Le 22 février 2019
Mon petit Lucas,
Je me doutais bien que tu allais vouloir en savoir une peu plus sur Madame. Tu vois, une des choses qui au lieu de nous éloigner les unes des autres nous ont liées plus intimement, ce sont nos différences et nos points communs. Une sorte de cocktail magique dont les ingrédients auraient été fournis par la vie, mais dont la recette aurait été habilement élaborée par nos soins.
Le point commun que j’ai avec Monique (outre le goût pour ton grand-père !), c’est le sens de l’humour et de la dérision. Avec Cathy, c’est celui du teasing, faire monter le désir lentement, nous faire désirer tout en maîtrisant nos emballements (ce dont Monique est tout à fait incapable, par exemple). Avec Madame, nous partageons le goût de la lingerie. Goût qu’elle doit à son mari, parce qu’avant même qu’elle n’entre dans la confrérie, le Notaire lui offrait des dessous chics quand il voulait lui faire plaisir. Il lui avait même proposé de ne pas la regarder si elle avait trop honte, mais rien que de savoir qu’elle les portait, le rendait heureux.
Et ce fut même le code d’un jeu intime entre eux. Pour lui signifier que cette nuit… Madame laissait négligemment traîner les boîtes d’emballage des dessous qu’elle porterait et qu’il aurait le loisir d’admirer sur elle dans l’intimité de la chambre conjugale. À l’époque, les bas étaient coûteux et les plus jolis, excessivement fragiles, d’autant que Madame avait pris goût aux bas de soie (quand elle me les fit découvrir, je compris tout de suite pourquoi !), on les rangeait donc à plat, dans leur boîte en prenant la précaution de les protéger avec du papier de soie.
Plus tard, quand elle fut consœur, elle modifia un peu les règles, elle glissait un élément de sa lingerie (généralement une petite culotte de soie ou de dentelle) dans une poche de la veste ou du pantalon de son époux à moins qu’elle ne la glissât dans sa serviette de travail.
Quand il la découvrait, il bandait directement. Madame le savait et elle aimait ça. Tout comme elle aimait lui faire savoir qu’elle venait ou qu’elle allait coucher avec le Bavard. Leur relation est très particulière, le Bavard représente tout ce que Madame a toujours cherché à fuir, pourtant, dès le début, elle a compris qu’elle l’aimait sans doute pour tout ce qu’elle détestait chez lui. Le Notaire était (et est toujours) ravi parce qu’il aime imaginer sa femme avec un autre, il aime quand elle revient en pleurant, en se traitant de souillon, en implorant son pardon et ce jeu-là, ils le jouent vraiment mieux quand c’est le Bavard qui tient le rôle de l’amant.
Leurs jeux intimes débutaient toujours par le même rituel, une sorte de préliminaire d’une longue durée imposée. Je te plante le décor, le préambule, ensuite je te raconterai un de leurs scénarios.
Par exemple, le Notaire rentrait chez lui, manifestement courroucé, les gamins n’avaient qu’à bien se tenir. À table, il annonçait à sa femme, d’un ton cassant, qu’il aurait quelques précisions à lui demander à la fin du repas. Il fusillait l’assemblée d’un regard noir. Les mômes comprenaient illico. Ce soir, ils desserviraient la table et feraient la vaisselle. Pas de télé. On se laverait les dents et on filerait dans les chambres. À 23 h pour les plus grands, extinction des feux. Pour les petits à 21 h. Et pas question de déranger papa-maman. SOUS AUCUN PRÉTEXTE ! Pour connaître la violence du courroux paternel, c’était très simple. Il suffisait de se fier au volume sonore de la musique autant qu’à l’œuvre ou au compositeur. Par exemple, une colère moyenne, c’était « Carmina Burana » volume 5 (sur une échelle de 0 à 10).
Le décor est planté, passons à l’action proprement dite.

Une fois dans la chambre, le Notaire ouvrait sa serviette, en extirpait une culotte tachée de sperme, la faisait pendouiller au bout de son index et demandait à son épouse ce que cela signifiait. L’épouse commençait par nier. Le Notaire ne la croyait pas. “Si vous avez porté cette culotte, ne serait-ce qu’une fois, c’est qu’elle est vôtre, n’est-ce pas ?”
– Oui monsieur mon époux ! Mais je vous jure…
– Ne jurez pas, créature ! Si vous l’avez portée, ne serait-ce qu’une fois, IL nous le dira !
À ce moment, le Notaire faisait tomber le pantalon, le slip et bandait déjà dur. “Ah ! Ah ! Osez nier, désormais, madame l’épouse adultère ! Osez nier !”
– Ce n’est pas ce que vous… oh mon tendre époux, j’implore votre pardon ! Regardez-moi, je vous implore à genoux !
– Pour envisager l’éventuelle possibilité d’un début de commencement de pardon, il faudrait que je connaisse précisément tout des circonstances… des faits… des lieux… des protagonistes… racontez-moi tout ça, Madame, ET SANS RIEN OMETTRE, SURTOUT !
– Monsieur mon mari, ce furent une série de circonstances qui me menèrent à ce désastre final… loin de moi l’idée de vouloir minimiser mes torts, mais je vous laisse juge… Je rentrais de l’école où j’avais déposé les enfants, je décidai donc d’aller vers la ruine que l’on nomme « le château » pour y cueillir une brassée de fleurs sauvages… chemin faisant, je fus prise d’une soif inextinguible… Je me souvins alors de cette jolie source que vous m’aviez faite découvrir… Je m’assis ainsi… comme il se doit… légèrement en biais… les jambes serrées comme il se doit…
Tout en donnant ces explications, Madame mimait la situation, d’une façon faussement contrite, mais follement excitante pour le Notaire, qui était encore plus fou amoureux de son épouse depuis qu’ils partageaient ces scénarios qui les comblaient également.
– Et votre robe recouvrait-elle seulement vos cuisses avec toute la pudeur qui sied à votre rang ?
– Mon ami, mon époux… laissez-moi vous confesser que… que le vent se montrait particulièrement taquin… il soulevait ma jupe comme si un démon était tapi devant moi et qu’il soufflait dessus… Je tentai bien de la rabattre… ainsi… voyez-vous, c’est ainsi que je procédai… mais quand je la rabattais sur la gauche, le vent s’engouffrait sur la droite et quand je la rabattais sur la droite… vous comprenez ? Le vent est grandement responsable de ma mésaventure ! Comprenant que je n’y arriverai pas en procédant de la sorte, je décidai de me lever, de tirer sur ma jupe afin qu… Et constatez par vous-même, mon ami !
En effet, Madame avait un peu arrangé plusieurs pièces de sa garde-robe. En tirant fortement sur sa jupe d’une certaine façon, elle se déchirait en deux pans qui tombaient au sol comme deux papillons morts.
– La surprise, la honte que quelqu’un m’aperçoive me firent perdre l’équilibre et je me retrouvai les quatre fers en l’air… assise au beau milieu de cet ancien abreuvoir… Mon… postérieur dans l’eau fraîche… quelle honte, mon ami ! Quelle honte ! Et quel déshonneur ! Mais je tentai de me consoler en me disant que personne ne m’avait vue, que personne ne passait jamais par ce sentier abandonné aux ronces…
D’aussi loin qu’elle s’en souvenait, Madame avait toujours lutté contre sa tendance à la rêverie. L’imagination n’était pas une vertu dans le monde dans lequel elle évoluait. Depuis qu’elle partageait ces jeux, ces mises en situation, avec son époux, les idées lui venaient avec l’aisance et la rapidité d’un cheval sauvage courant en toute liberté. Elle aimait aussi faire semblant de ne prêter aucune attention aux réactions de son mari, tout en les guettant. Elle aimait voir son gland changer d’aspect, de couleur, elle aimait quand pris par le récit de son épouse, le Notaire arrêtait de se branler, fermait les yeux une fraction de seconde, avant de les rouvrir et de reprendre son geste, d’abord doucement, puis en accélérant petit à petit.
– Je pleurais à chaudes larmes, comme vous vous en doutez, quel malheur ! Quelle honte ! Mais que m’était-il donc passé par l’esprit pour ne pas écouter la voix de la raison et rentrer dans mes foyers sitôt les enfants à l’école ? Pourquoi m’étais-je laissée guider par ce besoin incongru de baguenauder dans la nature ? De profiter du vent et du soleil ?
– La question se pose, en effet, madame mon épouse !
Prenant à nouveau un air contrit, elle poursuivait son récit.
– Hélas, mon ami, hélas… ce ne fut que la première mauvaise décision de la journée… Si vous saviez comme j’ai honte… Mais je vous assure que je ne pensais pas à mal… Je… Vous me connaissez, mon ami, je ne suis pas de cette engeance… de cette race-là… de celle des femmes perdues…
Le Notaire, de plus en plus excité, demandait davantage de détails.
– Je séchai mes larmes et décidai de profiter tant du soleil que du vent pour mettre ma jupe à sécher… En effet, imaginez-vous-la complètement mouillée… me montrer ainsi au village était impensable, n’est-il pas ? Le tissu mouillé se collant sur ma peau aurait permis à tout un chacun de deviner mes courbes… Je récupérai cette partie-là au pied de l’abreuvoir, vérifiai qu’elle n’était pas trop tachée… une chance, elle ne l’était pas… et l’accrochai tant bien que mal à la branche d’un arbre pour qu’elle séchât au plus vite… l’autre partie flottait entre deux eaux dans l’abreuvoir et en me penchant pour l’attraper…
Joignant les mains comme dans une prière, Madame semblait prendre le ciel à témoin. Le Notaire maîtrisait mal son émotion et sa voix s’égarait quelque peu quand il lui parlait.
– Poursuivez, madame mon épouse, poursuivez !
– En me penchant pour l’attraper, je fus éclaboussée par une noisette tombée d’une branche au-dessus de ma tête… j’avais tout juste eu le temps de protéger mon joli… corset… celui que vous m’aviez offert pour notre anniversaire de mariage… allez savoir pourquoi, j’avais décidé de le porter aujourd’hui… une autre noisette tomba dans l’abreuvoir, puis une troisième que je ne pus éviter… Je levai les yeux vers le ciel, en me demandant la raison de toutes ces déconvenues… quand je remarquai qu’il n’y avait aucune branche au-dessus de moi, ni aucun noisetier dans les parages… C’est à ce moment précis que…
– Mais encore, Madame, mais encore ?
– Je ne sais si je dois… ô, mon tendre époux… me pardonnerez-vous un jour ? Ô, mon tendre époux, je vous en implore à genoux… Regardez, je vous offre ma poitrine, plongez-y donc un poignard, parce que si vous ne me pardonniez pas… ô mon tendre époux… je préférerais que vous me transperciez le cœur… !
– Ne me tentez pas, Madame ! Ne me tentez pas et poursuivez votre récit… haletant… !
– J’étais donc penchée ainsi… je vous supplie de m’excuser de vous tourner le dos… ce n’est point pour éviter votre regard plein de courroux, mais… pour que vous saisissiez mieux ce qu’il advint… J’étais donc penchée au-dessus de l’abreuvoir, cherchant à comprendre ce qui était tombé dans l’eau et qui m’avait éclaboussée… Je levais la tête vers les cieux, ensuite je regardais l’eau, avant de recommencer… mes doigts me parurent soudain gourds et je réalisai que j’avais toujours les mains au fond de l’abreuvoir, crispées autour de ma jupe… Je vous promets, mon époux, que je voulais simplement l’essorer pour ensuite la faire sécher… et je cherchais également une solution pour accrocher ma culotte… et mon corset… quelle calamité toute cette eau !
– En effet, il me semble avoir entendu évoquer des problèmes de pluies abondantes ces derniers temps…
Cette année-là fut marquée par une sécheresse exceptionnelle.
– Je cherchais en vain et lorsque la solution s’offrit à moi… alors que j’étais totalement nue… ou presque…
– Que me dites-vous là, Madame ? ENTIÈREMENT NUE ? Ou PRESQUE ? Qu’est-ce que je dois entendre par ce « presque » ?
– Je portais encore ma médaille de baptême, mon alliance, ma bague de fiançailles et la jolie montre que j’ai reçue pour ma communion…
– Dieu soit loué, l’honneur est sauf !
Toujours penchée en avant, désormais nue et le derrière offert à la vue de son mari, Madame tournait son visage vers le Notaire.

– Il me semble percevoir une pointe d’ironie dans votre propos… me trompe-je ?
– Madame, cessez donc vos digressions et achevez votre récit, que diable !
– Je venais d’accrocher la culotte… celle que vous tenez au bout de votre index, quand un coquin l’arracha de la branche en me criant « Viens la chercher, si tu l’oses ! »… et… et… et tout en s’éloignant, il décrochait un à un les morceaux de tissu que j’avais mis à sécher… Et c’est bien malgré moi que je me vis contrainte de m’enfoncer dans la garrigue pour le suivre… Il s’annonça bruyamment comme s’il… À ce propos, mon cher époux, saviez-vous ce qui se passe dans ce fameux « château » quand les enfants sont à l’école ? Quand les maris sont au travail et les bonnes épouses dans leurs foyers ? Vous n’avez pas idée des turpitudes… Figurez-vous qu’il me fallut… oh… dois-je vraiment tout vous raconter ? N’en ai-je point assez dit ? Ne me suis-je pas assez confessée ?
– Madame, je vais sévir si vous interrompez sans cesse votre récit !
– Figurez-vous que cet odieux personnage a exigé que je lui verse une rançon pour chaque pièce de linge qu’il me rendrait ! Ce qui est proprement scandaleux, ne trouvez-vous pas ?
– Une rançon ?
– Exactement ! Une rançon ! Par exemple, pour me rendre le joli corset que vous m’aviez offert, ce rustre… ce… paysan, estimant qu’ensuite mes belles mamelles… OUI, mon ami ! Il ose nommer ma gorge « mamelles » ! Quelle honte ! Quel scandale ! Estimant qu’ensuite mes belles mamelles seraient inaccessibles à son bon plaisir, cet odieux personnage a OSÉ exiger que… que je pratique un… attouchement particulier… mon tendre ami… votre cœur, votre âme sont purs… tout comme moi je l’ignorais, vous ne savez sans doute pas que certaines personnes… les mots me manquent, laissez-moi vous montrer… J’ai dû m’installer ainsi… à ses genoux… écarter légèrement mes seins… y glisser… m’autorisez-vous, mon ami ? À y glisser son… Ô, Seigneur Dieu ! Je me sens rougir de honte… Je vous en supplie, je suis déjà à la torture… Auriez-vous l’extrême obligeance de ne plus agiter cette culotte devant mes yeux… ? Quand je repense à la façon dont elle a été ainsi… souillée… et à ce que j’ai dû faire pour la…
Madame prenait délicatement le sexe de son mari entre ses doigts. Un peu trop délicatement, comme s’il était en porcelaine et qu’elle craignait de le briser, elle le plaçait entre ses seins et poursuivait son récit. Selon le degré d’excitation du Notaire, elle prolongeait ou abrégeait sa démonstration. Leur plaisir tenait autant dans ses mots que dans ce qu’elle faisait.
– Il exigeait que je le caresse comme ça… oh… mais ça ne me… ça… ô mon époux… vous êtes si… dissemblables…
– Comment ça « dissemblables » ? Avez-vous observé le… de cet homme ? !
– Hélas, mon ami, hélas ! Si je voulais récupérer mon bien, mon corset… cadeau… anniversaire… il me fallait… son gros hmm hmm calé entre mes… « mamelles »… il m’obligea même à les rapprocher… comme ça… laissez-vous faire mon ami… je me souviens bien comment faire… voilà… son gros *** entre mes… je devais tout en serrant fort avec mes mains… mon ami, il appuyait plus fort… de ses grosses mains rugueuses et velues… il allait et venait… fessez-moi, et exigez que je me cambre… ainsi vous aurez une idée au plus proche de la réalité…
– Mais… vous vibrez, Madame ! Pareille évocation vous fait vibrer ?
– J’exorcise le mal… je tente de chasser cet odieux souvenir… ces pattes de paysan sur mon corps habitué à votre délicatesse… et son langage… hmm… ordurier… Seigneur Dieu, il me disait de ces mots ! Il me traitait de…
– De quoi vous traitait-il ? De quelle sorte de mots ?
– Il me traitait de… hmm… Jezabel… avec des mots… hmm… à plusieurs lettres…
– À plusieurs lettres ? Combien de lettres ?
– Il me disait… « Boudiou la *** ! Sors ta langue de *** et lèche ma *** lèche-le mieux mon gros *** petite *** ! »
– Et… avez-vous réellement *** le *** la *** de cet inconnu ?
– Mais… mon ami… souvenez-vous ! Mon corset… anniv…
– Montrez-moi ! Montrez-moi sur le champ ce que vous fîtes !
– Bousculez-moi plus fort, mon ami… comme lui… rudoyez-moi… de vos gestes… de vos mots… sinon, vous ne comprendrez pas pourquoi j’ai accepté de lui ouvrir un peu plus ma bouche pour récupérer mon chemisier… OUI ! Écrasez-moi les seins ! Oui ! Je suis votre gourgandine… mais de grâce… usez d’autres mots !
Le Notaire faisait à peine mine de lui incliner légèrement la tête que Madame en profitait pour lui lécher le gland. Comme s’il s’était agi d’une gourmandise facétieuse qui se dérobait à ses coups de langue, en se réfugiant dans son giron. Juste avant que le Notaire ne soit au bord de l’explosion, Madame reprenait le cours de son récit. Elle remettait son corset. Prenait une profonde inspiration.
– Me dispenserez-vous de vous expliquer ce à quoi je dus me résoudre pour récupérer mon chemisier ? Parce que je crains, ce faisant que d’odieuses pensées vous viennent à l’esprit quand vous imaginerez ma bouche et à ce que je f…
– Soulagez vos tourments, ma Dame, ma mie… soulagez-les ! Je suis votre époux, je peux tout entendre de vous ! Et si les mots vous semblent trop… oohh… oui… comme ça… tout doux…
Madame entreprenait de reproduire la fellation qu’elle avait pratiquée sur ce coquin de paysan, tout en se plaignant de ne pas y parvenir, le Notaire ne la rudoyant pas assez « Vos gestes sont trop doux et vos mots trop délicats ». Elle déboutonnait ensuite la chemise de son époux.
– Et puis votre corps, mon ami ! Vous sentez bon, vous sentez le propre alors que cet… cet odieux personnage sentait la sueur et le vice et… il avait l’abdomen velu… Je ne retrouve plus mes sensations… et certains détails m’échappent… Comme, par exemple… à quel moment son comparse…
– Son comparse ?! Mais que me dites-vous là, Madame ?
Madame faisait semblant d’avoir oublié la présence du Notaire. Elle suçotait le gland de son mari, comme elle l’aurait fait avec son stylo en essayant de trouver le mot juste pour décrire la situation.
– Quand je vous parlais des mille tourments qu’il m’a fallu endurer, je n’exagérais pas ! Cet odieux personnage n’était pas satisfait de ma prestation et je voyais s’éloigner la perspective de récupérer mon chemisier. Ô, mon ami, j’en aurais pleuré de dépit, si…
– Si ?
– Si à cet instant précis il ne s’était écrié « Elle est pas assez grosse pour que tu voies tous les détails ? Vé, l’ami, sors-nous ta king-size et apprends à madame la nudiste comment on déguste un sucre d’orge ! »
– Mais, mais… que me dites-vous là ? Un deuxième homme ? Combien y en a-t-il eu en tout ?
– Rien que ces deux-là, mon ami, rassurez-vous ! Rien que ces deux-là, mais je ne sais pas si le mot « homme » peut s’appliquer à ce… je le qualifierais plutôt de…
Tout en faisant mine de réfléchir, Madame semblait vouloir comparer avec sa bouche, le diamètre du sexe de son époux avec celui de ce nouvel inconnu. Elle avalait la queue du Notaire, faisait quelques va-et-vient avant de dégager sa tête, la bouche toujours ouverte et avec trois doigts écartait ses lèvres jusqu’à atteindre le diamètre de celle de cet homme.
– Je le qualifierais plutôt de centaure. Non pas qu’il soit venu armé d’un arc, non pas qu’il fut doté d’un corps de cheval, en revanche, son… membre… l’était… équin… Seigneur Dieu ! Comment peut-on se dire humain quand on est doté d’un tel appendice, avec de telles proportions ? Ce n’est pas possible !
– Allons, Madame, vous exagérez !
– Que nenni, mon ami, que nenni ! Long comme mon bras, gros comme ma cuisse ! Et l’autre lourdaud qui s’exclame « Boudiou, la bourgeoise, suce mon collègue pendant que je m’en vais te brouter le minou ! » Figurez-vous, mon ami que j’ignorais tout de cette expression. Saviez-vous que certains hommes portent leur bouche sur… le… la… des femmes ? La surprise de ce baiser si… particulier, me fit ouvrir grand la bouche et le centaure put y plonger tout à son aise… Quelle honte, mon Dieu, quelle honte de m’être laissée capturée au lasso par cette sensation si… si… si…
– Madame, reprenez-vous, je vois brûler les flammes de l’enfer dans votre regard, j’entends bruire le stupre dans vos soupirs, vos atermoiements, vos hésitations… « Cette sensation si » ?
– Si agréable ! Voilà, le mot est lâché ! Si agréable ! Vous avez parfaitement raison, mon ami, il ne peut s’agir que de diableries ! Dieu merci, dans le lit conjugal, vous ne m’avez jamais entraînée sur cette pente fatale ! Je vous en remercie à genoux ! Je reboutonnais mon chemisier, quand fut annoncé le montant de la rançon pour ma jupe… Hélas, je ne pourrais vous mimer la situation puisque vous êtes seul et, en fervent catholique, ignorant de ces honteuses pratiques. Dois-je poursuivre mon récit ?
– Poursuivez, Madame, poursuivez !
– « La jupe en deux morceaux, deux beaux mâles… on devrait pouvoir trouver un compromis, Madame je me prélasse à poil au soleil… et comme on dit “Compromis, chose due” ! » Comment aurais-je pu soupçonner un calembour ? Saviez-vous que les gens de cette esp… de ce milieu nomment la… des femmes par ces trois lettres, C, O, N ? Pour ma part, je l’ignorais tout à fait. Obéissant aux consignes que me donnait ce… vulgaire paysan… Vous me connaissez, mon ami, vous savez que quelle que soit la consigne, je m’y soumets et l’applique avec rigueur et discipline…
– L’obéissance faite femme, en effet.
– Vous me semblez d’humeur chafouine, mon ami, seriez-vous contrarié par mon récit ?
– Que nenni ! J’attends la suite, voilà tout !
– Ne m’interrompez pas à tout propos, dans ce cas ! Oh ! De vous être fait crier dessus semble avoir ravivé votre vigueur ! Je dus donc me mettre à quatre pattes, dans cette ruine que l’on nomme « le château ». Moi, Madame l’épouse du troisième adjoint au maire, j’ai dû me mettre à quatre pattes, comme une bête et le centaure m’a envahie, oui, mon ami, envahie ! Mon corps était plein de ce membre énorme. Je poussais de petits cris qui devaient incommoder l’odieux paysan, puisqu’il me fourra son… appendice dans la bouche « Allez, suce ma ***, ma coquine, pendant que mon collègue fourre ta petite chatte ! Et quand il aura fini, je viendrais pour la deuxième couche, les finitions ! » Mon ventre se contractait, ma salive affluait et cette vague… cette vague chaude et agréable qui m’envahissait à son tour… Le centaure ouvrit enfin la bouche pour prononcer ces quelques mots « Ô, pute vierge, elle va pas tarder à venir, je te laisse la place, à toi l’honneur, collègue ! » Le paysan prit la place de son “collègue”, mais exigea que je me cambrasse davantage. Il écarta mes fesses et s’exclama « Boudiou ! Mais t’as encore le cul cacheté ? ! Fallait me le dire avant, on y aurait remédié ! On n’a plus le temps pour ça… faudra revenir une autre fois, que je te fasse sauter les scellés ! Boudiou ! Ta chatte est humide et bouillante comme un bon café ! » Mon ami, ce paysan aime le café bouilli ! Ça vous classe un homme, ne trouvez-vous pas ? Je priais pendant qu’il me… et le Seigneur m’est apparu ! C’est là que j’ai perdu pied… Jusque-là, j’étais parvenue à garder une certaine contenance, mais les va-et-vient du paysan, qui prenait plaisir à titiller mon fondement d’un doigt humide, en me promettant de nouvelles réjouissances s’il me prenait l’envie d’un autre bain de soleil… et le centaure qui caressait son énorme… Alors, oui ! Oui ! Oh oui, j’ai défailli… Le paysan me mit une claque sur les fesses, comme on offre la liberté à une brebis entravée, en se disant ravi de s’être « vidé les couilles dans ta belle petite chatte » quant au centaure… Ce n’est pas humain, je vous l’assure ! Je me suis vue périr noyée dans tout ce sp… cette semence ! Le paysan me rendit ma jupe, le centaure m’essuya le corps avec ma culotte que les deux gredins emportèrent avec eux en me promettant de me la restituer dans la journée. Comment aurais-je pu imaginer qu’ils la cacheraient dans la poche de votre veston ? Ils vont m’entendre, ces deux-là !
– Comment, Madame ? Avez-vous l’intention de les revoir ?
– Les revoir… je ne dirais pas ça… mais… la fougue de cet animal a dû avoir raison du fermoir de ma gourmette… de cette gourmette si chère à mon cœur… elle a dû tomber au milieu des ruines… il me faut bien y retourner pour tenter de la retrouver…
– Votre gourmette ? Mais n’est-elle pas posée sur votre coiffeuse ? Il me semble la voir près de votre coffret à bijoux…
– Mais non, mon ami ! Il s’agit d’une autre… plus ancienne… que je n’ai pas encore eu l’occasion de vous montrer…
J’aurais tant de souvenirs à te raconter, mais ma lettre est déjà bien trop longue, c’est pourquoi je ne m’étendrai pas davantage aujourd’hui, mais si tu le souhaites, ce dont je ne doute guère, je t’en dirai plus la prochaine fois ! Je t’embrasse très très fort,
Sylvie “la Fiancée”
