussi positive au COVID… alors, de fil en aiguille, on a passé quelques jours ensemble. Histoire de ne pas jeter cette bonne nourriture… Vu ton air gêné, je pense qu’il est préférable que je m’en tienne là, n’est-ce pas ?

– Non, c’est pas ça… (un large sourire éclaire son visage) Tu peux garder un secret ? Je n’avais pas le COVID, mais on m’a invitée à une fête… Je n’ai pas trouvé de meilleure excuse… Tu sais, je m’en voulais d’avoir laissé tomber papa pour une… pour une soirée… mais finalement…

– Finalement, tu nous as offert la possibilité de vivre une magnifique histoire d’amour… parce que ce n’est pas qu’un plan cul, tu sais, c’est vraiment l’amour qui nous unit, tous les trois… En tout cas, merci pour ce merveilleux cadeau !

– De quel merveilleux cadeau vous parlez, toutes les deux ?

– J’ai donné ma parole, alors motus et bouche clapet ! Ta fille te le dira si tu es sage.

La discussion se poursuit, mais j’ai l’esprit ailleurs. Je me demande si les gamins ne nous ont pas menti, eux aussi. Une flèche désagréable me transperce le cœur et c’est mon orgueil qui saigne. Pourtant… d’un autre côté… même si leur excuse était mensongère… sans elle, nous n’aurions jamais passé ces premiers jours avec lui… C’est vrai qu’il est beau ! Mon mari adoré embellit de jour en jour… et moi… moi… je me sens belle et quand je croise mon reflet dans un miroir, je me vois belle… Je n’ai plus peur d’être la femme que je suis. Alors, est-ce si important de savoir si nos gamins nous ont menti ?

– À quoi tu penses, mon ange ?

J’ai l’impression de réintégrer la conversation, comme si j’atterrissais… comme si, assise sur le nuage de mes pensées, notre conjoint me faisait revenir à la réalité en m’interpellant.

– À rien, j’étais perdue dans mes pensées…

Mon époux et moi pensions que la fille de notre conjoint dormirait dans la maison, à cet effet nous avions préparé sa chambre, mais puisqu’elle imaginait notre relation purement amicale, elle a pris ses dispositions. J’aime son sourire énigmatique sans l’être qui nous laisse supposer la nature de ces dispositions. Son père souhaiterait qu’elle reste au moins dîner avec nous.

– Ne crois pas que je critique ta façon de voir les choses, ta façon de faire, mais je me vois mal arriver en disant « Salut, je viens pour la nuit de baise ! »… J’apprécie y mettre les formes, tu vois… je ne suis pas un bouc en rut !

– Ton père ne l’est en rien ! Je crois que tu nous juges un peu trop sévèrement !

– Tu prends la défense de mon père en oubliant son héritage qui coule dans mes veines !

– L’humour de merde, c’est ça ?

Elle rit en me faisant oui de la tête. Avant de s’en aller, elle me serre fort dans ses bras, m’embrasse et répète ce qu’elle vient de dire à son père et à mon époux, elle reviendra au plus vite pour faire plus ample connaissance avec « ma belle-mère et son époux ». Dans le creux de l’oreille, dans un souffle, elle me remercie encore d’avoir rendu son père à la vie. Ma gorge se noue.

– Il va quand même falloir décrocher ces trois horreurs au plus vite… vous comptiez garder les cadres ?

– Je n’y ai pas réfléchi, qu’en penses-tu mon chéri ?

– Je me demande comment on peut prendre du plaisir à regarder ces… Où les avez-vous trouvés ?

– Au vide-grenier que tu m’avais signalé, j’ai cru que c’était une façon de nous inciter à acheter de l’art local… quant au plaisir qu’on peut y prendre, j’ai bien une petite idée…

– Laquelle, mon ange, laquelle ?

– Je brûle aussi de l’apprendre, ma chérie !

Je leur demande d’installer la grande table face aux tableaux, à un mètre du bord de la table, nous disposons trois chaises côte à côte. Je les invite à s’asseoir, mon mari à ma gauche, notre conjoint à ma droite et à regarder les tableaux attentivement, dans leurs moindres détails.

Après une ou deux minutes, tournant le dos au mur, je me mets à califourchon sur les cuisses de notre conjoint. Je me tortille, en lui demandant de me décrire une des trois images. Je lui interdis, bien évidemment, de regarder par-dessus mon épaule. Il se plaint d’être à l’étroit dans son pantalon. Je l’autorise à le retirer à condition qu’il réponde à une question précise. Il n’a pas observé « ces charmantes œuvres d’art » avec assez d’attention, il est donc incapable d’y répondre.

Je lui offre une seconde chance, en me relevant pour faire de même avec mon époux, qui, plus malin, a anticipé l’inconfort et a déjà retiré son pantalon. Malgré tout, il est incapable de répondre à ma question. Il affirme que sa mémoire lui joue des tours à cause de l’érection provoquée par le contact de mon corps sur le sien. Je fais semblant d’y croire et lui accorde un baiser langoureux.

Je retourne sur les cuisses de notre conjoint. Je lui fais les gros yeux, parce qu’il ne m’a pas obéi. Il argue qu’il ne m’a pas désobéi non plus… l’argument est tendancieux, mais je me montre magnanime en concédant qu’ouvrir sa braguette et en sortir « sa grosse pine aussi dure que le granit le plus dur » n’est pas retirer son pantalon. Il réclame un baiser que je lui refuse. Il approche son visage du mien, je sens le rythme de son souffle sur mes lèvres qu’il caresse du bout de l’index. « Tu ne les aimes plus, mes baisers, maintenant ? » On pourra dire ce que l’on voudra, mais les hommes sont vraiment fourbes !

Notre baiser manque de me faire oublier la finalité de l’exercice. Une chance que mon mari, en se raclant la gorge, me fasse revenir à la réalité. Je pose une question à notre conjoint, qui y répond sans se tromper. Je lui offre un nouveau baiser avant de me mettre debout et d’inviter mon époux à en faire autant.

Je retire ma robe que je n’avais que relevée durant cette interrogation surprise, me penche au-dessus la table. Mon mari n’a pas besoin d’explication pour comprendre ce que j’attends de lui ! Quand je sens son gland taquiner ma vulve, comme s’il cherchait l’entrée de mon vagin, ma voix devient rauque et la chair de poule remplace le tissu qui recouvrait ma peau.

Je lui demande enfin de décrire précisément le plaisir qu’il prend à me faire l’amour en présence de son cher ami, à verbaliser la moindre de ses sensations physiques sans cesser de regarder les images accrochées au mur. De cette façon, quand son regard tombera par hasard sur l’une d’entre elles, le souvenir de cette admirable levrette et des sensations qu’elle nous aura offertes, lui viendra immédiatement à l’esprit.

J’aime ses mots, crus et délicats qui répondent à mes grognements de plaisir. J’aime l’entendre demander à notre conjoint l’autorisation de jouir dans ma chatte « à moins que vous ne préféreriez que je le fasse dans la bouche de notre petite femme ». Et ce cri libérateur quand il s’enfonce au plus profond de mon vagin pour y déverser le nectar de son plaisir ! En y repensant, j’en ai encore les jambes qui tremblent.

– À ton tour, mon sémillant, à ton tour !

Notre conjoint ne se fait pas prier. J’attends qu’il ait prononcé les mots pour décrire le plaisir de me pénétrer « encore bouillante et vibrante du plaisir que vous avez pris ensemble et encore pleine de votre foutre » pour lui annoncer qu’il devra répondre à une dernière question avant de passer à la description de ses sensations.

– Quelle est la question, mon ange ?

– Mon chéri, est-ce que notre conjoint regarde bien attentivement les images ?

– Oui

– Au lieu de n’être que notre conjoint, accepterais-tu d’être notre coépoux ?

Je n’entends pas sa réponse, parce que le fait d’avoir osé poser cette question, et ce qu’elle revêt à mes yeux me plonge dans un état second. Je ne mémorise que le lilas en fleurs sur le grand tableau. Et aussi, je me dis que je dois faire un rêve érotique parce que le plaisir que je suis en train de prendre ne peut être qu’irréel. Il ne l’est pas, surtout cet incroyable plaisir est partagé.

Avant de passer à table, nous nous embrassons avec tout notre amour, je partage ma bouche et ma langue avec mes deux époux. Mon cœur bat la chamade et mon cerveau flotte dans un océan joyeusement déchaîné.

Généralement, nos repas sont animés, mais ce soir, nous sommes silencieux, unis par les mêmes pensées, mais silencieux. Nous chipotons du bout de nos fourchettes dans nos assiettes, mais nous ne mangeons pas vraiment. Ça peut paraître idiot, parce que le fait de dire « coépoux » au lieu de « conjoint » ne change rien à notre relation, pourtant… je suis encore toute chamboulée de mon audace (bien relative) et mes deux hommes sont encore sous le coup de ce nouveau statut (si tant est qu’il le soit).

– C’est malin, avec vos conneries, maintenant on va hésiter à décrocher ces horreurs !

L’ambiance se détend aussitôt que je leur adresse ce reproche. Nous finissons de dîner dans le brouhaha habituel et de bon appétit. Quand je le leur fais remarquer, ils sourient.

– C’est qu’on a intérêt à prendre des forces, mon ange, avec la nuit de noces qui nous attend !