Le sommeil refuse de te prendre dans ses bras ? Allonge-toi, ferme les yeux, écoute ma voix te raconter cette aventure qui fera de nous les héros d’une légende arthurienne… ferme les yeux et imagine…
Tu es le chevalier traversant les plaines sur ton fier destrier, pourfendant les fâcheux, punissant les méchants, ton sens de l’honneur n’a d’égal que ta force morale… ton sourire ravageur –à coup sûr, il l’est, ravageur– est ton arme favorite, celle que tu maîtrises à la perfection, tout comme ton sens de l’humour piquant.
Un soir, épuisé par ces longues journées de rudes combats, quand tu as eu l’impression de lutter contre des moulins à vent, tu souhaites te détendre… enfin… !
Tu viens te reposer dans cette auberge où le patron t’accueille, empli de fierté que tu aies choisi son établissement… Hôte de marque, tu as droit à un salon particulier, à l’unique salon particulier.
J’entre. Tu ne me vois pas, tu passes ta commande les yeux dans le vague, trop épuisé pour m’accorder un regard.
– Ne me reconnais-tu pas, noble chevalier que j’admire ?
Comme un tourbillon de papillons, les souvenirs te reviennent en mémoire… notre première rencontre, notre unique rencontre… tu voulais connaître celle qui se cachait derrière ces mots qui te troublaient, qui te faisaient rire, qui te faisaient bander…
Ces mots que j’affichais sur les murs de la ville, en toute innocence… une nuit, alors que je venais de coller ma dernière historiette, je découvris ta proposition, elle portait ton sceau, ta marque… elle ne pouvait émaner que de toi, de toi seul… étourdie, j’avais hésité à y répondre…
Je n’avais accepté ce rendez-vous qu’à l’unique condition qu’elle se déroulât dans l’obscurité la plus totale et que tu me guides au son de ta sublime voix… seule façon de m’apprivoiser…
Je suis entrée, tu avais respecté ton engagement, la moindre des choses pour le chevalier que tu es.
– Viens… viens vers moi… approche… ne sois pas intimidée… !
J’ai failli tomber par terre en heurtant le lit qui se trouvait là où je ne m’y attendais pas… tu m’as retenue, de ta main ferme.
– Parle-moi… que tes mots chassent mes craintes, preux chevalier…
Alors, tu as parlé de ta voix chaude… ses vibrations m’indiquaient ce que tes mots n’osaient exprimer.
Comme j’ai aimé t’embrasser les pieds, remonter le long de ta jambe… ! Chacun de mes baisers était précédé d’une caresse… pour que je sache si tu l’apprécierais… L’odeur de ton corps… la force de tes mains… je voulais prolonger l’attente… je voulais être sûre de ton désir… désir de ma bouche sur ton sexe… remontant jusqu’au gland… désir de sentir le bout de ma langue curieuse et avide de te goûter… mais je n’ai pas pu résister bien longtemps… quelques mots bien choisis ont eu raison de mes craintes… Mes lèvres d’abord timides, se sont ouvertes… tu as aimé l’abondance de ma salive… preuve ultime de mon désir… preuve ultime du plaisir que je prenais en t’en offrant…
– Oh… oui… comme ça… avale ma queue… noie-la encore… !
Tout comme nous nous l’étions promis, tu me tenais par les cheveux et guidais les va-et-vient de ma bouche… tu ne bougeais pas… pas à ce moment… j’étais à genoux devant toi et tu te réjouissais de la force que je te conférais… et je pensais oh oui, continue… parle-moi encore… enfonce-toi plus loin… oui, comme ça… ! Enfonce-toi encore… ! Tu aimes ma salive ? Alors fais-la jaillir du fond de ma gorge… oui… comme ça… ! Viens au plus profond… oui… encore… ! Sens-tu l’agilité de ma langue alors que ma bouche est pleine de ta queue ? Oui… tu la sens… tu viens de me le dire… ! Tu ne peux pas le voir, mais devines-tu combien je me cambre ? Ralentis un peu le rythme… à quoi bon jouir trop vite ? Oui… ainsi tu ralentis… tu relâches ton étreinte… c’est ce que je voulais… que tu me laisses faire l’amour à ton sexe dressé… Sens-tu mes mains accompagner mes baisers ? Que j’aime t’entendre parler de paradis… ! Que j’aime découvrir, aveugle, la géographie de ton sexe… les reliefs de ton corps… ! Oui, tu as raison… c’est bon aussi quand tu es tout au fond de ma bouche… presque dans ma gorge… Oui… tu as raison… mes baisers… le bout de ma langue qui agace ton gland… c’est tellement bon… ! Force mes lèvres encore… oui ! C’est exactement comme ça que tu dois les forcer… Oh ! Tu empoignes encore ma tête et te revoilà maître du jeu… Tu vas trop vite… ! Prends ton temps… le temps doit s’effacer ! C’est à lui de nous obéir… pas l’inverse… ! Mais que fais-tu ? Tu t’allonges et me demandes de te chevaucher… Je m’empale sur ton sexe humide de mes baisers… et me voici cambrée… tes mains sur mes reins… tes mains qui empoignent mes fesses… tes mains surprises de les trouver si rebondies… Mais je le suis davantage, que tu les trouves à ton goût ! Pourquoi ces mots ne sortent-ils pas de ma bouche… pourquoi restent-ils captifs dans mon cerveau ?
– Oh, chevalier que j’admire… ! Sens-tu que tu me fais jouir ?
Ton rire a retenti, à cause de cette rime de mirliton que je n’ai pas vue venir… tu m’as demandé de me cambrer davantage… Tu t’es planté au plus profond de moi… et tu as joui en me criant des mots que je n’ai pas compris… parce qu’ils ne m’importaient pas… ce qui importait, c’était la mélodie de ton plaisir… de notre plaisir, celui que nous prenions tous les deux dans le noir…
Je suis partie, te promettant de venir te surprendre, quand tu t’y attendrais le moins, au détour d’un rêve… ou d’une caresse d’un vent chaud sur ta joue… d’une vague giflant ta peau… d’une étoile plus scintillante que les autres…
Finalement, c’est en allant te restaurer, te reposer après une longue, si longue journée harassante, que tu m’as retrouvée…
– Ne me reconnais-tu pas, noble chevalier que j’admire ?
