
Nous sommes allongés dans le lit, nous nous sommes déshabillés dans l’obscurité. J’ai gardé mon caraco, sans vraiment pouvoir m’expliquer pourquoi. Mon mari est resté dans le salon ce qui accroît mon excitation, mais paradoxalement me file le trac à parts égales. Notre voisin et moi nous embrassons encore et encore. Je suis sous le charme de ses baisers. Je le lui dis, il s’en étonne.
– Ça fait tellement longtemps que je n’avais pas roulé de pelle… je ne sais même pas si dans les années qui ont précédé mon divorce, j’en roulais encore à ma femme !
– Disons que ça doit être comme le vélo, ça ne s’oublie pas !
Je suis heureuse de le faire rire, et un peu fière aussi. Nous flirtons comme deux vieux adolescents. Je n’ose pas caresser ce corps inconnu qui s’offre à moi, ce n’est pourtant pas l’envie qui m’en manque ! Notre voisin caresse mes cheveux, mon bras.
– Sentez-vous battre mon cœur ?
Je souris parce qu’il semble davantage s’enquérir de mon sein que de mon rythme cardiaque. J’entends son sourire dans sa question.
– Et sentez-vous battre le mien ?
Comme si ma main n’attendait que ce prétexte pour abolir sa timidité, elle court rapidement sur le torse de notre voisin et découvre son sexe gonflé, durci de désir. Je grogne de plaisir et d’excitation. Nos bouches se cherchent. Mes cuisses s’écartent pour inviter sa main à caresser mon sexe. Le bout de ses doigts découvre l’humidité de ma vulve autant qu’il me permet d’en prendre conscience.
Notre voisin grogne d’aise dans ma bouche. J’aime la douceur de sa bite sous mes doigts. Je pense bite et je remarque que ce mot m’excite presque autant que nos caresses et nos baisers. Je me concentre sur ce que je suis en train de faire. Je branle notre voisin. Je suis excitée. J’aime sentir la bite de notre voisin au creux de ma main. Je mouille comme jamais parce que je sens la grosse bite de notre voisin dans ma petite main. Sa main se pose sur la mienne, lui interdisant tout mouvement. Il cesse de m’embrasser, siffle entre ses dents.
– Pas si vite… attendez un peu… vos caresses… Pas tout de suite… Vous allez me faire jouir trop vite…
Son autre main caresse mon sexe comme on explore une planète encore inconnue, quand on est sous le charme de la découverte. À peine a-t-il écarté mes lèvres que mon clitoris a jailli, se précipitant à la rencontre de ses doigts. Ma main rejoint la sienne.
– Mon cher ami, auriez-vous l’extrême obligeance de bien vouloir me doigter ?
– Si fait, très chère, si fait !
Une chance que nous ayons repris nos baisers, ainsi ce dialogue restera à tout jamais captif de mon imaginaire. Ses doigts me pénètrent, son sexe durcit encore. Nous grognons, nos langues toujours emmêlées. Ma main se crispe sur son sexe quand l’orgasme me saisit. Je jouis en essayant de graver à tout jamais dans ma mémoire la violence de cette sensation. Tout semble s’être arrêté autour de nous, autour du plaisir que nous nous offrons.
Plus tôt dans la soirée, quand nous avions évoqué un plan à trois, j’avais récupéré les préservatifs que nous avions achetés pour notre petit-fils « en cas de besoin » et je les avais déposés sur ma table de chevet. Mon bras semble se déployer au ralenti pour en attraper un. La lumière va nous piquer les yeux, je préviens notre voisin.
– Je vais allumer la lampe de chevet
– Ça ne sera pas nécessaire
– …
– J’entends votre étonnement dans votre silence, alors laissez-moi vous expliquer. Quand ma fille était en troisième, c’était l’époque où les associations intervenaient autour du SIDA dans les collèges et lycées et proposaient des ateliers où on apprenait aux élèves à dérouler une capote sur une banane. Ma fille a toujours eu l’esprit de compétition, elle voulait être la meilleure en tout, alors elle a voulu s’entraîner et a demandé à son papa, Super Bricoleur, de lui construire une boîte avec deux ouvertures pour passer ses mains. À l’intérieur de la boîte, une banane sur laquelle elle déroulait, à l’aveugle, la capote. Quand elle a bien maîtrisé l’exercice, sa mère et moi avons dû nous y prêter… Ça aussi, c’est comme le vélo… ça ne s’oublie pas !
J’entends, ou du moins il me semble entendre, le bruit de l’emballage qu’on déchire et…