
Il a bien fallu nous résoudre à rentrer sur Paris, ne serait-ce que pour les élections dont la prévisibilité des résultats ne nous enchante guère. Il y a aussi et surtout l’assemblée générale annuelle de la copropriété qui s’annonce houleuse, néanmoins nous avons l’espoir de rallier assez de copropriétaires à nos arguments pour faire infléchir le vote.
Notre voisin est dans son appartement, nous sommes dans le nôtre. Il a besoin de réfléchir à la décision qu’il va être amené à prendre, ni lui, ni nous ne voulons l’influencer en la matière.
Nous avons eu mille petites choses à faire, mille détails à régler, aussi la journée est passée très vite, d’autant que nous sommes arrivés à Paris à 14 heures passées. Ce soir, au moment de passer à table, nous nous sommes aperçu que nous l’avions dressée pour trois. Sans un mot, mais avec un sourire contrit, nous avons rectifié notre erreur.
Nous nous sommes couchés à l’heure habituelle, fatigués, mais il nous est impossible de trouver le sommeil. Enfin, pour être plus précise, mon mari s’endort puis se réveille au bout de quelques dizaines de minutes, j’en fais autant et nous replongeons dans le sommeil pour un nouveau cycle identique qui est bien parti pour se répéter tout au long de la nuit.
Il est 3 heures du matin quand j’entends sonner le téléphone de mon époux, qui est parti nous chercher deux verres d’eau dans la cuisine. Il décroche, met le haut-parleur.
– Vous faites quoi ?
– On s’ennuie…
– De toi… On arrive pas à dormir… on tourne, on vire dans notre lit…
– Vous me faites une petite place ?
– T’es pas déjà dans l’ascenseur ?!
– Ah ah ! Ça ne saurait tarder, mon ange !
Quand notre voisin arrive, nous échangeons quelques mots. Il n’arrivait pas à dormir alors, quand il a remarqué que la lumière de notre cuisine venait de s’allumer, il nous a téléphoné. Nous plaisantons à propos de cette mode architecturale, tellement honnie, des façades verre et béton qui pour une fois, s’est avérée utile.
Le temps pour nous de boire nos verres d’eau et pour notre voisin de se déshabiller, nous retrouvons tout naturellement nos places respectives dans le lit. Les pieds de notre voisin sont glacés, dans sa précipitation, il est sorti pieds nus. Nous nous endormons, presque en même temps, l’un après l’autre, comme s’éteindraient trois chandelles entièrement consumées.
Je me réveille alors que le soleil est assez haut dans le ciel pour que sa lumière éclaire notre chambre malgré les rideaux tirés. Face à moi, notre voisin dort à poings fermés. La main de mon époux caresse délicatement ma hanche. J’ondule contre son corps, je sens sa queue durcir contre mes fesses. Je me tortille pour la positionner à l’entrée de mon vagin. Mon époux m’arrête net.
– Je ne suis pas un homme facile
Interloquée, je me tourne vers lui.
– Depuis quand ?
Son sourire est ravageur et ses yeux brillent d’une lumière qui n’a rien à envier à celle du soleil.
– T’as d’beaux yeux, tu sais…
– Embrassez-moi !
Comme ces mots me font palpiter ! Nos pelles sont de plus en plus harmonieuses et cette victoire, nous la devons à celui qui dort à nos côtés. Après un long baiser, nous pivotons de façon à ne pas le perdre des yeux. Mon mari me pénètre au ralenti, un peu trop doucement à mon goût. Je sens son souffle chaud à mon oreille.
– Chut… allons-y doucement… laissons-le dormir… Pour toi, il dort comment ?
– À poings fermés… oh… oui… il dort à poings fermés…
– Chut… pas si fort… pour une fois essaie de ne pas crier… de ne pas onduler… je voudrais qu’il dorme à pine dressée… hmmm… C’est bon de baiser comme ça…
– « À pine dressée » ? Mais pourquoi ? Ooh…
– Pour qu’à son réveil, il se demande pourquoi…
Nous faisons l’amour à un train de sénateur… Je dois faire un effort surhumain pour ne pas chalouper, pour retenir mes cris, pour interdire à mes doigts de se crisper sur les draps. Cet effort, m’offre un orgasme charmant comme un bouquet de fleurs des champs cueillies lors d’une promenade impromptue. Mon époux adoré mord dans ma chevelure quand il jouit en moi.
Nous nous levons pour prendre le petit-déjeuner. Avant de sortir du lit, nous remarquons que dans son sommeil, notre voisin a dirigé sa main vers son bas-ventre. Nous nous sourions, complices, et partageons un nouveau baiser.
Notre voisin nous rejoint dans la cuisine.
– Le pantalon était en option ?
– J’aurais bien voulu, mais il n’y avait pas la place pour garer l’engin… regardez-moi cette trique d’enfer !
– Trique d’enfer, trique d’enfer… je demande à voir…
– Eh ben, constate, mon ange !
Mon époux adoré, qui s’était levé pour préparer notre deuxième tournée de café, interrompt mes constatations.
– Ne bougez pas ! Il faut que je capte cette image… tout est parfait… La petite érection matinale, mignonne comme tout… le regard gourmand et la bouche entrouverte de notre douce épouse… la lumière magnifique et en arrière-plan, les immeubles parisiens… C’est trop beau !
– Comment ça « petite érection matinale » ?! Ben merde, alors ! Je bande comme un âne…!
– Comme un âne turc, je dirais… laisse-le dire, c’est la jalousie qui s’exprime par sa bouche…
– Oh mon ange… tes mains… ton souffle…
Mon mari revient, non pas avec son appareil photo, mais avec son bloc de dessins et ses crayons.
– Vous passez au tutoiement, tous les deux, si je comprends bien
– Une petite érection matinale ne mérite pas le vouvoiement.
– Bien dit ! Tiens, ce qui serait encore mieux, c’est que tu boives un bol de café pendant qu’elle te suce… N’y vois aucune malice, c’est tout simplement pour donner un repère temporel… bol de café, petit-déjeuner./
L’exercice n’est pas si agréable de mon point de vue, parce que mon époux exige que je reste la bouche entrouverte à quelques millimètres du gland, fort appétissant, de notre voisin. Très vite, pourtant, je parviens à le convaincre que quelques coups de langue habiles et légers permettraient de maintenir cette érection, qui ne demande qu’à faiblir. Un coup de langue en entraînant un autre, puis un baiser en entraînant un autre, je m’offre enfin le plaisir d’une fellation.
Je suis surprise quand notre voisin se retire. Je ne pensais pas que l’activité de ma bouche et de ma langue pouvaient donner lieu à des pointillés. En fait, la raison en est toute autre
– À moins qu’il ne dessine avec sa bite, je pense que votre mari est passé à autre chose.
Je pose mon regard sur mon époux et constate qu’il a lâché pinceaux et crayons et se masturbe allègrement. Sans vergogne.
– T’exagères, mon chéri, tu ne bandes même pas !
– Un petit peu quand même… disons une demi-molle… presque une demi-molle… mais l’artiste a quand même un peu le droit de se laisser aller à ses fantasmes, non ? Si ça me plaît de me tripoter en vous regardant, où est le problème ?
– Où est le problème ?! Tu rigoles ou quoi ?! Tu me demandes, tu nous demandes de tenir une position super inconfortable soi-disant pour nous dessiner… alors que tu aurais parfaitement pu faire une photo… et toi, tu laisses tout en plan pour te branler… il est là le problème ! Si je ne respectais pas l’artiste qui sommeille en toi, il y a belle lurette que j’aurais demandé à notre voisin de me prendre sur un coin de table, mais il se trouve que j’ai le respect chevillé au corps, moi, monsieur !
– Tant de respect vous honore, mon ange… mais puisque l’artiste ne m’en semble pas digne, si vous en avez toujours l’envie, laissez-moi vous prendre sur ce coin de table qui n’attend que nos ébats… ainsi, l’artiste irrespectueux se verra bien puni ! (Il grommelle) « Petite érection matinale »… j’t’en foutrais, moi d’une petite érection matinale… !
Notre voisin prend la peine de poser un coussin sur la table, je lui en suis reconnaissante. Il m’est arrivé de me plaindre de la sensation désagréable, à la limite de la douleur, quand mes seins heurtent le dessus de la table sous les mâles assauts.
Penchée sur la table, j’écarte trop légèrement les cuisses, parce que j’aime sentir la main de notre voisin les écarter davantage. Je sens son gland frôler ma vulve, je l’attrape et le guide jusqu’à l’entrée de mon vagin. Cette « prévenance » de ma part l’a tout d’abord agréablement surpris, elle lui semble désormais nécessaire.

Il me pénètre au ralenti, pousse un petit juron de surprise, s’enfonce en moi, toujours au ralenti, attentif à ses sensations, il l’est assez pour que je m’en rende compte, puis dans un mouvement inverse se retire presque entièrement avant de s’enfoncer de nouveau, toujours au ralenti, le souffle suspendu entrecoupé de « Mais… mais… mais… ? » Il se retire tout à fait, me laissant tremblante d’un désir exacerbé, mais non assouvi.
– Vous aurait-on déjà honorée ce matin, mon ange ?
– Ce n’est pas ce que vous croyez, mon sémillant… C’était une idée de… Oh, mon chéri, explique-lui donc ce qui nous a…
– La science. C’est l’amour de la science qui nous a incités à tenter l’expérience…
– La science ? L’expérience ?
– Nous voulions savoir si en faisant l’amour à vos côtés, durant votre sommeil, en ne faisant aucun bruit, en ne bougeant pas plus que nécessaire, votre corps aurait une réaction quelconque… Il semble que oui…
– Mais quelle délicieuse idée ! Oh ! Moi qui croyais devoir m’en fâcher… j’en suis… ô, mon ange… votre bouche… Oh… mais que…
– Voilà qui confirme ce que je vous disais l’autre jour, cher ami. Les pipes de notre femme, toujours délicieuses, deviennent divines quand elle suce une queue recouverte de sperme…
– Certaines se régalent d’un café gourmand, ou d’un thé gourmand, j’ai bien le droit de me régaler d’une pipe gourmande, non ?
Je regarde la grosse pine de notre voisin, où il ne reste plus aucune trace du sperme de mon époux et me remets en position. Nous allons jouer ce scénario à plusieurs reprises, jusqu’à ce que toute trace de « l’expérience » ait disparu. Alors, ses va-et-vient deviennent rugueux à souhait. Je tente de retenir les mots que j’ai envie de crier. Mon époux s’en aperçoit et me demande ce que je cherche à taire. J’essaie, mais les mots ne veulent pas sortir de ma bouche. Notre voisin me demande à son tour de laisser parler mon cœur. Je n’ose lui répondre qu’en l’occurrence, mon cœur n’a pas grand-chose à voir avec ce que j’ai en tête, mais sa demande me libère tout à fait.
– Ooh… mon cher voisin… mon merveilleux… mon sémillant… Oooh… mon fringuant… Ooh… j’espère que vos grosses couilles sont pleines de… ooh… de foutre… et que… Oooh ! Et que… vous allez les vider dans ma chatte… ooh… Vos couilles… décharger… foutre… Ooohh… oui… fort comme ça ! Oooh… mon sémillant voisin… Oohh… je vous… ooh… je t’aime… Oohh… oui… oui… Rhââââ… OUI !
Un grognement me fait tourner le visage en direction de mon époux. Il regarde le creux de sa main. Je lui crie « Non ! » avant qu’il ne se l’essuie. Il comprend, me sourit, se lève et m’offre sa paume à lécher.
– Ô, ma salope angélique… comme je vous aime quand vous… rhâââââ !
Son cri, quand il jouit me propulse par-delà le Paradis. Comme ça m’arrive de plus en plus souvent depuis le jour de l’an, je ressens un plaisir absolu, un bonheur total, la définition même de la plénitude. Nous restons quelques minutes sans bouger, moi penchée sur la table, mon mari debout à ma droite, notre voisin affalé sur mon dos, son sexe désormais mou presque entièrement sorti de mon vagin.
Je sens sa bouche sur mon épaule. Je frémis à l’avance de ce qui va suivre. Ses lèvres glissent le long de mon dos. Il s’agenouille alors, ses doigts écartent mes lèvres, je demande à mon mari adoré de vérifier si notre voisin a réellement joui ou s’il a simulé pour m’être agréable. Mon mari constate que notre voisin n’est pas un simulateur. Alors, je laisse notre partenaire lécher ma vulve, jouer avec ses doigts dans mon vagin pour en extirper le sperme. Lécher ses doigts, me lécher la vulve à nouveau. Enfin, il se redresse, me fait pivoter pour me regarder droit dans les yeux. « M’accorderiez-vous un baiser, mon ange ? » Alors, nos langues se font l’amour et la tête me tourne.
Plus tard, après s’être plaint que son café était froid, notre voisin se dit prêt à réitérer l’expérience chaque matin, jusqu’à ce que mon époux ait enfin dessiné la scène de ses rêves. Nous avons quitté la cuisine pour le canapé du salon.
– Tu sembles contrarié… c’est à cause de la décision que tu devras prendre ?
– Non… c’est que je suis redevenu votre voisin et que j’aimais bien être votre conjoint…
– Mais… c’est ce que tu es, non ? Pour être notre conjoint, il faudrait que tu partages ta vie avec la nôtre…
– Ne me tente pas, mon ange, ne me tente pas !
– Et moi ? J’ai le droit de te faire la même proposition que notre merveilleuse femme ? Si je te demande officiellement « Voudrais-tu vivre avec nous ? » quelle serait ta réponse ?