Allez hop, tout l’monde à la campagne ! – Deuxième épisode

– Vous n’êtes pas obligés de renoncer à vos parties d’échecs à cause de moi !

– C’est que tu as su donner au Trivial Poursuit un éclairage surprenant, qui nous motive… tout particulièrement… ma chère !

– Je pensais qu’on avait décidé que lorsque la lubricité teintait nos propos, on passait au vouvoiement. La règle aurait-elle été modifiée sans que j’en aie été avisée ?

– Veuillez me pardonner, très chère, mais puisque je ne suis plus votre cher voisin… je pensais que…

– Comment ça ? À quel moment ai-je dit que vous ne l’étiez plus ?

– À partir du moment, où tu l’as appelé « notre conjoint », ma chérie !

Il a fallu que mon époux me fasse la remarque pour que je réalise… mon cœur s’est mis à battre plus fort dans ma poitrine. Je cherche quelque chose d’amusant à répondre, mais ma cervelle est vide. Quand les mots me reviennent, nous les prononçons tous les trois en même temps.

– Il faut dire qu’ici, on est plus conjoints que voisins.

Le plateau installé, chacun choisit son pion. Je choisis le rose « parce que je suis une fille » ce qui me vaut leurs remarques sarcastiques « Ouais, ouais, c’est ça… “parce que je suis une fille”… ouais, ouais, on y croit ! ». Notre conjoint « le rose étant pris », choisit le marron. Mon époux opte pour le bleu « parce que je suis un garçon » se justifie-t-il en minaudant pour me singer. Je les laisse à leurs ricanements en levant les yeux au ciel.

Le temps pour chaque gratification est fixé à six minutes. La partie débute. Les dieux des jeux de hasard, à coup sûr irrités par l’attitude de mon mari et de notre conjoint, ont décidé de nous taquiner, puisque nous faisons chacun presque deux tours de plateau avant que mon époux ne gagne son premier camembert.

– Vert ! Ça tombe bien, le vert !

– Pourriez-vous me dire quelle couleur ne tomberait pas bien ?

– J’me comprends… mettez plutôt le chronomètre en route, pendant que mon épouse procède…

Il se lève afin que notre conjoint profite du spectacle. J’aime sa remarque en forme de compliment.

– Ouah, ma chérie ! Pour procéder, on peut dire que tu procèdes !

Sagement assise sur ma chaise, je m’applique à sucer mon époux adoré comme il aime tant que je le fasse, tout en garantissant un spectacle émoustillant à notre conjoint. Lors de nos premières parties de Trivial Poursuit version adulte, je m’étais montrée trop enthousiaste, ces messieurs également et, si je puis me permettre cette formule par les temps qui courent, le combat cessa faute de combattants. Nous avons adopté certaines stratégies pour calmer nos ardeurs et dans un de ces moments de grâce, j’ai inventé le concept de pipe en pointillés, qui, à chaque fois, me vaut leurs compliments.

À trois reprises, je tombe à côté du camembert rose, ce qui me fait râler, mais les amuse beaucoup. Un autre tour sans aucun de nous ne tombe sur un camembert. Mon mari tombe sur le camembert rose, il ricane, se moque tellement de moi et se réjouit tout en se frottant les mains que j’éclate de rire quand il donne une mauvaise réponse. « Dommage… ! »

Notre voisin gagne son premier camembert.Nous nous dirigeons donc vers le gros fauteuil avachi que nous avons récupéré devant la déchetterie et qui, d’emblée, nous a semblé parfait pour la levrette ou toute autre position nécessitant de se mettre à genoux. Dépoussiéré et recouvert d’un drap en guise de plaid, il nous a, dès sa première utilisation, offert maints plaisirs partagés.

Le chronomètre est déjà enclenché, mais notre conjoint prend le temps de m’embrasser, sa langue caresse la mienne et je pense à celles qu’elle prodigue à mon clitoris. J’ai l’impression que mon sexe dégouline tellement que nous aurons sous peu les pieds trempés. Et ses mains sur mes seins… ooh… !

Bien vite, je me retrouve à genoux sur le fauteuil. Notre conjoint me pénètre, il a ce petit bruit de gorge super excitant au moment où son gland entre dans mon vagin.

– Je suis honoré que vous m’offriez l’exclusivité des pelles de votre charmante épouse, mais je vous le répète, vous vous privez du plaisir qu’elles offrent à ma langue… Imaginez-vous, c’est comme si ma langue était ma grosse pine et que votre si désirable épouse la léchait comme elle sait si bien le faire…

Nous parlons beaucoup pendant les gratifications, c’est une autre des stratégies que nous avons mises en œuvre pour arriver au bout de la partie. Je me cambre, j’ondule pour sentir les caresses de ses grosses couilles sur mes cuisses.

– Encore un peu de patience, mon ange, tout vient à point à qui sait attendre ! Il reste combien de temps, cher ami ?

– Un peu moins d’une minute

– Alors, puisque vous me semblez l’un et l’autre impatients, il est grand temps de sonner le tocsin !

Son accélération brutale, le contact répété de ses couilles sur ma peau, les exclamations de joie de mon mari, spectateur attentif, me propulsent au cœur même du plaisir. Je jouis sans retenue, m’enivrant même de la puissance de mes cris.

Nous reprenons nos places autour de la table de jeu. Notre conjoint lance le dé et fait un 2.

– Je sens que je suis en veine aujourd’hui !

Il relance le dé et fait un 5. Il me sourit, appuyant son sourire d’un clin d’œil à l’énoncé de la question, à laquelle il apporte la bonne réponse. Nous nous redirigeons vers le fauteuil, il n’oublie ni la capote, ni le lubrifiant. Notre conjoint prend tout son temps pour lubrifier et assouplir mon cul. Il le fait avec tant de délicatesse que je pourrais déjà jouir de ses doigts. Il s’en explique.

– Je prends tout mon temps pour faire retomber un peu la pression, je m’en voudrais de jouir trop tôt et devoir ainsi quitter la partie.

Presque trois minutes se sont écoulées quand il enfile enfin la capote. Je frémis d’aise en sentant son gland appuyer sur mon anus, qui l’accueille avec bonheur.

– Je ne me lasserai jamais du spectacle que vous m’offrez, cher ami, vous enculez mon épouse avec tant de poésie…

– Vraiment ?

– Vraiment. Dis-le-lui, ma chérie, il semble ne pas me croire.

– Recommencez, je voudrais être… certaine… ooh… d’avoir saisi… hmm… toute l’ampleur de votre… ooohh… de votre poésie…

Je sens ses mains agripper mes hanches, le poète va et vient avec une aisance et une vigueur incroyables. Son souffle est court, quant à moi, je ne peux retenir mes grognements de plaisir. Le temps est écoulé. Nous regagnons nos places. Je retiens notre conjoint par le bras. Il se retourne, me sourit. Nous nous embrassons. Notre baiser a la saveur d’une déclaration d’amour.

Sa chance le quitte, il se trompe après deux bonnes réponses. Quand arrive mon tour, je réponds correctement à plusieurs questions avant de tomber sur un camembert. Mon mari ironise. « Elle est partie pour perdre à chaque fois qu’un camembert sera en jeu ! » Je suis d’autant plus fière de le remporter.

Une de nos stratégies consiste à offrir les gratifications impliquant la position du missionnaire dans le lit, à l’étage. Selon l’état de fébrilité de ces messieurs, nous enclenchons le chronomètre avant d’emprunter l’escalier ou une fois arrivés dans la chambre. Je choisis la première option.

– Qui fera quoi ?

– Moi, je suce et je me fais prendre en missionnaire !

– Arrête avec tes conneries, lequel de nous deux suceras-tu ?

Je m’allonge sur le lit, écarte mes cuisses et fais signe à mon époux de s’approcher près de ma bouche. Notre conjoint me regarde faire avant de me pénétrer.

– Mais, ma parole, on dirait bien que vous prenez du plaisir à cette partie, mon ange !

– Qu’est-ce qui… hmm… vous permet de l’affirmer, cher… hmm… cher ami ?

– Sa jolie petite chatte accueille ma grosse pine avec au moins… hmm… autant de chaleur que son… ooh… que son cul… hmm… tantôt… C’est comme si…

– Ooh, que c’est bon !

J’ai interrompu ma fellation le temps de m’exclamer, quand je la reprends, leur conversation fait de même.

– Vous disiez ?

– C’est comme… ooh… comme si ma pine plongeait… dans un bon bain chaud…

Il se retire, nous désigne sa queue. J’aime la sensualité de sa voix quand il évoque ma mouille qui fait étinceler ma grosse pine de mille feux. Il me pénètre à nouveau.

– Si vous saviez avec quelle aisance ma grosse pine se glisse dans ce divin fourreau… !

– À ce point ?! Laissez-moi constater de visu…

Tandis que notre conjoint réitère sa démonstration, mon mari se penche pour avoir un meilleur point de vue, tout en écartant mes grandes lèvres de ses doigts. Il m’adresse un clin d’œil complice et « par inadvertance » son pouce effleure mon clitoris bandé. Je jouis, mes grognements étouffés par le sexe de mon époux adoré fiché au fond de ma bouche.

Le temps imparti est écoulé. Je reprends doucement mes esprits et les rejoins, pantelante, autour de la table. Leur complicité les éclabousse, les embellissant l’un l’autre. Je perds vite la main. Mon mari arrive sur un camembert. Cette fois, il répond correctement. Le chronomètre enclenché, nous remontons dans la chambre. Leur rôle sont inversés.

– Tu resplendis de bonheur, ma chérie… que tu es belle !

– Je ne me suis jamais sentie aussi heureuse, en plus, les dieux du jeu sont de mon côté… j’adore cet enchaînement de configurations !

– Moi aussi… Oh, mais vous aviez raison, cher ami… ce divin fourreau… mais… vous renoncez à la bouche de mon épouse ?!

– Je crains de… mon ange… par pitié, promettez-moi de larges pointillés.

– Approchez-vous encore… je crois que j’ai la solution…

Notre conjoint s’approche. Mon époux se retire, il attend de voir quelle est donc la solution que j’ai trouvée. Au lieu de lécher son gland, je donne des coups de langue sur ses bourses. Ses cuisses tremblent, ce qui attise mon ardeur. Mon mari adoré me pénètre, sans doute plus vite qu’il ne l’aurait souhaité.

– Oh ma chérie ! Oh ma chérie !

Mon bassin ondule, j’ouvre davantage ma bouche pour gober les couilles de notre conjoint, il n’a pas tort quand il dit qu’elles sont plus grosses que la normale, l’exercice est donc un peu plus compliqué, mais j’y prends un plaisir fou. Son cri de plaisir résonne comme la plainte d’un loup, longue, modulée. Il parvient enfin à articuler « Pointillés, mon ange, pointillés ! » Je délaisse alors ses bourses pour lécher la hampe de sa verge. Ma langue, un peu râpeuse au début est très humide quand elle arrive au gland. Je dirige sa grosse pine dans ma bouche, juste pour le plaisir de l’entendre psalmodier « Mon ange ». Mon époux adoré s’extasie de ce moment de grâce quand retentit la sonnerie signalant la fin du temps imparti. C’était moins une ! est la remarque que nous nous faisons tous.

Nous nous reposons quelques instants avant de redescendre et de nous asseoir autour de la table. Troublé, mon mari donne le dé à notre conjoint avant de s’apercevoir de son erreur, mais il est trop tard pour revenir en arrière. Entre ses bonnes réponses à des questions assez faciles et les cases lui permettant de relancer le dé, le voici arrivé sur un nouveau camembert.

– Je suis en veine, aujourd’hui, la victoire me tend les bras !

– La partie est loin d’être finie, mon sémillant poète, elle est loin d’être finie ! Mon chéri, j’espère que la question que tu lui poseras sera assez difficile pour…

Avec la bonne réponse qu’il donne, nous apprenons donc que notre conjoint, outre les films pornos des années 70 voue une passion au football. Nous plaisantons sur les marches d’escalier qui nous vaudront des cuisses bien musclées.

Allongée sur le lit, les cuisses serrées pour convenir aux desiderata de notre conjoint, je ferme les yeux tandis qu’il caresse mon corps, mon ventre, mes seins, mon ventre, mes seins, mon ventre, je le sens se pencher vers moi. Ma bouche s’ouvre avant même que ses lèvres aient atteint les miennes. Que cet homme embrasse bien ! Il me faut entendre la remarque de mon mari « Vos baisers sont le sésame ouvre-toi des cuisses de mon épouse ! » pour réaliser que, en effet, elles sont désormais largement ouvertes. Notre conjoint me demande d’ouvrir les yeux avant de me pénétrer.

– Ce que j’aime dans la position du missionnaire, c’est qu’elle me rappelle la première fois où nous avons couché ensemble, quand on devait baiser, mais qu’on a fait l’amour… vous en souvenez-vous, mon ange ? Et vous, cher ami ?

– Je me souviens du profond bonheur que j’ai ressenti en vous voyant tous les deux… Et une certaine crainte…

– Une certaine crainte ?!

– Maintenant qu’on vous avait trouvé, que nous étions enfin réunis, je craignais que ce ne soit que pour une fois…

– Si vous saviez comme je craignais la même chose ! Et vous, mon ange ?

– Je me souviens de ça…

J’écarte mes grandes lèvres, mon époux s’installe alors dans mon dos et m’aide à me tenir à demi assise. Je regarde la grosse verge de notre conjoint aller et venir, elle brille de mille feux, en effet.

– Et…

– Et ?

– Et de réaliser… hmm… c’est bon… de réaliser… Encore ! De réaliser que j’étais heureuse… ooh… de…

La sonnerie retentit. Notre conjoint se retire et il me manque déjà. Je me relève, mais ils veulent savoir ce qui me rendait heureuse.

– J’étais heureuse qu’on vous ait enfin trouvé, la partie manquante à notre couple. Vous étiez la personne dont nous avions rêvé toutes ces années, cette personne idéale qu’on concevait imaginaire, puisque la perfection n’est pas de ce monde. J’ai su tout de suite, quand vous me caressiez, que vous étiez l’autre moitié de mon prince charmant. Bon, maintenant que c’est dit, on peut reprendre la partie ?

Nous rions. Oui, j’aime le sexe que nous pratiquons ensemble et non, je ne perds pas le nord. Le dé dans le creux de sa main, notre conjoint a stoppé son geste.

– Maintenant que vous êtes passée aux aveux, pourriez-vous me le dire ? Je voudrais tellement entendre ces mots…

– Vous le dire ?!

– « Je vous aime » je voudrais vous entendre prononcer ces mots, mon ange…

– Je préfère dire « Je t’aime » parce que je t’aime et que ce n’est pas par jeu. Reprenons le vouvoiement, si vous le voulez bien, la partie est loin de vous être acquise.

De bonnes réponses en coups de chance, notre conjoint obtient son quatrième camembert. Il se lève et invite mon mari à nous rejoindre pour assister au spectacle.

– En pointillés, mon ange, en pointillés !

Je décide d’alterner les coups de langue, les baisers, les succions, sur sa queue gonflée de désir et sur ses couilles qui paraissent toujours plus lourdes quand il bande si fort. Je me demande si je serais capable un jour de l’exciter tellement que je parviendrais à le faire éjaculer rien qu’en lui tétant les couilles. Prudente, je décide de ne pas leur faire part de cette interrogation.

– J’adore le goût de votre pine pendant l’amour ! C’est dommage que tu sois hétéro, mon chéri, parce que je suis sûre que, fine bouche comme tu l’es, tu apprécierais toutes les saveurs de cette magnifique bite, sans doute mieux que moi !

Je délaisse son sexe pour ses bourses.

– Et je ne parle même pas du plaisir que tu ressentirais en dégustant ses délicieuses couilles, dodues à souhait. Comment avez-vous pu concevoir un tel complexe alors que vous détenez ce trésor de perfection ?!

Notre conjoint recule d’un pas, m’invite à me relever en me prenant la main. Une fois debout, me tenant toujours la main, il me fait tourner sur moi-même comme on danse.

– Je vous retourne le compliment, mon ange ! Cacher votre corps à ma vue alors qu’il est si bandant !

– Il a raison, ma chérie, tes complexes étaient sans fondement !

– Cher ami, vous faites bien de l’ouvrir, parce que si je devais avoir envie de coucher avec un homme, sachez que votre ventre rebondi ne me rebuterait pas !

L’alarme retentit. Comme je l’écrivais plus haut, cette stratégie bavarde est très efficace. Nous reprenons place autour de la table. Notre conjoint me tend le dé « pour que ma victoire ne soit pas entachée par l’erreur commise plus tôt par votre époux ». Je tente le tout pour le tout avec cette traversée en diagonale, si le sort me faisait tomber dès le deuxième lancé de dé sur la case centrale, je devrais répondre aux six questions de la carte. Les dieux des jeux sont avec moi. Je réponds facilement à la question et obtiens enfin mon deuxième camembert. Le chronomètre enclenché, je me lève, me dirige vers le fauteuil, mon époux et notre conjoint sur mes pas. Mon mari tend la main. Je l’ignore.

– Je préfère que ce soit notre conjoint, si tu permets !

– Tu as la rancune tenace, ma chérie, je me suis moqué de ton « parce que je suis une fille » et tu me le fais payer cher !

– Tu me prêtes des intentions que je n’ai pas, chéri ! Il se trouve qu’avec tout ce que nous nous sommes dit depuis le début de la partie, l’ambiance est nimbée de romantisme et qui dit romantisme, dit poésie… et lequel de vous deux est le poète de la sodomie ?

Notre conjoint enfile le préservatif, et, taquin, demande à mon mari d’un air innocent, s’il souhaite l’enduire de lubrifiant. Devant son air ahuri, j’éclate de rire suivie de peu par notre poète anal. Mon époux adoré, grommelle « c’est une blague à la con » en haussant les épaules avant de rire à son tour. Je me penche au-dessus du large accoudoir du fauteuil. Il écarte mes fesses comme on ouvre un fruit bien mûr.

– Oh, mon ange ! (Puis, s’adressant à mon mari) Elle me semble prête à accueillir ma grosse pine gonflée de désir dans son joli petit cul, qu’en pensez-vous ?

– Je partage votre avis, cher ami !

Notre conjoint me pénètre lentement, parce que tout poète qu’il soit, il sait également me faire enrager quand bon lui semble. J’essaie d’imprimer la cadence, sans grand succès. Une petite claque sèche sur ma fesse ponctue son faux reproche.

– Un poète encule délicatement, très chère et vous semblez vouloir…

– Que vous m’enculiez en alexandrins, tout simplement ! Et vous me torturez en ne m’offrant pas même un octosyllabe !

Ma remarque les fait rire, mais elle a le mérite de la clarté. Notre conjoint se déchaîne, pas tant dans le rythme qu’il imprime que dans l’amplitude de ses va-et-vient. Ses grosses couilles bringuebalent sur mes cuisses, comme les cloches carillonnent. Je crie des mots d’amour teintés de grossièreté. Je suis à chaque fois surprise de la sensation d’être dilatée à la limite de l’explosion. Je jouis encore plus fort quand en surimpression me reviennent les images de ce voisin peu loquace que je croisais de temps à autre dans le hall de l’immeuble, de l’indifférence que je ressentais à son égard, de nos salutations polies, cet inconnu presque anonyme m’encule comme si nous avions fait cela toute notre vie et j’en suis tellement heureuse ! Je ne sais pas si j’aurai un jour le courage de le leur dire. Il se retire brusquement.

– Attendons un peu, votre plaisir, que vous ne retenez pas, risque de faire exploser le mien.

– C’est tout le charme de votre art, fringant poète !

Je plaisante, mais je suis pantelante, mon cœur semble vouloir s’envoler loin de ma poitrine et me le fait savoir en cognant trop fort dans ma cage thoracique. Je m’assieds sur le fauteuil, le sourire radieux de mon époux est un cadeau supplémentaire. Un peu apaisés, nous nous apprêtons à reprendre là où nous nous étions arrêtés quand l’alarme nous indique que le temps imparti est malheureusement déjà écoulé.