Aux plaisirs discrets ~ Douzième épisode – Titi 7-7, l’éternel retour

Mon cher monsieur Dumont,

Puisque je te sais impatient de lire le rapport post-coïtal de mes retrouvailles avec Titi 7-7, que je sais également que toi et ta charmante conquête n’occuperez votre chambre que la nuit prochaine, je profite de cette matinée oisive pour le rédiger dans un salon de thé, que Titi ne manquerait pas de qualifier de « prout-prout ma chère ». C’est vrai qu’il est un peu comme ça, mais au moins, j’y suis au calme.

Lors de notre dernière rencontre, Titi et moi avons décidé de nous retrouver à l’hôtel pour jouir (hin hin !) de tout le confort nécessaire, et surtout de la possibilité de prendre une douche, si le besoin s’en faisait sentir.

J’étais à peine descendue du bus, qu’un homme m’a accostée, dans mon dos « Psst, madame, ça vous dirait de tâter de l’ouvrier ? » Quel con, ce Titi, quand il s’y met ! J’ai haussé les épaules et nous sommes entrés dans le hall, j’ai récupéré la clé de la chambre.

J’ai tenu jusqu’à la chambre, je suis restée digne et tout, bien comme il faut, bien comme il sied à une femme de ma classe. Une fois la porte fermée, je me précipite sur Titi, je lui roule une pelle… Comment dire ? Une pelle d’affamée qui sait qu’elle va bientôt se régaler, mais qui a tellement faim, qu’elle ne peut plus attendre poliment qu’on l’invite à déguster le plat qu’on vient de lui servir. Ma bouche, ma langue se rassasient à peine que mes mains réclament leur dû.

Elles plongent directement en direction de l’entrejambe dudit Titi, histoire de vérifier qu’il est toujours consentant. Bon, je ne vais pas te laisser sur des chardons ardents (c’est comme les charbons de l’expression, sauf qu’en plus, ça pique !), le sexe de Titi, malgré l’épaisseur du tissu, ne laisse planer aucun doute sur le sujet. Il est d’accord pour me culbuter. Parfaitement d’accord.

– Je vais finir par croire que t’aimes la bite, miss snobinarde !

– Au vu de mes dernières rencontres, je vais surtout finir par croire que c’est ta bite que j’aime et surtout la façon dont nous nous en servons…

– Hey, fais gaffe, je risque de croire que tu me fais un compliment !

– Je sais bien et je te prie de bien vouloir m’en excuser, Titi 7-7 !

– Si tu me fais trop marrer, je vais pas pouvoir bander…

Je fais mine de me coudre la bouche.

– La couds pas trop quand même, j’aime bien quand tu m’embrasses… et pas que ma queue, madame la vicelarde ! Putain, on te donnerait le bon dieu sans confession alors que t’es une vraie salope qui aime la bite !

– Une vraie salope… ça fait plaisir !

– Mais tu sais bien que dans ma bouche c’est un compliment ! Pourquoi tu t’en vexes aujourd’hui ?

– Parce que plus j’y réfléchis, plus j’ai envie de… tu sais quoi… et plus j’en ai envie, plus ça me file le trac et plus j’ai le trac, plus je deviens susceptible.

– On va se mettre d’accord sur un point, si tu as mal même si c’est juste pas agréable, tu me le dis et on arrête, d’accord ?

– D’accord

– Alors, je peux encore te complimenter en t’appelant ma salope de la haute ?

– De la haute… de la haute… pas vraiment ! Snobinarde peut-être, vicelarde certainement, mais de la haute, non !

– Dacodac ma salope snobinarde, allez fous-toi à poil que la quéquette à Titi puisse profiter du spectacle ! Parce que, c’est pas pour dire, mais t’es sacrément gaulée… pour ton âge.

Cet idiot me fait rire, je suis nue, lui aussi. Soudain, il regarde sa bite comme désemparé. Il semble converser avec elle et répète « Merde ! Merde ! Merde ! » Je lui demande ce qu’il se passe.

– Figure-toi que la quéquette à Titi a oublié de prendre ses lunettes, du coup, elle y voit rien… pourtant, tes nibards… oh c’ que c’est con !

Je comprends le désarroi de sa bite, je fais signe à Titi d’approcher. Nous nous sourions.

– Si elle peut pas les voir, peut-être pourra-t-elle les sentir ?

Titi acquiesce. Sa bite entre mes seins me fait gémir de plaisir, sa main se glisse entre mes cuisses, un cri de surprise et de plaisir s’échappe de ma bouche. Il fait une remarque sur le fait que je braille, ce qui lui fait penser à l’écriture braille et « comme de par hasard » que sa bite est aveugle. Puis, il se tait. J’aime son regard sur mes mains qui caressent mes seins pendant que sa bite va et vient entre eux.

Foin de digressions, revenons au sujet central de ce rapport, à savoir « La sodomie s’avérera-t-elle une source de pur plaisir pour Geneviève Duval ? »

Après « une petite gâterie histoire de partir sur de bonnes bases », durant laquelle Titi caressait mon « entrée VIP du Paradis », il dégaine son flacon de lubrifiant. Je me mets à quatre pattes, toute tremblante d’excitation saupoudrée d’une vague poussière de crainte. Je ne crains pas tant la douleur que la déception. Tu sais, celle qui te fait dire « Tout ça pour ça ?! »

– T’aurais rien contre une feuille de rose ?

– Je n’osais te la réclamer !

Je ne sais plus à quel moment, ni comment il a enduit mon fondement de lubrifiant, ni comment et quand il a fait de même avec son sexe, parce que mon esprit était ailleurs. Il a commencé à vagabonder avant de se focaliser sur les creux et les bosses de l’oreiller. Ne me demande pas pourquoi.

Comme à son habitude, Titi reste silencieux. Il n’ouvre la bouche que pour me rappeler qu’à la moindre gêne ou douleur, il s’arrêtera et que je ne dois surtout pas hésiter à lui en faire part. Je sens son gland appuyer sur mon anus et s’enfoncer lentement sans rencontrer le moindre obstacle, tel le promeneur découvrant avec plaisir un nouveau paysage, lui qui en connaît tant.

Je n’ai jamais éprouvé de telles sensations. C’est à la fois fort, puissant et d’une extrême délicatesse. Au début, je m’entends gémir de plaisir, mais très vite, je n’y prête plus attention. Quand Titi marque des pauses, je le supplie « Encore, encore, enfonce-toi encore ! » Serviable comme il l’est, Titi exauce mes vœux. Je comprends viscéralement son allusion au Paradis et à son entrée VIP. Je remarque que je me cambre, que j’ondule. Titi me laisse faire

– Encore ! Encore ! Enfonce-toi encore !

– Ça aurait été avec grand plaisir, mais là… mon engin est enfoncé jusqu’à la garde !

Purée ! Sa grande et grosse queue est entrée toute entière dans mon cul ! Cette pensée m’envahit d’un sentiment où se mêlent la fierté et l’excitation. À peine ai-je le temps de le réaliser, que Titi commence ses va-et-vient. Alors, ce que j’avais pris pour le summum du plaisir s’avère n’en avoir été que le prélude. Je ne sais plus où commence mon corps et où finit le sien. Je mords l’oreiller pour étouffer mes cris.

Geneviève Duval est en train de se faire enculer par Titi 7-7 et putain de putain, elle aime ça, la veinarde ! J’avais peu de doutes à ce sujet. En fait, j’étais déjà persuadée que Titi saurait s’y prendre, mais j’étais bien loin d’imaginer à quel point c’est bon !

– Permets-moi de te dire que même en étant une quasi-novice du cul… putain, tu figures sur le podium, ma salope ! Ouah ! Quel panard !

– Non ! Reste en moi ! C’est si bon… ! Oh, merci ! Merci, Titi ! Oh !

Je ne comprends pas pourquoi il a mis une capote, alors que nous avons fait des tests chacun de notre côté et que les siens comme les miens sont négatifs. Je lui pose la question. Tout en se retirant, il m’explique « Ça me permet de te prendre en levrette avant de retourner dans ton cul ! »

Je regarde dans le miroir le reflet de nos visages, je veux graver cette image dans ma mémoire, Titi regardant sa queue « débarrassée de son manteau de latex » s’enfoncer dans mon vagin. Je réalise qu’il est le premier à me baiser sans capote depuis ma séparation.

Cette idée est si agréable qu’elle me procure un plaisir auquel je ne m’attendais pas. Titi le remarque, il lève les yeux, soulève délicatement mon menton pour planter son regard dans le mien.

– Que t’es belle, ma salope quand tu… Ooh ! Regarde ce que tu as fait ! Tu sens que… han ! que je décharge… han ! dans ta belle… han ! que je décharge dans ta belle petite chatte bouillante… tu le sens ?

Allongés sur le lit, nous restons silencieux. Je me blottis dans ses bras. Titi caresse mon dos, je me cambre pour l’inciter à caresser mes fesses. Je l’embrasse, je minaude. Je n’ose lui dire que c’est pour tenter de le retenir encore un peu à mes côtés.

Hélas, il s’enquiert de l’heure. Le temps a passé à une vitesse folle, nous en sommes tellement sidérés que je vérifie sur mon téléphone que l’horloge du sien n’est pas déréglée. Non. C’est un fait, le temps a sprinté et il est temps pour Titi de regagner ses pénates.

Il enfile son tee-shirt, son slip. Son jean à la main, il semble se rappeler de quelque chose.

– J’ai un coup de fil à passer, ça ne t’ennuie pas ?

Au point où j’en suis, ce coup de fil m’ennuie moins que la perspective de le voir s’en aller. Je me garde bien de le lui dire et me contente de lui répondre « Non, vas-y ». Il me sourit. Pour la première fois depuis notre rencontre, je trouve son sourire vraiment charmant.

« Allô, ma chérie ? Oui. Comme promis je t’appelle pour te prévenir… Oui, la petite soirée se prolonge. Quoi ? Non, pas grand-chose… un verre ou deux… et leurs petits frères… plus les petites sœurs… T’inquiète ! Je suis toujours rentré en un seul morceau, non ? Quoi ?! Bon, d’accord, je dors sur place… T’as raison, c’est plus prudent. Bon. Bisous. Oui. Promis. Bisous. À demain ! »

– Bon, maintenant qu’on a la nuit devant nous, qu’est-ce qu’on fait ?

Je décroche le téléphone sur la table de chevet et compose le 9. « Est-ce qu’il serait possible de commander un deuxième petit-déjeuner pour demain ? Ah ! Tant mieux, j’avais peur qu’il soit trop tard… Pardon ? Café. Pardon ? Oui, noir. Pardon ? Ah oui, chambre 23. Merci encore ! »

Sur l’air de « Emmène-moi danser ce soir », Titi chantonne « Je ne t’enculerai pas ce soir ! » Il me l’a dit et répété, il ne veut pas prendre le risque de « trop solliciter ton joli cul resté si longtemps coincé » cependant, je suis intenable.

– S’il te plaît, Titi… s’il te plaît… Juste le gland, si tu veux, mais… s’il te plaît… ! Sinon…

– Sinon quoi ?

– Sinon, je risque d’oublier à quel point c’est bon… Tu sais, j’ai pas vraiment fait attention la première fois… allez, Titi, s’il te plaît… ! Ou alors, c’est que t’as pas aimé ça ?

– N’importe cochère ! T’as d’autres arguments à la con, comme ça ?

– Je te préviens, Titi, ne me lance pas sur cette voie, parce que question arguments à la con frisant la mauvaise foi, tu as devant toi une vraie p’tite cheffe !

– Bon, puisque tu me prends par les sentiments…

Titi déchire un emballage de capote, gaine son sexe (tendu comme jamais) de latex.

– Tiens fais péter le lub’ ! Ou plutôt non, enduis-moi la queue, pendant que je m’occupe ton cul… ouah ! Il en aurait presque pas besoin ! C’est vrai qu’il a l’air d’aimer ma bite, ton joli petit cul avenant !

Pendant qu’il s’amuse avec ses doigts à soi-disant lubrifier mon intérieur, j’enduis son sexe gainé. Avant de me raviser, de lui ôter la capote, de la jeter au loin et d’enduire directement sa splendide queue qui se met à luire de mille feux.

– Hey ! Pourquoi tu fais ça ?!

– Parce que je veux que tu décharges dans mon cul et sentir ton sperme s’en écouler doucement quand on ira manger un morceau à la brasserie au coin de la rue…

– T’avais pas dit « juste le gland » ?

– Moi ?! Moi, j’aurais dit ça ?! Ta mémoire te joue des tours, Titi ! Que ton gland… pff n’importe z’ouvertes !

– Arrête ce jeu-là, immédiatement, Geneviève ! Sinon…

– Sinon quoi ?

– Sinon, tu risques de passer de la meuf que j’adore baiser à ma maîtresse officielle…

– Salaud !

– Pourquoi salaud ?

– Parce que ta proposition est… comment dire ?

– Tentante ?

– Alléchante, plutôt… alléchante comme une jolie pipe bien humide… tu vois ?

– Putain de putain, on est mal barrés, alors ! Bon, c’est pas tout ça, mets-toi en position, ma divine salope adorée !

Voilà, c’est sur ces bonnes paroles que s’achève mon rapport, tu seras peut-être surpris quand le réceptionniste te tendra l’enveloppe. Je lui préciserai d’attendre que tu sois seul pour le faire, parce qu’avec tout ça, secret comme tu l’es, je ne sais pas si elle est au courant de mon existence et surtout de l’amitié qui nous unit, amitié qui me permet de faire le récit de mes fredaines sans craindre que tes yeux se teintent de l’opprobre dont me couvriraient des lecteurs à l’esprit moins large que le tien. Alors, dans le doute, je préfère rester la discrétion même.

Geneviève Duval

Aux plaisirs discrets ~ Onzième épisode – Monsieur Dumont, le débriefing

Ma cigarette fumée, j’observe monsieur Dumont par la vitre, j’attends qu’il ait achevé la lecture des quelques feuillets que je lui ai remis plus tôt. Quand c’est fait, je le rejoins.

– Alors, t’en penses quoi, monsieur Dumont ?

– Hé bien, ma chère… Geneviève… ma première pensée est que tu es un sacré aimant à doux taré inoffensif. En temps habituel, les aimants attirent le fer et toi… c’est le doux taré inoffensif… c’est toujours bon à savoir !

– Bon, maintenant que tu m’as bien chambrée, t’en penses quoi ? Tu comprends pourquoi je me sens plutôt déstabilisée ?

– C’était si bon que ça ?

– Même meilleur…

– Un nouveau Titi 7-7 ?

– Pff… t’es con ! Rien à voir ! Titi, c’est… comment dire ? Un vieux routard de la bite, un expert en la matière. Je crois qu’il serait capable de faire jouir un trou de serrure, s’il lui en prenait l’envie ! Valentin est délicat et avec lui, c’est moi l’experte !

– Par pur souci d’objectivité, pour que ce débriefing ait une quelconque utilité, je voudrais savoir… Quelles ont été les confidences de Valentin ? Ne souris pas comme ça ! Non, très chère amie, ce n’est en aucun cas de la curiosité !

– De toute façon, j’aurais fini par te le dire… J’en reviens toujours pas. En fait, il ne jouait pas un rôle, il était réellement encore puceau ! À son âge… Bel homme comme il est… encore puceau ! À trente-six ans ! Tu l’aurais vu ce matin… Quand j’ai ouvert les yeux, bordel ! Quel tableau ! Valentin assis près du bureau, en train de se branler lentement, en me regardant… quelle beauté ! On aurait dit un Rembrandt…

– Un Rembrandt, rien que ça !

– La lumière du soleil filtrée par les rideaux, la pénombre, son air serein… La douceur de ses gestes et de son regard sur moi… Bref. Je m’approche de lui, je lui demande de délacer le corset que j’ai gardé toute la nuit. Il le délace. Je lui fais constater ma peau fripée, froissée. Il se confond en excuses. Je lui dis de fermer les yeux, de les rouvrir quand je le lui dirai. Je retire le corset, j’enfile la culotte blanche, je m’assieds en travers de ses cuisses, je lui dis de rouvrir les yeux. Putain, son sourire ! Sans dire un mot, je prends sa main, la pose sur ma culotte, imprime le geste attendu. Il me regarde droit dans les yeux, son sourire… Valentin a retrouvé sa poupée. « Ah, te voilà enfin ! Mais t’étais passée où, cette nuit ?! Figure-toi qu’il s’en est passées de belles ! Non. Je ne t’en dirai rien. Fallait être là ! » Tout en disant ces mots, il me caresse par-dessus la culotte. Et son monologue continue. « Comment ça “où j’ai appris à faire ça ?” ? Ça te plaît ou ça ne te plaît pas quand je te touche comme ça ? Attends… je… vérifie… » Il glisse son autre main sous ma culotte, pour un sondage météorologique…

– Un sondage météorologique ?

– Ben oui, quoi ! Valentin veut vérifier la température et le taux d’humidité de ma chatte… en d’autres termes « un sondage météorologique ». Bref. Tu aurais vu ses yeux et son sourire quand il constate à quel point c’est chaud et humide. Et que ce sont ses caresses qui me mettent dans cet état-là… Quel merveilleux tableau ! La joie se fond peu à peu en sérénité. Il me caresse toujours, une main sous ma culotte, l’autre par-dessus… Oui. Un Rembrandt, parce qu’à ce moment, Valentin ressemble à un saint.

– Saint Valentin, c’est plutôt cohérent.

– T’es bête ! Non, je t’assure… Il ne me lâche pas du regard, attentif à la moindre de mes réactions… et son sourire… Il me fait jouir. Sa main sous ma culotte caresse désormais mes poils… Si je te raconte tout ça, c’est pas par plaisir, hein. Soyons clairs ! C’est pour te situer le contexte. Te marre pas !

– Non, j’ai bien compris. C’est pour dresser le tableau, en quelque sorte.

– Bref. Il attend un peu après m’avoir fait jouir. Désormais il me caresse du regard. « Tu sais, si tu le voulais, je pourrais jouer avec toi, comme ça, chaque matin, petite poupée ! » Il connaît la règle et l’a acceptée. C’est et ça restera un one-shot, il sait que je serai inflexible sur ce point. De mon côté, je sais qu’il ne trouvera pas facilement une autre femme prête à jouer à la poupée dans les conditions qu’il impose et c’est de cette façon qu’il veut… qu’il peut faire l’amour à une femme. Culotte Barbie comprise. Bref. Puisque nous allons petit-déjeuner ensemble, puisque de toute façon, il n’est que six heures du matin, la poupée s’anime. Je me lève, enlève ma culotte,, enfile le corset à la hâte, sans prendre la peine de le lacer, me dirige vers le lit « Viens par ici, Valentin, encapuchonne cette verge dressée vers les cieux et viens me montrer ce que tu as retenu de cette nuit ! » À ce moment, me prend l’idée de le taquiner, de m’amuser un peu en profitant de la situation. Pourtant, tu me connais, c’est pas mon genre !

– Ah, ça… pour sûr, c’est pas ton genre ! Pas ton genre du tout !

– Tu me diras, je n’en doutais pas. Bref. Je me couche sur le dos, les pieds bien à plat sur le bord du lit, les cuisses largement écartées et je lui demande « Comment me ferais-tu l’amour dans cette position, Valentin ? » Puisqu’il semble hésiter. C’était le but recherché, soit dit en passant…

– Je n’en doute pas une seconde ! Je reconnais bien là ton goût pour le partage des connaissances… Tu te devais de le faire !

– Bon. Bien que… Tu as une drôle d’intonation, si je ne te connaissais pas comme je te connais, j’aurais pu, éventuellement, incidemment, y déceler comme une légère pointe d’ironie… Bref. Je lui dis « Approche, Valentin, je vais te montrer » J’attrape sa queue « Tu commences par caresser ma vulve avec ton sexe… hmmm… bien tentant ! C’est toujours flatteur, pour une femme, de sentir un sexe dur comme ça ! Après quelques caresses, tu positionnes ton gland… là… à l’entrée du vagin… » Je t’ennuie, non, avec tous ces détails, monsieur Dumont ?

– Pas le moins du monde, pas le moins du monde !

– Ah bon ? J’avais cru… Bref. Je place son gland à l’entrée de mon vagin et je poursuis mes explications. « Et maintenant, tu vas me pénétrer le plus lentement possible… oui… comme ça… tu pénètres en territoire inconnu, tu dois être attentif… Regarde comment t’y prendre… Non, pas mes yeux ! Regarde la pénétration… Voilà… Lentement. Voilà… Arrête-toi un peu. Tu sens comme c’est bon ? Continue… lentement… aussi profond que tu peux… Oui. Tu sens comme j’aime ce que tu me fais ? Oui ? Voilà… Et maintenant, tu te retires d’un coup ! » À cet instant, je lâche sa queue et je lui dis « À toi de jouer, Valentin ! Fais-la jouir, ta poupée, mais laisse-la exprimer son plaisir ! » La perspective lui a bien plu. Bref. On a fait l’amour, il m’a fait l’amour… comme un putain de dieu ! J’étais folle de plaisir, complètement déchaînée, moi qui suis d’un tempérament pondéré…

– Oui. On peut le dire !

– Et quand je lui ordonne « Regarde, regarde ta queue, regarde ce dont elle est capable regarde comme elle me fait jouir ! », la folie nous emporte. On prend un pied pas possible. Bref. On se rhabille, je lui rends son corset, il me tend ma culotte. « Non. Garde-la, en la regardant, tu penseras à la jouissance qu’elle contient et que cette jouissance, c’est à toi qu’elle la doit. Tu penseras à moi, puisqu’on ne se reverra pas. » Ses yeux se mouillent de larmes. « Comment pourrais-je renoncer à toi, Geneviève ? Comment pourrais-je en désirer une autre, maintenant que je te connais ? Maintenant que je sais que tu existes ? » Et moi, brave poire… tu me connais…

– Non ?! Ne me dis pas que…

– Non, pas tout à fait. Je lui ai dit que je devais y réfléchir, mais de toute façon glabre du pubis. Niet. « Mais jouer à la poupée ? » « Ah, ça oui ! Sans aucun problème. J’aime beaucoup. Sauf que si tu pouvais trouver un autre motif sur ta culotte, voire aucun, j’aimerais autant… »

– Donc, tu vas le revoir.

– Non. Ma décision n’est pas encore prise… mais ça reste une éventualité… J’y réfléchis encore… Bon, parce qu’il faut bien admettre que si je revois Titi pour le plaisir des sens, pourquoi m’interdirais-je de revoir Valentin ? Mais bon, je dois y réfléchir, ma décision n’est pas encore prise…

– Je vois ça…

– C’est quoi ce sourire ? Je suis sérieuse. On ne peut plus sérieuse ! Là, telle que tu me vois, présentement, là, assise face à toi, là, je pèse le pour et le contre. Bref. Le contre… le contre… euh… le contre… C’est la règle intangible, une fois et basta ! Et puis, il n’a pas de poil… Bon. Passons au pour… Bon, ben le pour, voilà, quoi ! Ah oui, y a du lourd pour le pour… Dis-moi…

– Quoi ?

– T’as une idée du temps de repousse des poils pubiens ?

Aux plaisirs discrets ~ Dixième épisode – Valentin (suite et fin)

Valentin m’allonge sur le lit, s’assied sur le fauteuil, penche la tête pour mieux regarder le tableau que je lui offre, semble réfléchir, se relève, me couvre le visage, les épaules, la poitrine, le ventre, les bras de baisers pudiques et légers. Il pose ma main gauche sur ma culotte, écarte un peu plus mes jambes avant de se rasseoir et de me regarder.

– Par quelle tenue vais-je commencer ?

Devant la commode, Valentin ouvre un tiroir, en sort une robe, se retourne comme pour vérifier, me regarde, se ravise, range la robe dans son tiroir, ouvre un autre tiroir, recommence son manège. Dès le deuxième tiroir ouvert, profitant qu’il me tournait le dos, j’ai glissé ma main dans ma culotte et me caresse doucement comme s’il ne pouvait pas le remarquer.

Quand il se retourne, il s’en aperçoit immédiatement, ses yeux s’écarquillent, un sourire irrésistible naît sur ses lèvres, il porte sa main à son sexe par-dessus sa culotte Barbie, mais se ravise pour ne pas froisser la robe qu’il tient entre ses doigts. Il revient vers moi, me relève en me grondant.

– Mais où tu as mis ta main, vilaine ?! Regarde-moi ça, elle est toute… sale !

Il dit ce dernier mot avec une telle excitation dans la voix que mon corps s’enflamme comme une omelette norvégienne qui n’attendait que la flamme d’une allumette pour s’embraser et quand il entreprend de lécher, de sucer mes doigts pour les nettoyer, je vacille comme enivrée.

Valentin m’habille de cette robe près du corps, avant de remonter la fermeture-Éclair, il replace correctement mes seins dans la robe, j’aime sentir le tremblement de ses mains, ses caresses encore hésitantes, j’aime tout autant sentir son souffle sur mes épaules, entendre ses petits cris contenus, sentir la chaleur de son corps sur mon dos. Je me cambre pour sentir son sexe raide de désir et me frotter contre lui. La fermeture-Éclair remontée, il retourne à son fauteuil, me regarde, sa main serrée sur ses bourses. Il se relève, m’installe sur le lit, se rassied, se touche un peu plus longtemps avant de me déshabiller et d’aller choisir une autre robe.

Je n’ai jamais vécu une expérience aussi paradoxale, elle a débuté comme une mauvaise blague, cependant, en voulant ne pas peiner Valentin, en acceptant de jouer à la poupée, me voici emportée dans son fantasme, s’il m’autorisait à parler, je pourrais le supplier de me faire l’amour. Ai-je déjà désiré un homme aussi fort que je désire Valentin ? Il est fort probable que oui, mais à cet instant précis, je veux croire que non.

La quatrième robe remisée dans son tiroir, Valentin décide qu’il est temps de m’habiller avec une robe plus sensuelle, il la sort de son tiroir, se retourne, me regarde et me demande d’ôter ma culotte « trop enfantine ». Je m’exécute.

– Mais qu’est-ce que c’est que ces poils ? Il va falloir épiler tout ça !

– NON !

Ma voix est rauque de m’être tue si longtemps, elle produit un effet inattendu sur Valentin. Il range la robe qu’il s’apprêtait à me mettre, ouvre sa valise, en sort une tenue que j’ai du mal à distinguer. Quand il est près de moi, je réalise que c’est un corset en faux cuir noir. En le laçant, Valentin m’explique qu’il l’a cousu à mes mensurations, comme toutes les autres tenues, mais qu’il n’avait pas osé imaginer m’en revêtir.

Pour la première fois, Valentin se colle ouvertement contre mon dos, me caresse les seins, sa main descend jusque mon pubis, nos petits cris sont à l’unisson. « Que tu es belle, ma poupée, que tu es belle ! » puis, se ravisant, « Que vous êtes belle, Geneviève ! Admirez le spectacle ! » Il déplace le miroir afin que je puisse m’admirer en pied. Putain, c’est vrai que je suis belle comme ça ! Un genou à terre devant moi, Valentin me supplie.

– Prenez mon innocence, Geneviève, apprenez-moi l’amour !

Putain, le con ! Sa voix, ses mots, son regard… et tout le reste, j’ai un orgasme au bord des lèvres ! Je plaque son visage contre mon pubis et lui demande de goûter mon sexe. La douce timidité de sa langue me fait jouir très vite. J’ondule tout en tenant fermement sa tête contre moi et en l’enjoignant de me lécher encore. Puis je relâche mon étreinte, lui demande de se relever, de m’embrasser. Nos langues nous offrent un plaisir auquel Valentin ne s’attendait pas, alors je lui dis qu’il est temps d’ôter sa culotte. À mon tour, je le gronde.

– Qu’as-tu fais de tes poils, Valentin ?! Tu crois que c’est des manières pour me séduire ?! Tu as la chance que je sois bien gentille, sinon… Allez, allonge-toi sur le lit et enfile une capote pendant que je donne assez de lumière.

Il m’obéit. Son sexe épilé me met un peu mal à l’aise, néanmoins, je m’accroupis au-dessus de Valentin, tremblant d’excitation. Il joue bien son rôle, quand même !

– Garde les yeux bien ouverts, je veux voir ton regard quand je te déflo… quand je prendrai ton innocence !

Je m’empale lentement sur lui. Valentin murmure des mots que je n’entends pas. Il veut jouer au puceau déniaisé par une amante experte, soit. Je décide de me mouler dans le rôle qu’il m’a attribué en lui faisant l’amour comme j’imagine qu’aurait pu le faire une professionnelle dévolue à cette fonction, une professionnelle consciencieuse, attentive au plaisir de son jeune client.

En quelques mots, je lui indique comment faire, ce qui me plaît, et par voie de conséquence, ce qui plaît aux femmes. Son regard, entre extrême attention et découverte, participe au plaisir que je prends à ce scénario, Valentin est certainement le meilleur acteur qu’il m’ait été donné de rencontrer.

– Oui, comme ça… quand tes mains remontent le long de mon dos… oui, c’est bon… Ne retiens pas tes cris, ne les retiens pas… Ta bouche, Valentin, appelle les baisers !

Je me penche vers son visage, nos gémissements de plaisir rebondissent dans nos bouches réunies donnant une sensualité incroyable à la danse lascive de nos langues emmêlées. Ses mains deviennent folles, en posant les miennes dessus, je l’enjoins à agripper mes hanches et à marquer la cadence de mes va-et-vient. Il arrache sa bouche de la mienne.

– Je vais jouir, Geneviève, je vais… je vais jouir !

D’un geste, dont la rapidité m’étonne moi-même, je saisis la base de son sexe et maintiens fermement le préservatif. Valentin et moi ne nous quittons pas des yeux, la lumière de son regard est sublime. Et son cri…! Un râle qui me fait l’effet d’un coup de fouet d’une cinglante douceur. Je trouve que Valentin surjoue un peu quand il me remercie comme il le fait.

Allongée à ses côtés, je retire la capote, la noue et change de position pour me pencher sur son sexe. L’absence de poils m’est vraiment désagréable.

– J’ai envie de découvrir un plaisir en même temps que toi, tu veux bien ?

Puisque Valentin est d’accord, je lèche son sexe flapi et me délecte de son sperme.

– Je voulais connaître le goût de ton sexe après l’amour.

– M’autorisez-vous à découvrir celui du vôtre, Geneviève ?

– Au point où nous en sommes, je préfère que tu me tutoies !

Je ne saurais dire si ce sont mes baisers ou si c’est le goût de mon sexe, mais je sens que Valentin rebande. Quelle folie de sentir une bite toute molle et rétrécie, s’allonger et durcir dans ma bouche ! Une grande part du plaisir que je prends en découle.

Plus tard, lovée dans ses bras, je le branle doucement en écoutant ses confidences qui achèvent de me sidérer. Il aime mes caresses et voudrait me rendre la pareille, je lui apprends à me faire jouir avec ses doigts. L’orgasme qui me saisit alors me fait frôler la mort. Et ressusciter aussitôt.

Nous nous endormons en nous disant de jolis mots, je ne doute pas de la sincérité de l’amour qu’il dit éprouver pour moi à cet instant précis.

Geneviève Duval