Le cahier de Bonne-Maman – « Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères, des divans profonds comme des tombeaux »

 

Le retour de Pierrot et de Toine au village marqua aussi le retour à la normale. Mais la vie normale, en 1919, comportait une multitude de règles auxquelles nous devions nous soumettre, même si elles nous déplaisaient, même si nous les trouvions ridicules. L’une d’entre elles, la plus contraignante sans doute, nous imposait de ne pas vivre sous le même toit avant le mariage. De fait, Nathalie habiterait dans la ferme familiale, Pierrot également, Toine chez ses parents et moi, dans ma petite chambre au-dessus de l’école communale. Qu’elles promettaient d’être longues, cruelles, douloureuses ces nuits solitaires !

Très vite, nous enfreignîmes cette règle pour nous retrouver tous les quatre et passer la nuit ensemble, dès que c’était possible, le plus souvent chez Toine. Son père fut notre complice dès la première fois, par amour pour son fils, le seul qui soit revenu des tranchées. Toine avait deux frères, l’un était mort à Xures en août 1914, l’autre fut emporté par la grippe espagnole en 1918.

Peu après notre retour de Nice, je reçus un courrier officiel m’annonçant mon renvoi. Le ministère s’était soudain aperçu que je n’étais pas diplômée à hauteur de ma fonction, je devais donc cesser de l’exercer et rendre le logement que j’occupais « indûment ». J’étais abasourdie. Le vieil instituteur, qu’on avait sorti de sa retraite pour palier le manque de maîtres pendant la durée du conflit, ce vieil instituteur qui faisait aussi fonction de directeur d’école, était écœuré de cette injustice, il me conseilla d’aller en parler au maire, qui trouverait bien une solution pour que je puisse rester au village.

Comme c’est encore le cas, la mairie n’était pas ouverte tous les jours, aux heures de bureau. Quand l’un ou l’autre des villageois devait effectuer une démarche, il se rendait chez l’un des élus municipaux qui ouvrait la mairie le temps nécessaire pour remplir le formulaire, le registre et apposer les tampons requis.

J’allais donc trouver le maire pour lui exposer mon problème. Quand je traversai la cour de l’école, les premières gouttes tombaient. Le temps d’arriver chez lui, à l’entrée du village, un orage apocalyptique avait éclaté. La pluie avait laissé place à un orage sec dont les éclairs déchiraient les nuages noirs comme l’enfer et les grondements du tonnerre retentissaient sans qu’on puisse prévoir à quel moment.

J’entrai en trombe par crainte de la foudre. Je crus un instant que mon entrée spectaculaire, les avait effrayés. Ils étaient comme catatoniques, les yeux exorbités emplis de terreur. Puis, j’entendis les cris de Toine, qui s’était tassé dans un coin de la pièce, il n’était plus chez lui, mais à nouveau dans l’enfer des tranchées. Ses yeux grands ouverts reflétaient l’horreur, son pantalon taché trahissait sa peur.

Je m’approchai et, oubliant la présence de ses parents, m’accroupis face à lui, lui caressai la joue, embrassai son front « Toine, Toine, je suis là ! Toine, Toine, ce n’est que l’orage… », mais il restait coincé dans ses cauchemars, alors, faisant fi de la moindre prudence, je lui pris la main et la glissai sous mes jupons, ses doigts se crispèrent sur mon pubis et il revint dans la réalité.

Je n’ai jamais su si ses parents virent mon geste, s’ils l’ont réalisé. Nous n’avons plus jamais évoqué cette scène.

Oubliant le motif de ma venue chez eux, je relevai Toine et l’emmenai dans sa chambre, où il me parla, la tête posée sur mes cuisses, et où il finit par s’endormir.

Quand je redescendis, je voulus m’expliquer, mais ses parents ne m’en laissèrent pas le temps, ils me remercièrent et me dirent que leur porte me serait toujours ouverte.

Comment as-tu pu deviner que l’orage mettrait Toine dans cet état ?

En guise de réponse, j’exposai au père de Toine la raison de ma venue. Il était impuissant, si le ministère me jugeait inapte à exercer la fonction de maîtresse d’école, tout maire de la commune qu’il était, il ne pouvait imposer ma présence. Il enrageait de son impuissance, mais il me proposa de m’embaucher comme employée de bureau dans sa société de négoce. Quant au logement, le temps que je trouve un véritable chez moi, il m’offrit la chambre d’un de ses fils. Je ne savais pas comment lui exprimer ma gratitude, je pleurais, j’aurais voulu baiser ses pieds, mais comme il le faisait souvent pour masquer son émotion, le père de Toine me rabroua et, pragmatique, me dit « Avec ce que tu viens de faire pour notre fils, c’est nous qui te sommes redevables, Rosalie ! »

Nous étions en train de parler quand une main toqua au carreau. La mère de Toine ouvrit la fenêtre et je reconnus Marie, la petite sœur de Pierrot, je la connaissais bien, je l’avais aidée pour son certificat d’études en 1917. Elle était affolée.

Gaspard Dughet – Paysage à l’éclair

Comme il le faisait souvent depuis son retour, son frère était parti se promener à travers champs pour retrouver sa Provence qu’il aimait tant. L’orage avait éclaté, personne ne s’était inquiété, Pierrot connaissait chaque relief, chaque bosquet, chaque bergerie, il s’était sans doute mis à l’abri en attendant la fin de l’orage. Et puis, un villageois était venu les prévenir, qu’il était tombé fada, il s’était réfugié entre deux rochers et criait « Rosalie ! Ma Rosalie ! Je vais mourir sans t’avoir revue ! ». Tous leurs efforts pour le sortir de sa cachette, pour le faire revenir à la raison avait été vains. Elle avait donc couru me chercher à l’école, où le directeur lui avait dit que je me trouvais chez le maire.

Toine dormait, son père décida de prendre son auto pour arriver plus vite, en chemin, je demandai à Marie d’aller chercher Nathalie, si je ne réussissais pas à réveiller Pierrot de son cauchemar, elle y parviendrait sûrement. Quand, je fus seule avec le père de Toine, je lui expliquai « Toine me confie ce qui le hante, mais c’est à Nathalie que Pierrot le fait. Parce que l’amitié permet certaines confidences que l’amour n’autorise pas ». Il sembla soulagé de cette explication.

Arrivée devant Pierrot, comme je le craignais, il ne me vit pas, son regard était tourné vers ses tourments intérieurs, il ne m’entendit pas quand je lui dis « Mon Pierrot, je suis là ! Prends ma main, viens avec moi ! » au contraire, il faisait de grands signes pour me chasser, comme si j’étais une vision diabolique.

Quand Nathalie arriva, elle lui parla, il ne l’écouta pas plus, nous étions accroupies côte à côte, je lui chuchotai « Tes seins… Nathalie, fais-lui toucher tes seins… ». Je me relevai et de mon corps, masquai à la vue du père de Toine, la main de Nathalie attrapant celle de Pierrot et la portant à sa poitrine. Ce qui avait marché avec Toine fonctionna aussi avec Pierrot. Il retrouva ses esprits, et empli de honte s’effondra en sanglots.

Sur le chemin du retour, le père de Toine lui dit « Non, Pierrot, tu n’es pas un moins que rien, ce sont ceux qui vous ont envoyés dans cet enfer qui le sont ! Ce sont eux, les responsables de cette boucherie qui sont les lâches ! ». Je crois que ses mots eurent plus de poids que si moi ou Nathalie les avions prononcés.

Arrivés chez Toine, sa mère ouvrit la chambre de l’autre fils, Pierrot et Nathalie s’y enfermèrent. Dans la salle à manger, nous étions tous silencieux. Il se passa un long moment avant que Nathalie redescende, un sourire timide aux lèvres. « Il s’est endormi ».

Nous leur expliquâmes que les choses se passaient toujours ainsi, ils nous confiaient leurs atroces souvenirs, nous les écoutions dans les interrompre, enfin, ils s’endormaient et à leur réveil, ils retrouvaient à nouveau leur gaieté habituelle.

Nous étions des villageois, et que ce soit en Normandie ou en Provence, le nom de Freud était inconnu, aussi, il ne faut pas que vous vous imaginiez que nous appliquions ses principes, dans notre univers, on parlait de fous, de fadas, ils vivaient au milieu de nous et quand certains étaient « dangereux », on les enfermait à l’asile sans se poser plus de question. De longues années se sont écoulées avant qu’on entende parler de psychanalyse, l’amour que nous ressentions pour Pierrot et pour Toine, notre instinct ont été nos seuls guides.

Il était l’heure de dîner, le bruit des casseroles qui s’entrechoquent, les odeurs de la cuisine réveillèrent Toine qui fut surpris de trouver sa Nathalie aux côtés de ses parents. Quand il apprit pourquoi elle était là, il remercia son père avec force effusions, ce qui n’était pas d’usage entre un fils et son père à l’époque.

C’est ainsi qu’il fut décidé que Nathalie et moi dormirions chez Toine cette nuit, son père se chargea d’aller trouver les parents de Nathalie et ceux de Pierrot pour les en informer. La raison de cette cohabitation fut connue de tout le village dès le lendemain, ce qui nous évita les regards désapprobateurs. Nous n’étions pas des filles perdues, mais plutôt des héroïnes, des infirmières, de celles qui soignent les plaies en toute modestie et discrétion.

Nous allions passer à table quand Pierrot arriva, il fit le geste de se découvrir pour marquer le respect et saluer ses hôtes, mais constatant qu’il était déjà tête nue, parut décontenancé. « Ne fais pas tant de manières, Pierrot ! Tu es ici, chez toi ! » Toine était d’humeur joyeuse et taquine, ce qui surprit ses parents, mais un échange de regards entre nous quatre, nous informa qu’après le repas, nous passerions à d’autres réjouissances.

Après le dîner, chacun retrouva sa chambre, je partageais la mienne avec Nathalie, mais nous avions prévenu les parents de Toine, qu’il nous faudrait peut-être les rejoindre dans la nuit si les cauchemars venaient les hanter, qu’ils ne devraient pas y voir de mal. « Quel mal pourrait-il y avoir à rendre le goût de vivre à Toine et à Pierrot ? » Je n’ai jamais su s’il avait compris de quelle façon nous leur rendions. Le silence était une vertu, tout comme la pudeur, ce qui est à mon avis, une imbécillité.

Quand il fut certain que ses parents s’étaient endormis, Toine entrouvrit la porte de la chambre où devait dormir Pierrot, et en silence, ils vinrent nous rejoindre. Nous devions faire attention à ne pas faire trop de bruit. Nos mains arrachaient nos vêtements, nos corps réclamaient leur dose de baisers, de caresses.

C’est cette nuit que nous inventâmes le jeu de la boîte à idées. Enfin, c’est cette nuit que nous écrivîmes pour la première fois, clairement nos désirs, nos fantasmes, le jeu en a découlé peu après et il eut plusieurs évolutions, mais j’y reviendrai plus tard.

Toine prit une feuille de papier, la déchira en quatre, nous tendit à chacun un crayon et chacun devait noter ce qu’il l’exciterait le plus avant de le donner à lire à son partenaire « officiel ». Nous nous assîmes, tour à tour, sagement, devant le bureau. Mon tour venu, je regardai mes amours, fermai mes yeux, écoutai mon corps et écrivis ce qui par la suite fut appelé « la figure Rosalie ».

Quand Toine lut le bout de papier rempli par Nathalie, il fit la moue, faussement dépité, je devinai immédiatement qu’il la taquinait, mais elle tomba dans le panneau

On ne réalisera pas le vœu de Nathalie, parce que je n’ai pas envie d’être abstinent…

Comment ça ? Je n’ai pas écrit que tu devais l’être ! J’ai écrit « Regarder Toinou faire à Rosalie ce qu’il ne ferait jamais avec moi »

C’est bien ce que je disais ! Tout ce que je pourrais faire à Rosalie, je le ferais volontiers avec toi !

Émue, elle se précipita dans ses bras, l’embrassa, tandis que je découvrais le vœu de Pierrot, je lui souris, surprise d’en être si peu étonnée. Quand Nathalie lut celui de Toine, elle s’approcha de moi, me le tendit « Tu serais d’accord ? », j’éclatai rire en lui donnant à lire le papier de Pierrot, qui plaqua fermement sa main sur ma bouche « Moins fort ! Qu’y a-t-il de si drôle ? »

Pour toute réponse, nous leur tendîmes les deux morceaux de papier, nous nous allongeâmes sur le lit tandis qu’ils « topaient là », hochant la tête, clignant de l’œil, un sourire complice et entendu sur leur visage.

J’embrassai Nathalie, qui me caressait les seins, le ventre mes cuisses, semblant ignorer mes fesses, mon minou. Je reculai mon visage pour que Pierrot et Toine puissent regarder nos langues danser ensemble. J’imaginai comment chacun se caressait rien qu’à leurs soupirs, à leur respiration.

Du bout de ma langue, je caressais les lèvres de Nathalie, son menton, son cou, je poursuivis langoureusement vers ses épaules. Je savais qu’elle avait rejeté sa tête en arrière, ses doigts caressaient ma bouche. Je les tétai un peu. Un sourd grognement sous mes lèvres. Une respiration sifflante à ma gauche. Une respiration plus haletante au-dessus de moi. Satisfaite, je sentais mon corps déjà bien échauffé le devenir davantage.

Je léchai ses seins comme si je les découvrais, comme si ma bouche, mes mains, ma langue ne connaissaient pas leurs ressemblances et leurs dissemblances, comme si, muette, je voulais les faire remarquer à ces deux hommes qui avaient du mal à déglutir tant ils étaient surpris de voir ce fantasme dont ils n’avaient jamais vraiment osé rêver en train de s’accomplir devant eux.

Cette situation m’excitait bien plus que je ne l’aurais cru. Je prenais conscience du plaisir que je prenais à en offrir à Nathalie, mais aussi à le faire devant Pierrot et Toine, pour les exciter. Je poursuivis ma découverte du corps de Nathalie, par son ventre, mes mains fermement serrées sur ses avant-bras, pour qu’elle m’interdise de relever la tête.

J’entendis le « Oh ! » de Pierrot quand il vit que je mordillais les poils du haut du pubis de Nathalie qui ondulait de plaisir, qui desserra son étreinte pour mordre son poing et empêcher son cri de retentir dans toute la maison.

Je descendis plus bas encore et, comme Pierrot et Toine l’avaient souhaité, pivotai mon corps de telle façon que nous étions chacune bouche contre sexe. Les doigts de Nathalie savaient à merveille comment ouvrir mon corps pour le rendre impudique, elle savait d’instinct ce qui exciterait le plus son Toine.

Nous changeâmes encore de position, elle sur le dos, moi allongée sur elle, aussi sur le dos, nos cuisses outrageusement ouvertes. Je regardais l’un, puis l’autre, un sourire coquin aux lèvres, j’aimais les regarder se masturber, je trouvais ça si excitant, particulièrement Toine et son sexe énorme au creux de sa main virile et délicate.

Son regard semblait me supplier « Aide-moi ! » alors, je pris les mains de Nathalie, leur fis écarter mes grandes lèvres, introduisis le bout de mon index dans mon puits d’amour, avant de le ressortir, tout luisant et de me caresser mon bouton rosé sous ma toison d’or.

L’effet fut immédiat, Toine éjacula à long jet sur mon pubis, suivi de près par Pierrot, quand nous sentîmes que leur sperme mélangés avaient également coulé sur le sexe de Nathalie. Nous les laissâmes, à tour de rôle, nous honorer de leur bouche.

Nous étions bien, tous les quatre, comblés, repus de plaisir, nous pensions attendre quelques minutes encore, avant que Toine et Pierrot rejoignent leur chambre respective, nous endormir paisiblement du « sommeil du juste » maintenant que nous avions chassé les cauchemars pour cette nuit.

D’une voix douce, aux intonations sensuelles, Toine demanda à Pierrot « Et quel était le vœu de notre Rosalie ? » Pierrot sembla se réveiller d’un coup, confus d’avoir omis, dans l’excitation du moment, de lire le papier que je lui avais tendu. Il découvrit mes mots en même temps que Toine.

Nous ne dormîmes pas de la nuit.

« Pierrot serait allongé sur le dos aux côtés de Nathalie, elle offrirait ses seins à ses caresses et ils s’embrasseraient. En même temps, je chevaucherais mon Pierrot et danserais sur son corps comme il aime tant que je le fasse. Toine, qui ferait l’amour à Nathalie, m’embrasserait, tout en caressant mon bouton d’or modulant ainsi mes mouvements à sa guise. Et nous aimerions ça »

Comme l’écrivit Antonio Machado, « Le printemps est venu. Comment ? Nul ne l’a su »

Les souvenirs de Tatie Monique – Le mariage – La nuit de noces

 La route était agréablement ensoleillée, la nuit se faisait désirer, sans doute attendait-elle du ciel des couleurs dignes de sa venue avant de clore cette journée si particulière pour nous quatre. Notre convoi, composé de deux voitures de luxe, pavoisées de morceaux de tulle blanc, traversa villes et villages, klaxonnant quand nous croisions des habitants, avant d’atteindre cette superbe demeure, louée pour y abriter notre nuit de noces.

En m’ouvrant la portière, le chauffeur en livrée m’avait fait un clin d’œil malicieux, la poignée de main virile et amicale qu’il avait échangée avec Christian chassa le moindre doute de mon esprit. Je voyais enfin le visage de l’homme qui m’avait conduite d’Arles jusqu’au village !

Je découvris les lieux avec ravissement, me demandant s’il s’agissait d’une résidence dédiée aux plaisirs d’un notable du coin, ou bien d’un ancien bordel. De ci, de là, étaient disposées de petites gravures, des statuettes, de vieilles photos… des scènes plus ou moins coquines, plutôt plus que moins, voire tout à fait pornographiques.

Nos époux nous proposèrent une « visite-découverte érotique » des lieux. Chaque porte que nous pousserions s’ouvrirait sur une suggestion coquine. Les portes étaient toutes munies de différents œilletons, permettant de suivre les ébats en toute discrétion. J’embrassai Christian, j’embrassai Alain pour les remercier du soin qu’ils avaient pris à choisir ce lieu, que je ne connaissais pas. Catherine en avait entendu parler, mais tout comme moi, elle le découvrait. Dans les bras d’Alain, qu’elle débraguettait lentement, elle lui dit, d’une voix câline et chantante « Tu fais de moi une reine ! ».

Nous entendîmes les voitures de luxe quitter la propriété. Ou, si je veux être précise, l’une des deux voitures. Le chauffeur de celle qui nous avait transportés, Christian et moi, avait « un peu de temps devant lui » et souhaitait faire plus ample connaissance avec sa passagère.

J’entrai dans la vieille cuisine, où il avait choisi de m’attendre, le saluai, lui reprochant, sans grande conviction, le rôle qu’il avait tenu dans le tour que m’avait joué Christian.  J’aimais son impassibilité apparente, que seul l’éclat de son regard trahissait

– As-tu pensé à moi ? À la torture que tu m’infligeais ? Tu ne crois pas que j’avais envie de stopper la voiture pour profiter de ces trésors que je voyais dans le rétroviseur ? As-tu idée de la difficulté de conduire, d’être attentif à la route, quand on entend tes commentaires, tes cris de plaisir, ceux des hommes qui ont la chance de ne pas être au volant ?

J’en convins volontiers et lui demandai comment m’en faire pardonner.

– Si, comme on le dit, ta bouche est aussi agréable que celle de Catherine, pour commen…

Catherine l’interrompit en s’exclamant « Mais comment le saurais-tu ? On ne se connaît pas ! » Le chauffeur eut un sursaut étonné et vexé qu’elle l’ait oublié, puis se souvenant, dans un grand sourire, il répondit 

– Je t’ai crue bien ingrate, mais il est vrai que tu avais les yeux bandés…

Il lui demanda de fermer les yeux. Catherine s’exécuta. Au contact de sa queue, elle sourit. « Je crois me souvenir, mais pour être tout à fait certaine… » Les yeux toujours clos, elle sortit le sexe massif du pantalon, le huma, le lécha, l’engouffra dans sa bouche, le téta. Enfin satisfaite, elle me dit « Laisse-moi regarder les plaisirs qu’il t’offrira ! » et s’adressant au chauffeur « Je ne pensais pas te retrouver un jour… quels bons souvenirs j’ai gardés de toi ! ». Dans l’encadrement de la porte, nos époux souriaient, heureux du plaisir que nous allions prendre.

Je m’agenouillai à mon tour, agaçai du bout de ma langue le gland luisant de la salive de Catherine, un peu surprise de l’absence de prépuce. Sa verge, impatiente de conquérir ma bouche, cherchait à forcer mes lèvres. J’aurais voulu la taquiner plus longtemps, mais je cédai rapidement, incitée tant par ses gestes volontaires que par ses mots crus, mais charmants, qu’il prononçait avec délectation. Je serrais mes lèvres autour de sa hampe. Ma bouche conquise, il me laissa agir à ma guise. J’aimais la pression de ses doigts sous mon menton, qui faisait affluer ma salive. 

Je le regardais, ne voulant pas perdre une miette du spectacle de ses yeux. Une lueur y brillait comme les étincelles qui jaillissent des braises, quand le feu ne veut pas se résoudre à mourir. J’eus à peine le temps de remarquer son rictus impatient qu’il me soulevait par les aisselles. En se retirant de ma bouche, alors que je tentai de le retenir en accentuant mes succions, il me dit, triomphant, qu’on ne lui avait pas menti, mais qu’il avait envie de me baiser sauvagement. 

Il ne prit même pas la peine de se dévêtir, il baissa simplement son pantalon, ce qui accentuait l’aspect bestial de cette culbute, mais combien c’était excitant ! Il me posa sur la table comme si j’étais une denrée rapportée du marché et frotta son gland le long de ma fente, de mon bouton à l’entrée de mon vagin.

J’entendais Alain chuchoter et Christian respirer bruyamment. Comme c’était excitant !

Catherine fit le tour de la table, se plaça derrière moi. « Ne sois pas si pressé ! Profite ! Regarde-moi ces deux petits seins ronds comme des pommes… ! Regarde comme ils sont beaux… comme ils sont fermes ! ». Elle vantait mon corps, comme une marchande à son étal appâte le chaland.  Elle déboutonna ma robe, quand ses mains touchèrent mes seins pour les faire pigeonner, un éclair de désir me foudroya. Elle dût sentir les frémissements de ma peau sous ses mains, car elle se pencha vers moi et nous nous embrassâmes.

– Charmantes salopes… et vous le ne faites même pas pour m’exciter…

Han ! D’un coup de rein, il se planta tout au fond de mon corps.

– … c’est encore plus bandant !

Je sentais sa salive couler sur mon ventre, les caresses de Catherine, nos baisers, les va-et-vient puissants du chauffeur, les mots de Christian à la voix instable, gonflée d’excitation « Qu’elle est belle ! Qu’elle est bandante quand elle s’offre comme ça… ! », les « Ô, pute vierge ! » d’Alain, le bruissement frémissant de leur main coulissant sur leur sexe, effleurant le tissu de leur pantalon « C’que c’est bon de me branler en la matant ! ». Tout, absolument tout, me rendit folle.

– Tu aimes comme je te baise, petite ?

Je criai un « OUI ! » dans la bouche de Catherine.

– Tu en veux encore ?

HAN !

– OUI !

Il sortit entièrement de moi, caressa mon clitoris. Son gland était bouillant, dur et humide.

– Comme ça ?

Il me pénétra de tout son long.

– Montre-moi ! Montre-moi !

Je criais, je me cambrais, je criais de plus en plus fort.

– Baise-moi ! Baise-moi comme une salope ! Comme une chienne !

Il tremblait, me griffait les cuisses. 

Han !

Han !

HAN !

Je jouis à m’en déchirer le ventre. Il cria, son corps secoué de spasmes.

– Salope ! Salope !

Il me griffa les seins avant de s’affaisser sur ma poitrine.

Avant de quitter la propriété, il me chuchota dans un baiser sur le lobe de mon oreille « Ne crois pas un mot de ce que je t’ai dit… tu n’es pas une salope… tu es une déesse ! »

Serrant la main de Christian et d’Alain, il nous félicita et nous renouvela ses vœux de bonheur.

Je tremblais encore du plaisir que je venais de prendre dans la cuisine, j’avais les jambes en coton, Christian me conseilla de me reposer sur le sofa confortable et accueillant de ce petit boudoir aux murs tendus de toile de Jouy aux scénettes érotiques. Joseph me proposa sa compagnie. Reconnaissante, je l’embrassai tandis que mon époux refermait doucement la porte, nous laissant en tête à tête.

– Ô, ma douce mariée, ne vous dévêtez pas tout de suite… M’autorisez-vous ?

Il ouvrit ma robe, en prenant tout son temps. À chaque bouton qu’il dégrafait, j’ôtais un de ses vêtements. Quand il fut nu, je posai mes mains sur mon diadème afin de retirer mes voiles qui commençaient à me gêner.

– N’en faites rien, ma charmante ! N’en faites rien, je vous en supplie ! Permettez-moi de vous goûter ainsi coiffée !

Que la douceur délicate de sa langue était la bienvenue après l’étreinte sauvage dans la cuisine ! Je la sentais dans les replis de mon sexe.

– Joseph… Joseph… tu vas me… faire… oooh… Joseph… 

– Acceptez, douce Monique, que je maintienne vos cuisses généreusement ouvertes…

Je le laissai contempler le spectacle de mon sexe ouvert. J’aimais sentir sa bouche, ses cheveux sous mes doigts… Quand il se fut bien régalé, il me demanda si je consentais à m’allonger sur le flanc. De ma traîne, il fit un lien soyeux, maintenant mes cuisses serrées, il pénétra ce fourreau redevenu étroit et me fit l’amour ainsi, une main sur ma « blanche poitrine », l’autre jouant dans ma « toison d’or », avant de caresser mon clitoris.

Quand nous eûmes joui, il me demanda si je voulais l’accepter comme mon « humble serviteur » pour la durée de ma nuit de noces. J’acceptai. Il déposa de légers baisers sur mon épaule, m’enjoignis de me reposer un peu et partit chercher quelques rafraîchissements et autres gourmandises.

Après m’être restaurée, désaltérée, il entreprit de me faire découvrir certains détails du rez de jardin de la demeure. Nous nous arrêtâmes devant la porte d’un petit salon d’été, d’où s’échappaient des voix familières. 

– Souhaitez-vous regarder ce qu’il s’y passe ?

Joseph fit pivoter une petite gravure, dévoilant un œilleton par lequel je vis Catherine, aux trois-quarts nue, ondulant, lascive, suçant Alain, léchant Christian, léchant Alain, suçant Christian.

– Que tu es belle, ainsi agenouillée ! Oh oui ! Suce-moi comme ça ! Suce-moi encore !

Que j’aimais la voix de mon époux encourageant mon amie !

– Bénissez-moi, mes pères, car je vais pécher !

Je les entendais rire, j’étais troublée, excitée prise entre l’envie de les rejoindre et le plaisir de les observer.

– Racontez-moi, charmante Monique, par le détail, ce qui vous trouble tant

La requête de Joseph aurait pu paraître surprenante, puisqu’il observait lui aussi la scène depuis une autre ouverture, mais il était ainsi. Il aimait les mots un peu précieux, quand il les souhaitait crus, il me disait « Allons, Monique, osez ! Osez ! ». Je me demandai comment lui décrire le bout de la langue de Catherine léchant à toute vitesse le gland de Christian, Alain se branlant rapidement… 

– Ô, ma chérie… mon amour… regarde-moi ! Je te bénis !

Alain éjacula à longs flots sur les cheveux de sa femme, je vis le sperme couler sur son front.

– Bénis-moi à ton tour, Christian !

Pour le faire venir plus vite, Catherine lui titillait les bourses du bout de ses doigts. Que son sourire était éclatant quand il jouit sur elle. Du majeur, il fit le signe de croix sur son front « Va en paix, ma fille ! Va pécher, va répandre le plaisir auprès de ces hommes qui n’attendent que ça ! Va munie de notre double bénédiction ! » Satisfaite, elle se leva « Merci, messeigneurs ! » et me mit une claque sur les fesses en sortant du salon « La curiosité est un charmant défaut ! »

Elle monta à l’étage, on aurait pu croire qu’elle volait tant son pas était léger. Arrivée au milieu de l’escalier, elle se débarrassa de sa robe et c’est toute nue qu’elle ouvrit la porte d’une chambre où elle se ferait tirer… le portrait.

Escortée de Christian, d’Alain et de Joseph, je montai les marches à mon tour. Il n’y avait qu’un seul œilleton et nous ne voulions pas entrouvrir la porte. Alors, nous regardions à tour de rôle, ainsi, chacun de nous eut droit à un spectacle différent. Quand vint mon tour de regarder, il était spécialement réjouissant. Catherine ondulant devant le photographe qui prenait des clichés, était allongée sur un lit moelleux, les cuisses écartées, le sexe dégoulinant de sperme, offert à la vue. Le serveur du café d’Arles avait enfoncé son long sexe dans sa bouche et elle s’en régalait avec des petits cris gourmands, d’une main, elle se caressait la poitrine, de l’autre, elle branlait Pascal « Oh oui ! Comme ça… ta main est… oh ! Vivement mon tour ! »

J’ai eu du mal à reconnaître le quatrième homme, qui se masturbait surpris, en marmonnant des mots que je ne distinguais pas. Quand je demandai à Christian « Mais qui est-ce ? Je l’ai déjà vu, mais je ne me souviens pas où », il me répondit le nom d’une ville et Alain feignit un étonnement embarrassé. Je ris en comprenant ce qu’il mimait. L’imprimeur avait donc trouvé le courage de répondre à notre invitation et de se rendre à nos festivités !

Abandonnant Joseph à ce spectacle, Alain et Christian me prirent chacun une main et m’entraînèrent vers une autre chambre qui m’était spécialement réservée.

J’ouvris la porte et découvris une pièce à l’ameublement singulièrement moderne. Un lit très large, qui tenait plus du podium, sur lequel était allongé l’étudiant. 

– Enfin ! Te voilà enfin ! Tu m’as fait languir, Monique !

Pour me faire pardonner, j’embrassai, je caressai son visage, son corps, troublée par ces souvenirs qui me revenaient par vagues, ces petites vagues qui font perdre l’équilibre, mais dans lesquelles il est tellement plaisant de batifoler, de s’amuser… le voyage dans le train… la chaleur… son sourire… ses mains baissant ma culotte pendant que je récupérais mon panier pique-nique par la fenêtre du compartiment, sur le quai de la gare de Dijon… l’excitation à l’idée que ma tante remarque quelque chose… son sexe que je découvrais du coin de l’œil… la façon dont il m’a déflorée… son compliment avant de me dire au revoir… le petit lit dans ma chambre chez Bonne-Maman… Christian… le regard de Christian… ses caresses, ses baisers quand il me regardait m’offrir à son cousin parisien…

L’étudiant me sortit de mes pensées en me demandant de venir m’allonger sur lui « si tu en as envie… », je pris son sexe entre mes doigts et le fis aller et venir entre mes cuisses. Mon minou était trempé « ça répond à ta question ? ». Son sourire semblait éclairer la pièce, tant il était lumineux. Je m’empalai sur lui.

Quand je relevai la tête, le notaire, nu, se tenait devant moi. Il faisait aller et venir son gland sur mes lèvres comme s’il doutait de mon désir de le sucer. Je l’implorai du regard, « desserre lentement tes dents, Monique… comme si… », il n’acheva pas sa phrase, rejetant la tête en arrière, submergé par son plaisir, sa main sur ma nuque guidait mes mouvements « … oh, Monique ! Ta bouche… ooohhh ! »

Je me cambrai et ondulai puisque l’étudiant m’avait dit son désir de se laisser faire.

– Ô, pute vierge ! Je ne peux pas résister à ton joli petit cul, quand tu l’agites comme ça ! Laisse-toi faire… j’irai lentement…

Je sentis sa langue sur mon anus, l’étudiant sursauta, un peu de salive d’Alain avait mouillé la hampe de sa queue « Ho ! Fais gaffe à ce que tu fais, Alain ! J’suis pas pédé ! ». Je ne dis rien, mais je constatai que son sexe avait pris du volume et de la dureté dans mon minou. Alain me léchait, me taquinait d’un doigt savant, je me sentais me détendre. Je regardai Christian, mais je n’étais pas libre des mouvements de ma tête, le notaire la maintenait et la faisait aller et venir à son gré. Et j’adorais ça !

Christian s’approcha, je commençai à le branler doucement et quand je vis l’alliance étinceler à son doigt, mon corps s’ouvrit totalement. J’avalai le notaire jusqu’aux couilles, l’étudiant tout au fond de moi, mon petit trou se détendit tout à fait. Alain s’en aperçut « J’y vais doucement, Monique… Ferme les yeux et profite… profite ! ». Je profitai de sa lente pénétration, seulement, je gardai les yeux ouverts, rivés sur l’annulaire de mon Christian, qui me disait son amour.

Je ne savais pas comment onduler sans faire sortir l’étudiant ou Alain de mon corps, alors, je bougeais doucement comme on danse le slow en fin de soirée, quand on est exténué.

– Oui ! Bouge comme ça, Monique ! Tu me sens dans ton cul ? Dis-moi, tu me sens ?

Le sexe du notaire dans la bouche, je marmonnai un « Oui ! »

– Dis-le encore, Monique ! 

Décidément, le notaire me l’aura fait prononcer ce mot, aujourd’hui !

– Oui ! Oui ! Oui ! OUI ! OUI !

Alain s’enfonçait tout à fait quand je sentis les mains de l’étudiant attraper mes hanches « C’que t’es bonne, Monique ! C’que t’es bonne ! Dire que… RHAAAAAAH ! » Quand il jouit, son corps fut secoué de spasmes violents, il cria comme je ne l’avais jamais entendu crier. 

Son cri attisa l’ardeur du notaire qui faisait de longs va-et-vient dans ma bouche, j’obéissais à ses ordres, j’ouvrais grand la bouche quand il me le demandait, je la fermais si telle était sa volonté « Suce… suce-moi, Monique ! », il recula d’un mouvement du bassin et, pour son bon plaisir, je tétai son gland « Je viens… je viens, Monique ! J’ai envie de venir dans ta bouche… tu le veux bien, Monique ? » Pour toute réponse, je l’avalai davantage en déglutissant, ma langue vibrait autant que possible, m’arrachant presque une poignée de cheveux tant il crispa ses doigts, le notaire jouit à son tour. En criant. Ce qui n’était pas dans ses habitudes. 

Christian s’échappa de ma main, parce qu’il ne voulait pas jouir. Pas maintenant. « Je me réserve pour plus tard, ma chérie ! ». Il regarda sa main gauche, souleva la mienne d’un geste très tendre « … ma femme ! ». Je sentais l’étudiant débander en moi, mais il ne voulait pas se retirer, il psalmodiait « Quel pied… putain… quel pied… ! »

– Plus fort, Alain ! Vas-y plus fort !

– Tu es sûre ?

J’allais répondre quand un orgasme me transperça, me lacéra de plaisir

– Ô, pute vierge ! Te… te faire jouir… comme… comme ça… ô, pute vierge ! Je viens ! Je viens ! Je viens !

Je sentais Alain jouir, sans doute ne fut-ce qu’une impression, mais c’était comme si je me dilatais davantage sous la puissance et le volume du flux de son plaisir. Alain s’écroula sur moi, le notaire et Christian s’assirent aux côtés de nos trois corps imbriqués, étendus sur ce lit surélevé. J’embrassai l’étudiant qui me caressa le visage. 

Nous restâmes ainsi, tous les cinq, pendant de longues minutes, à profiter de nos sensations. Je ne me souviens plus lequel d’entre nous a résumé le sentiment général par cette phrase « C’qu’on est bien ! »

Quand je fus remise de cet ouragan de plaisirs, je sortis de la chambre. Sur le pallier, je fus un peu déçue de ne pas y trouver Joseph, mais je trouvai de quoi me désaltérer sur un petit guéridon. Guidée par la voix de Catherine, j’entrai dans un boudoir au fond duquel se trouvait une porte entrebâillée, je glissai un œil dans la petite ouverture. Sur un sofa prétentieusement ouvragé, rococo à vomir, Catherine chevauchait le visage de Joseph. Catherine dansait sur la langue de Joseph et la langue de Joseph dansait sur le sexe de Catherine. « Que ta langue est douce, Joseph ! Elle soulage, apaise ma chatte qui… qui a été… tellement… tellement… sollicitée… Ooohh Joseph… Joseph ! »

Toute à mon observation, je n’avais pas remarqué que Christian m’avait rejointe. Je sentis son émotion quand il chuchota, par-dessus mon épaule « Le spectacle te plait ? » Je réalisai que ma main avait glissé le long de mon ventre et que mes doigts peignaient ma toison. Christian bandait très dur dans mon dos. 

– J’aime la regarder… regarde comme elle bouge… ! Je pense à la langue de Joseph… à ce qu’elle ressent… c’est excitant…

– Parce que tu es une femme, mon amour, moi…

– Toi ?

– Moi, je vois sa main et je pense… à la queue de Joseph… je sais ce qu’il ressent quand elle le caresse comme ça…

Je ris doucement, parce que, fascinée par ce broute-minou, je n’avais pas remarqué que Catherine masturbait Joseph. 

Je me retournai pour voir quel homme Christian était en train de saluer. Je reconnus « le balafré » et, ainsi qu’il l’avait fait avec moi quelques mois auparavant, sans un mot, j’écartai son pantalon et jetai un regard curieux pour jauger son sexe.

Il me sourit. « Je l’ai bien mérité ! »

Il souleva mon visage vers le sien, d’une poussée de son index sous mon menton. « Je peux t’embrasser ? »

Nos lèvres se rejoignirent dans un joli baiser. « Bonjour ! »

Baiser. « Bonjour, Monique ! »

Baiser. « Tu n’es pas trop engoncé ? »

Baiser. « Un peu à l’étroit, en effet »

Baiser. « Tu permets ? »

Baiser. « Je t’en prie ! »

Cet homme dont le premier abord m’avait été si désagréable était en train de composer avec moi, un moment d’une tendresse érotique incroyable, tant de douceur… Un baiser à chaque bouton que je dégrafais. Quand sa chemise fut totalement déboutonnée, que je passai ma main sous le tissu pour la lui enlever, il soupira d’aise, je sentais sa peau réagir sous mes mains. Je l’embrassai ainsi tout en l’effeuillant.

Il était déjà nu, couvert de caresses, quand Catherine nous rejoignit. Nous étions allongés sur une banquette de ce boudoir manifestement conçu pour que plusieurs couples puissent se titiller avant de passer dans une des chambres attenantes. Elle se plaignit, sans chercher à mettre la moindre conviction dans le ton de sa voix, que son, minou n’en pouvait plus de ces sexes, de ces doigts, de ces bouches d’hommes, qu’il avait besoin de repos.

Le balafré éclata de rire et provocateur, lui dit « Je t’aurais bien fait des trucs, mais… » Avant que Catherine ait eu le temps de composer un air dépité, il ajouta « … à moins que… »

– À moins que quoi ?

Il s’allongea en travers de la banquette, demanda à Catherine d’en faire autant à ses côtés, me demanda de m’asseoir, une fesse sur une de leurs cuisses, de prendre son sexe d’une main, de caresser celui de Catherine de l’autre, comme si je faisais la liaison entre leurs corps.

– Si je le pouvais, de mon gland j’agacerais ton clito…

Je mouillai mon index droit de ma salive, caressai doucement le clitoris de Catherine, pendant que je cajolai le gland du balafré, de la pulpe de mon pouce gauche que j’avais léché auparavant.

–  Je te pénétrerais lentement… lentement… plus lentement que ça… oui… lentement… comme ça…

J’avais entré mon index et mon majeur dans le vagin de Catherine, tout en branlant le balafré au même rythme.

– J’irais et je viendrais en… outch !… en toi… oui !… à ce rythme… oui… comme… comme ça…

Sentir Catherine onduler sous mes caresses, l’entendre gémir… sentir le balafré frémir de mes caresses, l’entendre contenir ses cris… Je regardais leur corps, je fermais les yeux pour mieux me concentrer, je les rouvrais, les refermais. Leurs mains couraient sur mon corps, sur mes cuisses, se taquinaient sur mon sexe, se caressaient sur mes seins. J’avais conscience que Christian nous regardait, mais c’était comme si mon cerveau refusait de le réaliser.

J’aurais voulu que ce moment de grâce ambiguë se s’arrêtât point, qu’il durât une éternité. 

Joseph toussa discrètement, je levai la tête, l’interrogeai du regard.

– Veuillez accepter toutes mes excuses, mais… Catherine, ma chère Catherine, comme vous me l’aviez demandé… vos invités vous attendent… ravis et impatients…

Comme à regret, Catherine soupira, lascive. Si je ne l’avais pas regardée, j’aurais pu croire qu’elle y allait résignée, mais son clin d’œil malicieux, son sourire coquin, le bout de sa jolie petite langue qu’elle me tira, me signifièrent qu’au contraire, elle était ravie.

Je restai seule avec le balafré, sous le regard de mon mari, admiratif, comblé. Toujours allongé il caressa ma bouche de son pouce, forçant mes lèvres. Je le regardai, à l’instar de celui de Christian, son regard était béat, son sourire très doux. Comment ai-je pu le croire détestable ? 

Mon cœur se gonfla de sérénité. Un autre sourire presque implorant. Je ris, dodelinant et m’agenouillai sur la banquette pour le sucer un peu. La cicatrice qui courait le long de son sexe me parut plus brune que la première fois, le relief plus accentué. Je la parcourus du bout de ma langue, il me demanda de la faire plus légère encore, il ne voulait pas jouir trop vite. Je m’exécutai. Ses doigts se perdirent dans mes cheveux. 

Nous éclatâmes de rire en entendant le bavard marcher vers nous, d’un pas décidé, en chantant une marche où il était question d’un artilleur et de Metz. 

– Ah ! Te voilà enfin ! J’ai cru que tu avais changé d’avis et que tu ne viendrais plus !

– Déparle pas, Monique !

Et mettant la main sur son cœur, pour accentuer l’outrage dont il s’estimait victime.

– … Je n’ai qu’une parole, moi, Madame ! J’avais dit « j’y serai » et me voilà !

Ricanant, je repris ce que je faisais avant cette interruption. Peu après, je sentis ses mains caleuses, puissantes et rugueuses, que j’avais appris à aimer, écarter mes fesses, fouiller toutes mes intimités.

– Boudiou, Monique ! Je ne suis qu’un homme ! Tu me soumets à la torture ! Boudiou, où je la mets ? Dans ton petit con appétissant comme un abricot mûr à point ? Dans ton joli petit cul étroit et pourtant tellement accueillant ?

– Comme tu veux…

Une claque sèche sur mes fesses.

– Combien de fois faudra-t-il te le dire ? On ne parle pas la bouche pleine, Monique !

J’aimais sa désinvolture apparente. Il me baisait toujours comme s’il se moquait de mon plaisir, comme s’il n’y prêtait aucune attention, mais pour l’avoir observé à maintes reprises avec Catherine, je savais qu’il ne s’y prenait pas tout à fait pareil avec elle, parce que nos corps ne réagissaient pas exactement de la même façon. Il nous baisait chacune comme nous le préférions. Mais que ce soit avec elle ou avec moi, il ne pouvait s’empêcher de commenter, de parler à voix haute.

Je me cambrais sous ses caresses savantes, je sentais que je suçais mieux le balafré depuis que le bavard hésitait, « se tâtait » en me caressant.

– Boudiou ! Ce soir, ce sera ton joli petit cul !

Il me pénétra lentement.

– Mais ne jouis donc pas si vite, bougresse ! Tu vas me faire venir !

Pour que « je me calme un peu », il se figea. Et, comme il le faisait souvent, s’adressa au balafré comme si je n’étais pas là.

– Quand je pense que j’étais présent à son dépucelage du cul… !

Il reprit ses va-et-vient. Je suçais toujours le balafré que je voyais sourire.

– Tu le savais ?

– Non !

– Je me vais te narrer ça…

Le bavard entreprit de raconter la scène de façon burlesque et grivoise, l’agrémentant de détails qu’il inventait et à chaque fois que je faisais mine de vouloir contester son récit, il appuyait sa main sur ma tête, de telle façon que la verge du balafré s’enfonçait jusqu’à ma glotte. 

– Tais-toi et suce, Monique ! J’y étais, moi !

Le balafré riait, Christian aussi, ainsi que moi.

– … et finalement, mademoiselle « mais mon p’tit cul, vous ne l’aurez jamais », boudiou ! Elle aime ça ! Tiens, regarde comme elle aime ça ! Boudiou ! Une pine dans le cul, une autre dans la bouche et la Monique est au Paradis !

J’aurais voulu rire, mais je jouis si fort qu’un cri de bête sauvage s’échappa de ma bouche. Je sentais les vibrations de ce cri se répandre le long du sexe du balafré, qui jouit presque aussitôt. Le bavard se plaignit d’avoir fait tout ce chemin pour jouir à peine arrivé.

Christian lui offrit une coupe de Champagne « en dédommagement » 

Nous étions bien, riant comme des gamins, nos corps comblés. Le balafré me prit dans ses bras et dit à Christian

– Tu es un sacré veinard d’avoir trouvé ce trésor, cette déesse… et un homme bien avisé de l’avoir épousée…

– Oh, fatché ! Tu nous la fais pleurer !

À trois, ils séchèrent mes larmes de bonheur à force de caresses et de baisers. 

Un à un, nos invités repartirent de la propriété. Alors que nous avions tant d’espace, tant de chambres pour nous, nous décidâmes de passer la fin de la nuit dans la même, celle « au grand lit ». De ma vie, je n’ai jamais vu un tel lit, aussi imposant. 

Je chevauchais Christian, lui demandant s’il était heureux de m’avoir épousée, de notre nuit de noces. Sa réponse fut couverte par la voix puissante de Catherine « Alain ! Alain ! Mon amour ! Encule-moi ! Encule-moi aussi fort que tu m’aimes ! » Le cri de plaisir que ces deux-là poussèrent déchira la nuit, faisant apparaître le soleil.

Épuisés par tant de plaisirs, nous nous endormîmes et nous réveillâmes bien trop tard pour assister au déjeuner, dont nous aurions dû être les invités d’honneur.

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En guise d’épilogue, voici la raison qui a poussé Tatie Monique à livrer ses souvenirs

 

 

Les souvenirs de Tatie Monique – Le mariage – La cérémonie

Bonne-Maman et Nathalie avaient organisé un déjeuner en famille, auquel n’assisteraient ni Alain, ni Catherine, prétextant qu’avec ce double mariage, nous serions trop accaparés par les invités lors du vin d’honneur et de l’apéritif dînatoire qui suivraient la cérémonie.

Nous devisions joyeusement comme on peut le faire quand on est heureux de se voir, mais qu’on ignore combien d’années nous sépareront de la prochaine rencontre. Après le dessert,  pendant que le café passait, je me levai et annonçai que je devais rejoindre Catherine pour nous préparer et mettre au point certaines détails de la cérémonie.

Dans la rue, je fermai les yeux, soulagée de constater qu’il restait assez de sperme d’Alain dans mon sexe pour que je le sente couler et mouiller ma culotte. Je retrouvai Catherine devant la petite mairie. Joseph avait accepté d’être le complice de la surprise que nous réservions au notaire, il riait sous cape, comme un gamin farceur. 

Catherine lui avait confié le soin de nous apporter nos tenues, parce que nous voulions respecter la tradition et ne pas les dévoiler à nos fiancés avant la cérémonie. Nous voulions lire l’émerveillement dans leurs yeux quand nous les rejoindrions sur le parvis de la mairie.

Nous pénétrâmes dans le petit hôtel de ville, nous enfermâmes dans la pièce qui tenait à la fois d’archives municipales et de débarras pour y revêtir nos beaux atours. Nous entendîmes le notaire discuter avec Joseph, il savait que nous nous changions et expliquait à notre complice qu’il voulait répéter son discours et vérifier que les registres ne comportaient aucune erreur. Il chargeait Joseph de faire le guet pour empêcher quiconque d’entrer inopinément dans l’une des deux pièces.

Avant de boutonner ma robe, Catherine glissa sa main entre mes cuisses et, constatant l’humidité de ma culotte, me susurra « Ça va, il en reste ! », je devinai son sourire, l’éclat de ses yeux. Elle me caressa les seins en m’affirmant aimer peloter une future mariée le jour de ses noces.

Je me retournai, l’embrassai, la caressai à mon tour. Elle n’avait pas encore enfilé sa robe. Bon sang, qu’elle était belle avec ses dessous de dentelle blanche ! Je glissai à mon tour ma main entre ses cuisses. « Ne t’inquiète pas, j’ai fait le plein avant de venir ! ». Nous ne parvenions pas à calmer notre fou-rire. Comment une telle horreur avait pu sortir d’une aussi jolie bouche ?

J’eus du mal à boutonner sa robe, prenant soudain conscience de l’importance de cette cérémonie. Catherine me maquilla, je maquillai Catherine, nous posâmes les diadèmes sur le dessus de nos têtes, rabattîmes le voile qui devait masquer notre visage et vérifiâmes que la traîne de chacune « tombait bien ». Satisfaites, nous sortîmes du petit local et nous dirigeâmes vers la grande salle qui tenait lieu de salle des mariages et des délibérations du conseil municipal.

Joseph siffla d’admiration quand il nous vit « Toute la beauté du monde incarnée en deux femmes ! », je me sentis rougir de ce compliment. Nous toquâmes à la porte et entrâmes, avant d’y avoir été invitées.

Le notaire, surpris, releva la tête. Ses yeux pétillaient quand il nous sourit. « Je répétais mon laïus » Qui d’autre que lui employait ce terme ? ! Catherine s’approcha de la grande table où se trouvaient deux gros registres, divers papiers et le discours, prit le tout dans ses bras et les posa sur un des bancs du deuxième rang. Quant à moi, je m’emparai de l’écharpe tricolore, en ceignis le notaire, puis nous nous allongeâmes, les jambes pendantes, nos robes relevées sur nos cuisses écartées, en travers de la table derrière laquelle il officierait dans moins d’une heure.

– Justement… on avait pensé que…

– … pour ne pas bafouiller, il te faudrait…

– … donner un peu d’exercice…

– … comme un échauffement

Et, d’une même voix

– … à ta langue !

– Mais vous êtes… diaboliques !

Néanmoins, il s’exécuta avec toute sa science. J’aimais comme ses doigts écartaient le tissu de ma culotte, sa langue gourmande… J’aimais l’hésitation dans son regard. Devait-il faire jouir l’une et ensuite, l’autre ou butiner de ci, de là ? Catherine ne lui laissa pas le choix. Elle maintint sa bouche collée sur mon minou, pendant qu’elle et moi nous embrassions, n’ayant dégagé que nos bouches de nos voiles pudiques. 

Le notaire se montra plus habile encore que d’ordinaire. Je jouis rapidement. Il semblait vouloir aspirer tout mon plaisir au travers du tissu de ma culotte. Mon pied frôla son pantalon et je sentis sur ma cheville la puissance de son érection.

Nos doigts avaient froissé ses cheveux, reprenant son souffle, la bouche luisante, il s’apprêtait à faire de même à Catherine. Elle tint à s’excuser par avance du sperme d’Alain qui inondait sa culotte.

– Tu sais bien que j’aime ça ! Ne fais pas l’innocente !

– Qu’est-ce qui t’excite tant ?

Catherine venait de poser la question que je n’avais jamais réussi à formuler. Le notaire, soudain sérieux, chercha les mots précis avant de nous répondre.

– Quand vous êtes pleines de son sperme, quand je le vois vous faire l’amour, quelque soit l’orifice qu’il honore, je pense au regard, au corps de ma femme si elle était à votre place et ça m’excite incroyablement.

Baissant la voix, il ajouta « Voilà, vous connaissez mon lourd secret. »

– Fais-moi jouir avec ta langue, que je réfléchisse mieux !

Catherine appuya la tête du notaire entre ses cuisses. Elle retenait ses cris, comme j’avais dû contenir les miens quelques minutes auparavant. Elle ondulait. La voyant faire, j’attrapai les doigts du notaire, agrippés au rebord de la table et m’en servis pour me faire jouir dans une caresse rapide avant de rabattre mon voile sur mon visage. Catherine jouit à son tour. À son sourire, je sus qu’elle avait trouvé la solution.

Nous venions de poser pied à terre quand nous entendîmes Joseph saluer bruyamment la secrétaire de mairie venue assister le notaire, qui tentait de masquer son érection derrière l’écharpe tricolore, nous lui affirmâmes que si elle la remarquait, ce serait à cause d’un regard mal placé. Ses lèvres luisaient encore, je les lui essuyai d’une caresse de mon pouce.

Avant que la secrétaire n’entre, tandis que nous remettions tout en place, je m’adressai au notaire, au travers de mon voile et lui demandai « En quoi aimer offrir et recevoir du plaisir est diabolique ? » Vaincu, il haussa les épaules, ce fut ma première victoire de ce qu’il nomma, par la suite, nos joutes philosophiques.

Quand nous sortîmes de la mairie, encadrant Joseph « Notre ami a-t-il goûté votre douce surprise ? » « Il me semble bien ! », je fus saisie en voyant nos époux si beaux. Ils nous regardaient comme si nous étions une apparition miraculeuse. Nos invités, les villageois se tournèrent vers nous quand le bavard s’exclama « Fatché ! Qu’elles sont belles ! » puis, se retournant vers Christian et Alain « Autant qu’ils sont beaux ! »

Le soleil rebondissait sur les murs des maisons, sur le dallage de la place, même le monument aux morts semblait nous sourire. Je ne sais pas qui a commencé à applaudir, mais bientôt, tout le monde battait des mains. 

Je regardai mon père, fier et heureux, ma mère essuya une larme, mais bientôt je n’eus d’yeux que pour Bonne-Maman et Nathalie qui se tenaient par la main. Qui dans l’assistance, à part nous six, aurait pu deviner ce que ce geste signifiait ?

Christian et Alain nous reprochèrent notre beauté, nous accusant d’avoir voulu les faire mourir d’admiration avant la cérémonie. Nous leur retournâmes le compliment.

J’avais promis aux fillettes de la petite classe le rôle de demoiselles d’honneur. Je souris, émue de les voir prendre place pour tenir nos traînes, quatre gamines sur chaque voile… pourvu qu’aucune ne tombe, sinon… Dans cette école, il y avait un garçon, toujours prompt à la bagarre, rétif à l’ordre, craint plus qu’apprécié des autres écoliers. Il se tenait à l’écart, pour une fois bien habillé, à peu près bien coiffé, étrangement gracieux. Quand je vis Alain s’approcher de lui, se pencher et lui murmurer quelque chose à l’oreille, il se gonfla d’orgueil, hocha la tête en guise d’approbation et fendit la masse des autres bambins, un sourire éclatant d’une oreille à l’autre. « Ce sera notre garçon d’honneur » je l’avais compris avant même que Christian me le précise.

La cérémonie fut splendide. Quand le notaire nous demanda de soulever nos voiles pour qu’il puisse constater de visu que nous étions bien celles que nous prétendions être, ses pommettes se teintèrent de rose. Je lui souris avant de me tourner vers Christian. « Tu étais si belle… et ton regard clair et pur… et le notaire… j’ai tout de suite compris ce que vous veniez de faire. Je t’aurais volontiers culbutée, là… devant tout le monde ! Mais il y a des choses qui ne se font pas… surtout devant ma maman ! »

Je me souviens aussi très bien de ce petit coussin, où reposaient nos alliances, tenu à bout de bras par ce gamin, gonflé d’orgueil qu’on le remarque pour autre chose qu’un méfait. Je me souviens de Christian ayant du mal à me passer l’anneau « Boudiou ! C’est qu’elle est encore vierge ! Tu verras, ça rentrera tout seul cette nuit ! » Les éclats de rire dans la salle, le regard en biais que je lançai au bavard, son air jovial et innocent. 

– Vous pouvez embrasser la mariée

– Oh fatché ! Il va nous la dévorer toute crue !

L’hilarité générale, les gros yeux et le coup de coude dans les côtes que sa femme lui décocha.

Et puis, ce fut un tourbillon. La sortie de la mairie, les photos de groupe, en couple.

– Les deux couples ensemble !

– Avec les parents.

– Et les mamies !

– Et les témoins !

– Et la famille, maintenant !

L’entrée dans la salle des fêtes. Le parfum enivrant de nos fleurs préférées. Les toasts que l’on s’apprêtait à porter. Une silhouette familière, mais que je ne reconnaissais pas. Un jeune homme aux cheveux ras. « VIVE LES MARIÉS ! », la silhouette qui se retourne. L’étudiant, le cousin de mon Christian ! Son sourire. « Je peux ? » « Et comment ! » Ses bras m’enlaçaient, je le remerciai et lui demandai ce qu’il devenait. Il avait repoussé, de sursis en sursis, son incorporation, et avait finalement opté pour un service outre-mer, et prononça le mot magique « coopération », qui était à l’époque l’aristocratie des troufions. Christian et Nathalie, leur grand-mère, l’avaient invité, lui demandant le secret afin de me faire la surprise. Sous le coup de l’émotion, je criai « JE T’AIME, MON CHRISTIAN ! » à l’instant précis où les conversations se calmaient, laissant place à un silence soudain.

La musique retentit, Catherine, Alain, Christian et moi ouvrant le bal. Petit à petit, les invités nous rejoignirent. Une danse en entraînant une autre. L’alcool coulait à flots, les fumées de tabacs blonds et bruns se mélangeaient, envahissant la salle. 

Je remarquai Alain dansant avec la femme du notaire, le clin d’œil de Catherine m’indiqua que son plan fonctionnait.

Un peu plus tard dans la soirée, je parlais avec ma mère, quand le notaire s’excusa auprès d’elle. « M’autorisez-vous à vous emprunter votre fille ? J’aurais un détail amusant à lui faire découvrir », d’un mouvement de tête, il invita également Catherine et Christian à le suivre.

À l’étage, entrouvrant une poste, nous vîmes « Madame le Notaire », la tenue en désordre, se faire culbuter par Alain, qui avait laissé tomber la veste, mais avait gardé son beau costume, son sexe qui sortait par la braguette, paraissait encore plus énorme que d’habitude.

Comme une mauvaise bande stéréo, j’entendais les « Alain… Alain… nous sommes fous… ooohhoohh… Alain… mais… Alain… mais que faites… ooooOOOOooohhh… Alain… Alain ! Osez tout ! » de la femme du notaire, tandis que dans mon dos, je l’entendais chuchoter « OUI ! Oh oui, Alain ! Baise-la bien ! Oui ! Encore ! Comme ça ! Oh oui ! Baise-la fort, ma femme ! Comme tu sais si bien le faire ! », tout en le sentant se branler.

Je croisai le regard de Christian, celui de Catherine. Sans un mot, elle et moi nous agenouillâmes, prenant soin de relever nos robes pour ne pas les salir. Nos langues dansaient sur son sexe pendant qu’il regardait sa femme se faire baiser, comme il n’aurait jamais osé en rêver. 

Christian dit à mi-voix « Une telle cérémonie mérite bien une cravate, monsieur le notaire ! », je dégrafai le haut de la robe de Catherine, juste assez pour qu’il puisse glisser son sexe entre ses seins généreux. 

Je nous vis, une fois encore comme échappée de mon corps. Le notaire, la queue entre les seins de Catherine, observant son épouse se faire baiser par Alain dans la pièce d’à côté, moi à quatre pattes aux côtés de Catherine, léchant le gland, la hampe de ce membre qui disparaissait et réapparaissant à allure régulière dans le fourreau soyeux, chaud et cuivré de la poitrine généreuse de mon amie. Christian qui tantôt faisait le guet, tantôt regardait Alain, tantôt le trio que nous formions avec le notaire et qui se branlait, le sexe enveloppé de mon voile blanc. 

– Ô, pute vierge ! Mets-toi à genoux, que je te vienne dans la bouche !

Le notaire attrapa le visage de Catherine entre ses mains et jouit du regard surpris de sa femme quand Alain « ouvrit le robinet ». Christian répandit sa semence sur mon voile et sur mes cheveux.

Nous nous hâtâmes de redescendre avant que la femme du notaire ne s’aperçoive qu’elle avait été observée, prenant du bon temps avec l’un des deux mariés. 

Quand nous arrivâmes dans la salle, les invités au vin d’honneur commençaient à rentrer chez eux. Bonne-Maman parlait avec ses filles et leur époux, Marie-Claire vint à ma rencontre. M’embrassant, elle s’excusa de devoir nous abandonner, elle se sentait fatiguée. Je la crus volontiers, les crispations de son visage, les cernes apparues brusquement ne laissaient place à aucun doute. J’embrassai Jean-Pierre et leur dis « À demain ! »

Nathalie parlait avec un papy que je crus être un parent éloigné, mais Christian ne le connaissait pas non plus. Il me faisait cette réflexion, quand nous remarquâmes l’éclat dans leurs yeux, leur sourire et leurs mains qui s’interdisaient les caresses dont elles avaient envie.

Un peu plus tard dans la soirée, la voix du notaire retentit, couvrant le brouhaha.

– Votre attention s’il vous plait ! On m’informe que les mariés sont priés de rejoindre les véhicules qui les mèneront à l’hôtel réservé spécialement pour eux !

Cette longue et merveilleuse journée se termine en apothéose par la nuit de noces

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