Bonheurs des jours, confidences épistolaires – Objet : Madame à confesse

Le 15 mars 2019

Mon petit Lucas,

Puisque tu le souhaites, je poursuis le récit de nos petites représentations théâtrales et comme je confierai cette lettre à Pauline, elle portera plus particulièrement sur sa grand-mère afin que vous puissiez la lire dans les bras l’un de l’autre.

Quand Madame a décidé de tourner le dos à l’Église, elle a aussi choisi de rester fidèle à sa foi. À ce moment-là de sa vie, notre soutien et surtout celui de Nathalie et de Barjaco lui ont été d’un grand secours. Néanmoins, son besoin d’exprimer sa rage et sa colère se manifestait dans les saynètes qu’elle interprétait. De toutes nos créations, les siennes étaient les plus anticléricales.

D

Je pense en particulier à celle où elle jouait une novice s’apprêtant à devenir nonne, qui se confessait à un moine lubrique, rôle tenu par le Bavard « le hasard des coïncidences » faisant qu’il avait le crâne dégarni « comme une tonsure » alors que ses autres confrères avaient leur chevelure intacte. Comme tu l’imagines, le confesseur demandait à la novice si elle avait déjà commis le péché de la chair, si elle avait eu de mauvaises pensées. La novice répondait qu’elle ne comprenait pas le sens de sa question, alors le confesseur lui demandait de le rejoindre et la tourmentait de questions.

– Ma fille, lors de ta toilette, comment laves-tu ton corps ? Montre-moi…

Madame faisait tomber sa tenue, ne conservant que son voile et une liquette très légère en coton blanc. Le Bavard faisait signe à deux curés, le Père Alain et le Père Martial, qui déposaient à ses côtés un bénitier rempli d’eau. Madame mouillait son corps, en commençant par les épaules, puis les seins, le ventre, les cuisses, les mollets, les pieds. Le Bavard lui désignait son entrejambe.

– Et là ? Comment fais-tu ?

Madame prenait de l’eau dans sa main, la glissait entre ses cuisses, se lavait et le Bavard appuyait sur sa main

– Frotte plus fort, petite ! Frotte plus fort ! N’as-tu toujours aucune mauvaise pensée ?

– Je crois que si, désormais…

– Il faut les extirper de ton âme !

Pour ce faire, Père Alain lui tendait un goupillon, que le Bavard faisait coulisser entre les seins de Madame.

Te sens-tu purifiée, ma fille ?

– Pas tout à fait…

Alors, Père Martial tendait un second goupillon.

– Et maintenant ?

Oh non ! Je crois que c’est encore pire ! Mes pensées…

– À quoi penses-tu ?

– À votre goupillon, celui qui se dresse sous votre robe de bure, je… je le…

Lui tendant un des deux goupillons, le Bavard demandait à la novice de mimer ses pensées. Madame se livrait alors à une fellation sur l’un des goupillons, tout en attrapant le second qu’elle faisait glisser le long de son corps avant de se masturber avec.

– Délivrez-moi de ces pensées impures, mon frère ! Délivrez-moi !

Le Bavard, toujours serviable, l’enjoignait alors à s’agenouiller devant lui « approche-toi, pécheresse, que je puisse te délivrer ». Madame s’approchait, le Bavard relevait le bas de sa robe de bure, Madame s’y engouffrait, de la tête jusqu’à mi-dos.

– Ne dis plus un mot, ouvre ta bouche et… oui… tu as compris comment… outch, ne sois pas si gour… man… de… Oh mes frères, cette novice commet le péché de gourmandise… Venez à ma rescousse !

À ce moment, Père Martial et Père Alain, s’approchaient, tandis que l’un soulevait la chemise encore humide de Madame, l’autre entreprenait de la fesser. Madame se tortillait dans tous les sens, gloussant de plaisir.

Le Malin la possède au-delà de ce qu’elle nous a avoué ! Père Martial, tentez d’extirper le démon qui la ronge ! Appliquons la procédure requise et vous Père Alain, priez en attendant votre tour !

Quand Madame eut l’idée de cette saynète, le film L’exorciste était sorti en France depuis trois ans. Si elle en connaissait le pitch, elle ne l’avait pas encore vu. En fait, des provençaux seuls Alain et Christian avaient été le voir. Monique venait de s’installer au village au moment de sa sortie nationale et, tout comme moi, avait craint d’en faire des cauchemars.

Cathy n’allait presque jamais au cinéma, à cause de ses horaires de travail et parce qu’elle préférait consacrer ses loisirs à des activités physiques. Après la mort de Paulo, elle avait passé ses soirées à regarder fixement l’écran de sa petite télé qu’elle ne pensait pas toujours à allumer. Fin 1974, elle passait beaucoup de temps avec Monique, la seule femme à l’époque avec laquelle elle pouvait parler librement de ses appétences sexuelles et aussi de ses tourments.

Les rares fois où le Bavard allait au cinéma, c’était en famille pour regarder ou bien les comédies françaises, ou alors le dernier Bébel ou bien encore des westerns et autres productions hollywoodiennes.

Joseph n’était pas très amateur de cinéma, il lui préférait le théâtre mais surtout les opérettes, ce que je trouvais vraiment ringard, mais il assumait ses goûts avec une telle évidence que jamais personne n’a songé à le chambrer à ce sujet.

Jimmy, tout à la rédaction de sa thèse, n’avait pas vu l’Exorciste, contrairement à Martial, qui, comme tu le sais, est friand de ce genre de films.

Lors d’une séance de la Confrérie, Madame s’était isolée avec Alain « pour régler quelques détails d’une surprise que je vous prépare ». Comme je te l’ai expliqué, il était hors de question qu’elle nous rencontre au vu et au su des villageois afin de garder intacte sa couverture officielle de respectabilité. Elle voulait qu’Alain lui donne certaines précisions.

–Le Bon Dieu est à tes côtés, jolie Madame, figure-toi que…

L’entraînant dans le salon, la réunion se tenait chez eux, il avait ouvert “le placard à malices” et avait sorti deux cassettes betamax. Je ne saurais te dire si le format VHS existait déjà, quoi qu’il en soit, Alain était le seul, parmi mes connaissances, à posséder un magnétoscope et à participer à un trafic de films piratés ou qualifiés de sulfureux. Ils convinrent d’un rendez-vous afin qu’elle puisse le visionner sans dévoiler la surprise qu’elle nous réservait. Ils nous avaient ensuite rejoints dans la bibliothèque.

Note de Madame : Je crois que jamais un film ne m’a autant impressionnée. Une chance qu’Alain ait été à mes côtés ! J’ai eu si peur que je n’ai même pas songé à…

Note d’Alain : À mon grand regret, parce que ta poitrine qui se soulevait… ô pute vierge, mon membre aurait tant aimé vibrer au rythme des battements de ton cœur !

Note du Bavard : Fas cagua, la Fiancée ! Avec tes blablas, tu me coupes tout l’effet érotique ! J’ai plus vingt ans… je me mets en route tout doucettement, piano piano, et quand je bande, tu nous fais les cahiers du cinéma… en plus, Madame, elle s’en est même pas servi… alors, si c’est pas pour me faire chier, c’est bien imité !

Note de Sylvie :Le Bavard, s’il n’a pas tout à fait raison, n’a pas vraiment tort non plus !

Père Martial relevait alors la liquette de Madame, découvrant son fessier rosi par les claques qu’il avait reçues et la pénétrait en psalmodiant à mi-voix des incantations dans une langue qui aurait pu être du latin, puis allait et venait en elle selon les recommandations du Bavard, « Plus vite plus fort sortez de sa grotte, Père Martial rentrez-y d’un coup encore plus fort plus loin sortez entrez fessez-la mieux que ça ! Chassez le démon qui la possède en la possédant plus fort ! ».

Nous ne pouvions voir comment Madame suçait le Bavard, mais nous pouvions l’imaginer quand il sortait de son rôle de “frère confesseur” en criant ses jurons habituels « Boudiou ! Fatché ! Madame, tu me suces trop bien ! » et quand nous voyions les mains du Bavard se crisper sur sa robe de bure.

Quand Madame était sur le point de jouir, Père Martial se retirait, rafraîchissait le derrière de la pénitente en l’aspergeant d’eau “bénite” avec l’un des goupillons.

Le Bavard invitait alors Madame à se relever. Bon sang ! À chaque fois, elle était rouge carmin des cheveux jusqu’au nombril, nous savions tous ce que cela signifiait. La liquette presque transparente bien que quasi sèche, collait encore à sa peau. J’aimais sentir l’excitation collective que la vue de ses mamelons durcis, brunis faisait naître chez tous les spectateurs. Nous avions du mal à ne pas nous ruer les uns sur les autres avant la fin de la saynète et il nous arrivait souvent de nous caresser sans en avoir pleinement conscience.

Madame, dans un geste théâtral, ouvrait alors sa liquette dévoilant sa magnifique poitrine et, tout en suppliant son confesseur de l’aider à chasser le démon qu’elle sentait là, tout contre son cœur, caressait ses seins splendides, lourds d’une façon tellement sensuelle que le désir de les toucher, de les embrasser, de les lécher, de les sucer s’emparait de toute l’assistance. Le Frère Confesseur se sacrifiait alors, nous faisant baver d’envie.

Madame ne m’avait pas menti lors de notre première rencontre, sous ses airs lourdauds, grossiers, vulgaires, le Bavard est un amant exceptionnel !

Dès qu’elle commençait à se pâmer, le Frère Confesseur cessait de la caresser, demandait au Père Alain de prendre place entre les seins de Madame. Pendant ce temps, il ôtait sa robe de bure.

Assis sur nos chaises, à quelques mètres de lui, nous constations souvent son excitation extrême, son gland violacé perlait et si je tournais le regard vers Monique, je voyais, avec un amusement sans cesse renouvelé, sa bouche entrouverte d’où sortait le bout de sa langue gourmande.

Madame agenouillée, la queue de Père Alain allant et venant entre ses seins, disparaissant, réapparaissant, suppliait ces trois hommes d’Église de la délivrer enfin. Elle se mettait ensuite à parler d’une voix rauque et métallique, dans une langue étrange faite de borborygmes et de sifflements, entrecoupés de jurons spécialement orduriers et, semblant avoir perdu toute contenance, écartait les lèvres de son sexe, se masturbait frénétiquement. Regarde ma chatte ! Regarde ma chatte de salope ! avant de reprendre sa logorrhée incompréhensible.

Le Bavard reprenait alors place dans le confessionnal et lui ordonnait de s’empaler sur son goupillon béni des dieux. Selon son degré d’excitation, Madame choisissait de le faire ou bien par l’entrée principale ou bien par l’entrée des artistes et suçait alternativement Père Alain et Père Martial qui se tenaient debout à ses côtés.

J’adorais voir toutes ces mains courir sur le corps de Madame, caresser ses seins, son ventre, son clitoris. J’aimais l’entendre crier quand elle jouissait enfin. Un cri retentissant, l’expression même de la délivrance, quand l’orgasme s’échappe tel un cheval fougueux !

En règle générale, le Bavard et le Père Martial avaient déjà joui. Père Alain faisait courir son énorme goupillon personnel sur le corps et le visage de Madame, qui ne cessait de le caresser, avant de l’inonder de son flot de sperme et de tracer sur son front maculé un signe de croix. Le Frère Confesseur donnait alors la dernière réplique « Tes péchés sont pardonnés au nom du Père (il désignait Père Alain), du Fils (Père Martial) et (han !) du Saint-Esprit » tandis que nous les applaudissions à tout rompre.

Ma prochaine lettre portera sur un autre aspect de la Confrérie du Bouton d’Or, mais t’en dévoiler le sujet me priverait du plaisir de te savoir sur les charbons ardents. Nous avons chargé Pauline de t’embrasser pour nous, à bientôt !

Sylvie, la Fiancée

Lettre n° 13