Back to the city again ! – Neuvième épisode

Les résultats du premier tour de la présidentielle s’avérant être ceux qu’on attendait, n’ayant aucune intention de participer à la mascarade du second tour, nous décidons de prendre la route dès le lundi matin. En fait, le temps de charger la camionnette louée pour l’occasion, nous ne partons de Paris qu’en début d’après-midi. Mon époux et notre conjoint me laissent sur place et repartent aussitôt le contenu déchargé afin de ne pas payer plus que nécessaire.

Ils ne reviennent qu’à la nuit tombée, encore devons-nous nous estimer heureux que la proximité avec la capitale leur ait permis de faire cette navette en une journée. Mon mari a ouvert le coffre et commence à le vider des affaires qu’il contient. Je le rejoins pour l’aider, mais notre conjoint, pianotant sur le capot de la voiture, m’interpelle.

– Une promesse est une promesse…

– Mais… déjà ?

– Et pourquoi pas ? Tu avais l’air d’en avoir envie, l’autre jour…

Je me penche sur le capot de la voiture, notre conjoint trousse ma robe, me traite d’hypocrite en constatant que je porte mon short de combat. Je ne peux nier que je comptais sur des galipettes sexuelles, mais en toute franchise, j’avais un peu oublié cette promesse faite en lisant le roman-photos.

Je craignais que le capot me brûle les mains, en fait, il n’est pas si chaud que ça. Mon mari claque le hayon, referme les portières, ce faisant, le plafonnier s’éteint.

– C’est malin, j’y vois plus rien ! Tu peux rouvrir les portières ?

– Attends, j’ai mieux que ça !

Il brandit sa fameuse lampe-torche.

– Maintenant que la lumière est revenue, laisse-moi vérifier que tu as envie de te faire baiser comme sur les images pieuses que je t’ai fait découvrir…

– Tu en doutes encore ?

– Je pensais que tu appréciais de te faire doigter, comme ça… mais si tu ne veux que ma grosse pine… sans les préliminaires requis…

– L’avantage, quand tu la doigtes, c’est qu’on a pas besoin de chercher le lubrifiant…

– Tu as raison, mais va convaincre cette tête de mule… !

– Hey ! On est en train de… vous devez vous vouvoyer, toi qui es si à cheval… oh putain, c’ que c’est bon quand tu… ooh… Toi qui es si à cheval sur les termes des contrats… Oh… c’est pas du jeu quand tu… ooh… c’ que c’est bon !

– Mais tu le tutoies bien, toi !

– Je trouve que c’est plus excitant comme ça…

– Tu veux dire quand le vouvoiement reste de mise entre notre conjoint et moi, alors que vous deux passez allègrement au tutoiement ?

– Exactement !

– Que pensez-vous de cette idée, cher ami ?

– Si cela sied à votre épouse, je n’y vois aucun inconvénient… de plus, ça me permet de constater l’étendue de l’âme humaine et dans quels sombres recoins se cachent certaines… perversions…

– Vous m’ôtez les mots de la bouche !

– Déblatérez tant que vous voudrez, n’empêche que… bah… je préfère encore me taire…

Amusée, je fais semblant de m’offusquer de les voir se chamailler pour savoir lequel de leur sexe aura les honneurs de ma bouche.

– Grandissez un peu, messieurs, comportez-vous en adultes !

– Qu’appelles-tu se comporter en adulte ? Il me semble que notre conjoint fait preuve d’une certaine maturité en… Je ne me lasse pas de vous regarder quand vous la prenez comme ça !

– Je suis folle de ton regard quand tu l’observes… ça ne peut qu’être excitant à voir, parce que… oh, putain, c’ que c’est bon !

– Alors, tu reconnais qu’on se comporte en adultes, non ?

– Ooh… pas… pas tout à fait…

– Pas tout à fait ?

– Si… ooh… arrête un peu… le temps… que… ooh… que j’explique… On devrait en profiter pour officialiser… Ça y est, j’ai fini d’expliquer… C’est fou, comme j’aime cette situation… Alors, mon époux adoré, mon mari chéri acceptes-tu que le poète actuellement dans ma chatte devienne notre conjoint et de partager avec lui tout ce qui fait notre vie ?

– Oui, je le veux !

– Et toi, mon sémillant, mon fringuant, mon sévèrement burné, acceptes-tu de devenir notre conjoint, de partager notre vie et notre quête du bonheur ? Ooohh… !

– Oui, je le veux ! Tu peux le constater comme je le veux, et vous, mon cher conjoint regardez à quel point je le veux !

– Et toi, ma chérie, ma fidèle épouse, acceptes-tu…

– Ooohh ! Ooohh… oh…

– J’AI PAS FINI ! Acceptes-tu de partager notre vie avec celui qui a su apporter tant de bonheur dans notre mariage ?

– Ooohh… Oooohhh… OUI ! OUI ! OUI !

– Cher conjoint, je vous cède ma place, le temps de poser la question requise à ma future conjointe.

– Avec plaisir ! Hmm… « plaisir », le mot est faible !

– Oooh ! Mon ché… ooh… mon chéri… c’est… ooh… si bon ! Et pour toi ? Ooh… dis-moi que tu aimes ça !

– Ma chérie, j’aime par-dessus tout te prendre après notre conjoint… tu t’en doutais quand même un peu, non ?

– Je pense à notre conjoint… ooh… attends… oui… attends un peu… Notre conjoint aime que les choses soient claires et nettes…

– En parlant de ça, mon ange m’acceptes-tu en conjoint pour le bonheur et pour le plaisir ?

– Oooh… ooh… OUI… Je le… Rhâââ… VEUX !

– Vous pouvez embrasser notre conjointe.

Un baiser a-t-il déjà été plus parfait que celui-ci ? Nos langues ont-elles déjà mieux fait l’amour ensemble qu’en cet instant ? Peut-être… sans doute, mais je préfère l’omettre pour mieux graver celui-ci dans ma mémoire. Mon époux s’est penché pour regarder nos bouches, nos langues, ce faisant, c’est enfoncé jusqu’à la garde qu’il jouit en poussant un râle sublime.

– Échangeons une fois encore nos places, que vous puissiez à votre tour embrasser notre conjointe.

Mon époux se retire, il me manque déjà. Notre conjoint prend sa place.

– Ooh… je crois que je ne me lasserai jamais de cette sensation !

Mon mari, qui allait m’embrasser, s’interrompt et mû par la curiosité demande à quelle sensation notre conjoint fait allusion.

– De la pénétrer, encore vibrante du plaisir que vous venez de prendre ensemble, encore pleine de votre foutre… c’est chaud, c’est… hmm… c’est si bon !

Ses mots, ses couilles battant la mesure sur mes cuisses, la bouche de mon époux sur la mienne, nos langues qui désormais se comprennent si bien, leurs mains sur mon corps qui appellent les miennes… Je jouis avec cette sensation que mes tripes explosent sous la violence de mon plaisir… Notre conjoint jouit en nous criant son amour.

Nous nous regardons tous les trois comme si nous flottions dans l’air au milieu d’une bulle de bonheur, nos sourires paraîtraient crétins à quiconque nous verrait en cet instant précis, nous nous en moquons éperdument. Notre conjoint me reproche d’avoir épuisé leurs dernières forces et d’être dans l’incapacité de déposer dans la maison le contenu du coffre de la voiture. Mon mari se joint au concert des récriminations.

– Je n’ai fait que tenir la promesse que tu m’as rappelée, dans mon souvenir l’étreinte sur le capot de la voiture est en plein jour, j’ te signale.

– Certes, mais tu aurais dû te montrer moins… enthousiaste… t’offrir… a minima… mais non, comme toujours, tu nous as emportés dans une vague sensuelle, irrésistible comme une lame de fond… et nous, pauvres diables n’avons pu y résister.

– Si tu espères me séduire par tes mots, sache que… c’est presque réussi. Et ne rigole pas ! Toi, non plus, mon chéri ! Ah, vous vous êtes bien trouvés, tous les deux ! Vous mériteriez que je te prenne au mot, vous avez de la chance que…

– Que… ? Que quoi, mon ange ?

– Que j’aie trop à y perdre en baisant a minima… je t’assure que si je n’y prenais pas autant de plaisir, je cesserais immédiatement de baiser ainsi ! Mais, je préfère me montrer magnanime…

– Surtout que ça t’arrange bien, ma chérie !

– Ah, toi… n’en rajoute pas !

Nous retournons dans la maison, pendant leur absence, j’ai préparé un petit en-cas. Nous dînons sur le pouce et de bon appétit. Les cartons, meubles et autres objets attendront avant de trouver leur place définitive. Quand nous rejoignons enfin notre grand lit, mon mari puis notre conjoint s’endorment l’un après l’autre, malgré leurs promesses. J’attendrai donc demain matin avant de voir ce que je vais voir !

Je me réveille dans les bras de notre conjoint, mon époux ronfle comme un sonneur, le sourire aux lèvres. Dernière endormie, première réveillée, je mets un certain temps à m’extirper du lit sans perturber leur sommeil. Je m’affaire dans la cuisine quand ils me rejoignent, notre conjoint dans son kimono, mon mari en tee-shirt. Le temps est favorable à un petit-déjeuner sur la terrasse, nous n’avons pas de pain frais, mais une fois n’est pas coutume, nous nous contenterons de biscottes. Je bois mon café, quand notre conjoint me demande si le soleil éclaire suffisamment la voiture. Je souris en remarquant l’érection des deux acolytes.

Une promesse est une promesse…