Aux plaisirs discrets ~ Neuvième épisode – Valentin

– Bonjour, madame Duval !

– Bonjour, monsieur Dumont

– Ce manque d’entrain trahirait-il une déception, une déconvenue ou, comme je te le souhaite, une fatigue née d’une nuit de sexe torride ?

– Je ne saurais pas nommer précisément la raison… sexuellement, c’était plutôt bon, psychologiquement… moralement, plutôt déstabilisant… Tiens, on en reparle ensuite…

– Aaah ! Ton rapport post-coïtal ! Aurais-tu une précision à apporter en guise de préambule ?

– Tu me connais bien, monsieur Dumont !

– Je m’y efforce, madame Duval, je m’y efforce !

– Disons que j’ai un peu tiqué quand j’ai vu qu’il portait une culotte à l’effigie de Barbie…

– Quoi ?! À l’effigie de Barbie ?! Quel affront pour qui connaît la haine que tu voues aux régimes dictatoriaux et particulièrement aux méchants nazis !

– Ah ah ! T’es con ! Tu parviens toujours à me faire rire ! Je ne parlais pas de Klaus, mais de la poupée !

– Ah oui… c’est moins grave… quoique… un slip avec la poupée Barbie… c’est chelou comme on disait quand on était jeunes.

– Non, non… pas un slip, mais une culotte… Lis pendant que je vais fumer une clope… Pff… Klaus Barbie… Pff des fois, t’es tordu dans ta tête, monsieur Dumont !

– Venant de ta part, ce serait presque un compliment, madame Duval !

Valentin (mais est-ce son prénom ou s’est-il choisi ce pseudo comme j’ai choisi celui de Geneviève ?) a une photo de profil des plus séduisantes, certes il a certainement triché, en a posté une datant de quelques années, quoi qu’il en soit, il a su attirer mon attention. Il me faut reconnaître que je me découvre une appétence pour le sexe que j’ignorais jusque-là. Il me faut aussi, à mon grand regret, reconnaître que les soirées de baise avec Titi me manquent, j’en arrive à compter les jours avant notre prochain rendez-vous. Comment mon corps peut-il désirer autant un homme que mon esprit méprise au plus haut point ?

Lors des échanges que j’ai eus avec Valentin, il m’a fait part de sa peine à trouver des femmes pour jouer à la poupée avec lui. Je le rassure sur ce point, mais en mon for intérieur, j’ai du mal à croire qu’un bel homme comme lui puisse galérer à assouvir ses fantasmes. Lors de nos échanges, il me demande mes mensurations, je les lui donne avant d’oublier aussitôt ce détail noyé dans un flot de messages

Nous décidons que, quoi qu’il se passe ou ne se passe pas entre nous, nous passerons la nuit ensemble. Je réserve la chambre et deux petits-déjeuners. Nous nous retrouvons devant l’hôtel, moi avec mon petit sac de voyage à la main, lui avec une valise qui me paraît bien grande pour une seule nuit, mais peut-être est-il provincial, qu’il s’apprête à passer plusieurs nuits à Paris et que je ne suis pas son unique rendez-vous.

Parce qu’il est vraiment très beau… et paraît un poil plus jeune que sur sa photo. Il sourit en me voyant, j’ai l’impression qu’il me déshabille du regard. Ses premiers mots sont, d’ailleurs, « Aah ! Vous ne m’avez pas menti, j’en suis ravi ! » J’acquiesce en silence.

Lors de nos échanges, il m’a demandé si je serais d’accord pour ne pas ouvrir la bouche tant qu’il ne me le demandera pas, ni pour parler, ni s’il pose ses lèvres sur les miennes. J’ai accepté (tu noteras l’effort concédé !). Je ne serai donc pas une poupée qui parle.

Dans l’ascenseur, il couvre mon visage de baisers et se dit impatient de jouer avec la belle poupée que je suis. Je ne pipe pas un mot. J’ouvre la porte de la chambre, il me prend par la main et, après avoir refermé la porte, me guide jusque devant le lit.

– J’espère que tu portes la culotte que je t’avais demandé de porter !

Parce que dans nos échanges, il m’avait demandé d’acheter une culotte de coton, blanche du genre « Petit Bateau » et de la porter sous mes vêtements au moment de notre rencontre. Au point où j’en étais, j’avais accepté.

Une autre chose le ravit, c’est la commode (nous sommes dans la chambre 12), il me demande de me retourner, de fermer les yeux, le temps qu’il range les petites affaires qu’il a apportées et qu’il se mette en tenue. J’obtempère (toujours en silence).

Après un moment, qui m’a paru assez long, Valentin me fait pivoter pour que je me retrouve face à lui et me demande d’ouvrir les yeux. Je crois que ma bouche s’ouvre aussi largement que mes yeux quand je le vois, vêtu d’une chemise de nuit rose qui lui arrive en haut des cuisses, je pourrais écrire « une nuisette », seulement elle est en coton, comme les chemises de nuit des fillettes et quand il écarte les bras en chantonnant un « ta-din ! » je remarque qu’il porte une culotte avec la tête de la poupée Barbie imprimée dessus.

Valentin tend ses mains vers moi et entreprend de me déshabiller, il plie mes vêtements avec soin et, comme s’il voulait s’assurer de la réalité de la situation, touche mon corps du bout de son index. Plus tard, dans la nuit, il m’expliquera que je suis la première à ne pas m’être enfuie à la vue de sa tenue, à ne pas m’être enfuie ou à l’avoir chassé de la chambre.

Dire que j’ai vécu quarante-huit ans sans savoir à quel point ma poitrine pouvait plaire aux hommes ! Valentin, comme les autres, s’extasie devant la forme de mes seins, leur tenue, la beauté de mes mamelons qu’il qualifie de virginale. Je dois reconnaître que j’aime vraiment leurs compliments et que ça participe à mon excitation.

Quand Valentin découvre ma culotte, il devient fou de bonheur, il la touche, la caresse, la renifle, me caresse un peu. Je me demande comment il fait pour ne pas se tordre de douleur tant sa bite semble compressée dans sa petite culotte. Je m’en veux un peu, mais je commence à trouver la situation hyper excitante.