
Mon cher monsieur Dumont,
Puisque je te sais impatient de lire le rapport post-coïtal de mes retrouvailles avec Titi 7-7, que je sais également que toi et ta charmante conquête n’occuperez votre chambre que la nuit prochaine, je profite de cette matinée oisive pour le rédiger dans un salon de thé, que Titi ne manquerait pas de qualifier de « prout-prout ma chère ». C’est vrai qu’il est un peu comme ça, mais au moins, j’y suis au calme.
Lors de notre dernière rencontre, Titi et moi avons décidé de nous retrouver à l’hôtel pour jouir (hin hin !) de tout le confort nécessaire, et surtout de la possibilité de prendre une douche, si le besoin s’en faisait sentir.
J’étais à peine descendue du bus, qu’un homme m’a accostée, dans mon dos « Psst, madame, ça vous dirait de tâter de l’ouvrier ? » Quel con, ce Titi, quand il s’y met ! J’ai haussé les épaules et nous sommes entrés dans le hall, j’ai récupéré la clé de la chambre.
J’ai tenu jusqu’à la chambre, je suis restée digne et tout, bien comme il faut, bien comme il sied à une femme de ma classe. Une fois la porte fermée, je me précipite sur Titi, je lui roule une pelle… Comment dire ? Une pelle d’affamée qui sait qu’elle va bientôt se régaler, mais qui a tellement faim, qu’elle ne peut plus attendre poliment qu’on l’invite à déguster le plat qu’on vient de lui servir. Ma bouche, ma langue se rassasient à peine que mes mains réclament leur dû.
Elles plongent directement en direction de l’entrejambe dudit Titi, histoire de vérifier qu’il est toujours consentant. Bon, je ne vais pas te laisser sur des chardons ardents (c’est comme les charbons de l’expression, sauf qu’en plus, ça pique !), le sexe de Titi, malgré l’épaisseur du tissu, ne laisse planer aucun doute sur le sujet. Il est d’accord pour me culbuter. Parfaitement d’accord.
– Je vais finir par croire que t’aimes la bite, miss snobinarde !
– Au vu de mes dernières rencontres, je vais surtout finir par croire que c’est ta bite que j’aime et surtout la façon dont nous nous en servons…
– Hey, fais gaffe, je risque de croire que tu me fais un compliment !
– Je sais bien et je te prie de bien vouloir m’en excuser, Titi 7-7 !
– Si tu me fais trop marrer, je vais pas pouvoir bander…
Je fais mine de me coudre la bouche.
– La couds pas trop quand même, j’aime bien quand tu m’embrasses… et pas que ma queue, madame la vicelarde ! Putain, on te donnerait le bon dieu sans confession alors que t’es une vraie salope qui aime la bite !
– Une vraie salope… ça fait plaisir !
– Mais tu sais bien que dans ma bouche c’est un compliment ! Pourquoi tu t’en vexes aujourd’hui ?
– Parce que plus j’y réfléchis, plus j’ai envie de… tu sais quoi… et plus j’en ai envie, plus ça me file le trac et plus j’ai le trac, plus je deviens susceptible.
– On va se mettre d’accord sur un point, si tu as mal même si c’est juste pas agréable, tu me le dis et on arrête, d’accord ?
– D’accord
– Alors, je peux encore te complimenter en t’appelant ma salope de la haute ?
– De la haute… de la haute… pas vraiment ! Snobinarde peut-être, vicelarde certainement, mais de la haute, non !
– Dacodac ma salope snobinarde, allez fous-toi à poil que la quéquette à Titi puisse profiter du spectacle ! Parce que, c’est pas pour dire, mais t’es sacrément gaulée… pour ton âge.
Cet idiot me fait rire, je suis nue, lui aussi. Soudain, il regarde sa bite comme désemparé. Il semble converser avec elle et répète « Merde ! Merde ! Merde ! » Je lui demande ce qu’il se passe.
– Figure-toi que la quéquette à Titi a oublié de prendre ses lunettes, du coup, elle y voit rien… pourtant, tes nibards… oh c’ que c’est con !
Je comprends le désarroi de sa bite, je fais signe à Titi d’approcher. Nous nous sourions.
– Si elle peut pas les voir, peut-être pourra-t-elle les sentir ?
Titi acquiesce. Sa bite entre mes seins me fait gémir de plaisir, sa main se glisse entre mes cuisses, un cri de surprise et de plaisir s’échappe de ma bouche. Il fait une remarque sur le fait que je braille, ce qui lui fait penser à l’écriture braille et « comme de par hasard » que sa bite est aveugle. Puis, il se tait. J’aime son regard sur mes mains qui caressent mes seins pendant que sa bite va et vient entre eux.
Foin de digressions, revenons au sujet central de ce rapport, à savoir « La sodomie s’avérera-t-elle une source de pur plaisir pour Geneviève Duval ? »
Après « une petite gâterie histoire de partir sur de bonnes bases », durant laquelle Titi caressait mon « entrée VIP du Paradis », il dégaine son flacon de lubrifiant. Je me mets à quatre pattes, toute tremblante d’excitation saupoudrée d’une vague poussière de crainte. Je ne crains pas tant la douleur que la déception. Tu sais, celle qui te fait dire « Tout ça pour ça ?! »
– T’aurais rien contre une feuille de rose ?
– Je n’osais te la réclamer !
Je ne sais plus à quel moment, ni comment il a enduit mon fondement de lubrifiant, ni comment et quand il a fait de même avec son sexe, parce que mon esprit était ailleurs. Il a commencé à vagabonder avant de se focaliser sur les creux et les bosses de l’oreiller. Ne me demande pas pourquoi.
Comme à son habitude, Titi reste silencieux. Il n’ouvre la bouche que pour me rappeler qu’à la moindre gêne ou douleur, il s’arrêtera et que je ne dois surtout pas hésiter à lui en faire part. Je sens son gland appuyer sur mon anus et s’enfoncer lentement sans rencontrer le moindre obstacle, tel le promeneur découvrant avec plaisir un nouveau paysage, lui qui en connaît tant.
Je n’ai jamais éprouvé de telles sensations. C’est à la fois fort, puissant et d’une extrême délicatesse. Au début, je m’entends gémir de plaisir, mais très vite, je n’y prête plus attention. Quand Titi marque des pauses, je le supplie « Encore, encore, enfonce-toi encore ! » Serviable comme il l’est, Titi exauce mes vœux. Je comprends viscéralement son allusion au Paradis et à son entrée VIP. Je remarque que je me cambre, que j’ondule. Titi me laisse faire
– Encore ! Encore ! Enfonce-toi encore !
– Ça aurait été avec grand plaisir, mais là… mon engin est enfoncé jusqu’à la garde !
Purée ! Sa grande et grosse queue est entrée toute entière dans mon cul ! Cette pensée m’envahit d’un sentiment où se mêlent la fierté et l’excitation. À peine ai-je le temps de le réaliser, que Titi commence ses va-et-vient. Alors, ce que j’avais pris pour le summum du plaisir s’avère n’en avoir été que le prélude. Je ne sais plus où commence mon corps et où finit le sien. Je mords l’oreiller pour étouffer mes cris.
Geneviève Duval est en train de se faire enculer par Titi 7-7 et putain de putain, elle aime ça, la veinarde ! J’avais peu de doutes à ce sujet. En fait, j’étais déjà persuadée que Titi saurait s’y prendre, mais j’étais bien loin d’imaginer à quel point c’est bon !
– Permets-moi de te dire que même en étant une quasi-novice du cul… putain, tu figures sur le podium, ma salope ! Ouah ! Quel panard !
– Non ! Reste en moi ! C’est si bon… ! Oh, merci ! Merci, Titi ! Oh !
Je ne comprends pas pourquoi il a mis une capote, alors que nous avons fait des tests chacun de notre côté et que les siens comme les miens sont négatifs. Je lui pose la question. Tout en se retirant, il m’explique « Ça me permet de te prendre en levrette avant de retourner dans ton cul ! »
Je regarde dans le miroir le reflet de nos visages, je veux graver cette image dans ma mémoire, Titi regardant sa queue « débarrassée de son manteau de latex » s’enfoncer dans mon vagin. Je réalise qu’il est le premier à me baiser sans capote depuis ma séparation.
Cette idée est si agréable qu’elle me procure un plaisir auquel je ne m’attendais pas. Titi le remarque, il lève les yeux, soulève délicatement mon menton pour planter son regard dans le mien.
– Que t’es belle, ma salope quand tu… Ooh ! Regarde ce que tu as fait ! Tu sens que… han ! que je décharge… han ! dans ta belle… han ! que je décharge dans ta belle petite chatte bouillante… tu le sens ?
Allongés sur le lit, nous restons silencieux. Je me blottis dans ses bras. Titi caresse mon dos, je me cambre pour l’inciter à caresser mes fesses. Je l’embrasse, je minaude. Je n’ose lui dire que c’est pour tenter de le retenir encore un peu à mes côtés.
Hélas, il s’enquiert de l’heure. Le temps a passé à une vitesse folle, nous en sommes tellement sidérés que je vérifie sur mon téléphone que l’horloge du sien n’est pas déréglée. Non. C’est un fait, le temps a sprinté et il est temps pour Titi de regagner ses pénates.
Il enfile son tee-shirt, son slip. Son jean à la main, il semble se rappeler de quelque chose.
– J’ai un coup de fil à passer, ça ne t’ennuie pas ?
Au point où j’en suis, ce coup de fil m’ennuie moins que la perspective de le voir s’en aller. Je me garde bien de le lui dire et me contente de lui répondre « Non, vas-y ». Il me sourit. Pour la première fois depuis notre rencontre, je trouve son sourire vraiment charmant.
« Allô, ma chérie ? Oui. Comme promis je t’appelle pour te prévenir… Oui, la petite soirée se prolonge. Quoi ? Non, pas grand-chose… un verre ou deux… et leurs petits frères… plus les petites sœurs… T’inquiète ! Je suis toujours rentré en un seul morceau, non ? Quoi ?! Bon, d’accord, je dors sur place… T’as raison, c’est plus prudent. Bon. Bisous. Oui. Promis. Bisous. À demain ! »
– Bon, maintenant qu’on a la nuit devant nous, qu’est-ce qu’on fait ?
Je décroche le téléphone sur la table de chevet et compose le 9. « Est-ce qu’il serait possible de commander un deuxième petit-déjeuner pour demain ? Ah ! Tant mieux, j’avais peur qu’il soit trop tard… Pardon ? Café. Pardon ? Oui, noir. Pardon ? Ah oui, chambre 23. Merci encore ! »
Sur l’air de « Emmène-moi danser ce soir », Titi chantonne « Je ne t’enculerai pas ce soir ! » Il me l’a dit et répété, il ne veut pas prendre le risque de « trop solliciter ton joli cul resté si longtemps coincé » cependant, je suis intenable.
– S’il te plaît, Titi… s’il te plaît… Juste le gland, si tu veux, mais… s’il te plaît… ! Sinon…
– Sinon quoi ?
– Sinon, je risque d’oublier à quel point c’est bon… Tu sais, j’ai pas vraiment fait attention la première fois… allez, Titi, s’il te plaît… ! Ou alors, c’est que t’as pas aimé ça ?
– N’importe cochère ! T’as d’autres arguments à la con, comme ça ?
– Je te préviens, Titi, ne me lance pas sur cette voie, parce que question arguments à la con frisant la mauvaise foi, tu as devant toi une vraie p’tite cheffe !
– Bon, puisque tu me prends par les sentiments…
Titi déchire un emballage de capote, gaine son sexe (tendu comme jamais) de latex.
– Tiens fais péter le lub’ ! Ou plutôt non, enduis-moi la queue, pendant que je m’occupe ton cul… ouah ! Il en aurait presque pas besoin ! C’est vrai qu’il a l’air d’aimer ma bite, ton joli petit cul avenant !
Pendant qu’il s’amuse avec ses doigts à soi-disant lubrifier mon intérieur, j’enduis son sexe gainé. Avant de me raviser, de lui ôter la capote, de la jeter au loin et d’enduire directement sa splendide queue qui se met à luire de mille feux.
– Hey ! Pourquoi tu fais ça ?!
– Parce que je veux que tu décharges dans mon cul et sentir ton sperme s’en écouler doucement quand on ira manger un morceau à la brasserie au coin de la rue…
– T’avais pas dit « juste le gland » ?
– Moi ?! Moi, j’aurais dit ça ?! Ta mémoire te joue des tours, Titi ! Que ton gland… pff n’importe z’ouvertes !
– Arrête ce jeu-là, immédiatement, Geneviève ! Sinon…
– Sinon quoi ?
– Sinon, tu risques de passer de la meuf que j’adore baiser à ma maîtresse officielle…
– Salaud !
– Pourquoi salaud ?
– Parce que ta proposition est… comment dire ?
– Tentante ?
– Alléchante, plutôt… alléchante comme une jolie pipe bien humide… tu vois ?
– Putain de putain, on est mal barrés, alors ! Bon, c’est pas tout ça, mets-toi en position, ma divine salope adorée !
Voilà, c’est sur ces bonnes paroles que s’achève mon rapport, tu seras peut-être surpris quand le réceptionniste te tendra l’enveloppe. Je lui préciserai d’attendre que tu sois seul pour le faire, parce qu’avec tout ça, secret comme tu l’es, je ne sais pas si elle est au courant de mon existence et surtout de l’amitié qui nous unit, amitié qui me permet de faire le récit de mes fredaines sans craindre que tes yeux se teintent de l’opprobre dont me couvriraient des lecteurs à l’esprit moins large que le tien. Alors, dans le doute, je préfère rester la discrétion même.
Geneviève Duval
