Chroniques matrimoniales – L’anniversaire de Catherine – Première partie

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L’automne s’était installé, nous rencontrions régulièrement Rosalie et Valentino dans sa petite maisonnette. Christian passait des heures entières à parler avec lui et Valentino était heureux de lui raconter ses souvenirs, de nous faire partager les moments importants de sa vie. C’est en les écoutant, lui et Rosalie que nous avons compris à quel point la vie est merveilleuse, mais aussi combien elle peut s’avérer in­grate. C’est en suivant leur exemple, que nous avons décidé de ne pas garder secrètes nos envies, nos déceptions.

Un dimanche midi, alors que nous nous apprêtions à leur rendre vi­site, nous croisâmes Alain qui se mettait en route pour aller chercher Catherine à la boulangerie. Il semblait autant soucieux qu’heureux, je lui en demandai la raison.

Je voudrais offrir à ma Catherine le plus beau cadeau d’anniver­saire, mais je voudrais lui en faire la surprise… et je n’ai pas trop de sous devant moi…

Tu as le temps encore ! Son anniversaire est dans plus d’un mois !

Mais ce sera le premier que je lui souhaiterai en tant qu’époux ! Je voudrais lui offrir le plus beau cadeau dont elle puisse rêver, ma Ca­therine… Tu sais, il m’arrive de me réveiller en sursaut et quand je la vois dormir à mes côtés… que je réalise qu’elle est ma femme, que je suis son mari… ô, pute vierge… je me demande ce que j’ai pu faire pour mériter tant de bonheur… ! Putain, Catherine m’a choisi, moi, Alain, pour me marier ! Je ne sais toujours pas pourquoi…

− Tu ne sais pas pourquoi ? Mais parce qu’elle t’aime ! Parce que tu la regardes comme une déesse, parce que tu fais d’elle la femme la plus heureuse du monde, Alain !

Alain me sourit, ému que je lui aie dit la chose avec autant de simpli­cité, il monta dans sa voiture en sifflotant gaiement, sur la promesse que nous venions de lui faire. Nous réfléchirions au cadeau idéal qu’il pourrait lui offrir, je connaissais si bien Catherine, nous étions si proches l’une de l’autre, je n’aurai pas de mal à trouver !

J’étais en train d’ouvrir ma portière quand une ampoule s’est allumée dans ma tête, tu sais, le fameux Eurêka ! Je fis de grands signes à Alain, qui venait de démarrer, en espérant qu’il les voie. Il stoppa net. Christian m’avait rejointe et c’est telle une conspiratrice que je leur expliquai mon idée.

Une partouze ! Il faut lui organiser une partouze, mais qu’elle ne s’y attende pas…

Une partouze ? Tu n’as pas de meilleure idée ? Parce qu’on partouze souvent, ça n’a rien d’exceptionnel…

Je ne te parle pas d’une partouze ordinaire, non ! Il faut lui laisser la surprise… un truc grandiose… le genre de souvenir que tu n’ou­blierais jamais même si tu vivais 2 000 ans !

Alain nota l’idée, peu convaincu et je promis d’y réfléchir davantage. Il remonta dans sa voiture, nous dans la nôtre. Christian et moi par­lâmes de mon idée sur le chemin qui aurait dû nous mener chez l’amant de ma grand-mère.

Les mots en ayant entraîné d’autres, je sentais mon corps devenir bouillant, je regardais Christian qui souriait. Un coup d’œil sur son pantalon me confirma que ce j’avais lu dans son sourire…

On fait un détour par la crique, au cas où d’autres y seraient ?

Christian fit non de la tête, avant de préciser

Avec ce vent, avec cette pluie… il n’y aura personne, allons plutôt au château…

Le château ! Cette ruine portait bien mal son nom ! Mais il est vrai que la toiture n’était pas complètement effondrée et que ce qui restait de ses murs nous protégeait des intempéries.

Arrivés devant la ruine, malgré tout majestueuse, nous vîmes la voi­ture du Bavard. Il était en train d’ouvrir sa portière quand il nous re­marqua.

Boudiou ! La petite Monique… ! Tu viens me faire la vidange ?

Putain, t’es toujours aussi gracieux ! Et le pire, c’est que je m’y suis habi­tuée ! Pourquoi j’aime tes mots alors qu’ils devraient me dégoû­ter ?

Te pose pas tant de question, Monique ! C’est pas bon pour ce que t’as…

Ce que j’ai ? J’ai quoi ?

Soulevant ma robe, il glissa sa grosse main rugueuse dans ma culotte, avant de me dire dans un éclat de rire

Le feu au cul ! Voilà ce que t’as ! Et… vé comme ça nous rend heu­reux !

Il se débraguetta, me fit constater à quel point il l’était et s’allongea sur un vieux sofa à demi effondré.

Pour une fois, c’est toi qui vas usiner, Monique… le dimanche, c’est sacré, le repos et tout !

Je ne relevai pas la mauvaise foi dont il faisait preuve, me contentant de lui demander s’il connaissait des partouzeurs qui n’auraient jamais couché avec Catherine. Son sexe déjà dur et gonflé sembla durcir et gonfler davantage.

Ho, ma coquine, tu veux organiser une partouze pour ta copine ?

Oui, mais c’est un secret… je compte sur toi pour garder le silence…

Accroupie au-dessus de lui, je descendais lentement pour m’empaler avec le plus de délicatesse possible sur son gland. Son sexe était certes moins long que celui d’Alain, malgré tout il était très épais et je n’étais pas très large, alors j’appréciais les pénétrations en douceur, mais le Bavard en avait décidé autrement. Il m’empala d’un coup. Bon sang, comme j’aimais cette sensation, ce plaisir presque douloureux… !

Motus et bouge ton cul !

Fier de ce bon mot, il éclata d’un rire communicatif. J’étais troublée de son sourire quand il passait ses doigts courts et massifs dans ma toi­son pubienne. Je fis quelques va-et-vient le long de sa queue, mais pas au rythme qui lui convenait.

Boudiou ! Mets-y un peu plus d’ardeur, Monique, j’ai pas que ça à foutre… merde, je suis attendu pour déjeuner !

J’accélérai un peu…

Tu y penseras quand même ? Je voudrais vraiment lui faire une… outch ! Fais gaffe quand même… ! Une belle surprise…

Le Bavard m’avait empoignée par les hanches et me faisait aller un peu trop vite à mon goût, un peu trop brutalement… il le lut dans mes yeux.

Ça me fait chier de ne pas avoir le temps de te baiser correc­tement… ! Je suis tellement bien dans ta petite chatte… j’y resterais… oh… quand tu passes ta langue comme ça sur tes lèvres… et tes petits nichons qui dansent… ! Tu sens comme tu me fais durcir ?

Je ne répondis pas par des mots parce que lorsqu’il me dit ceci, qu’il pinça mon mamelon, une fois encore, mon ectoplasme s’échappa de mon corps. Je vis la scène, mais surtout, surtout, je remarquai le Ba­lafré qui venait vers nous d’un pas guilleret…

Ooooooooooohhh !

Mais tu jouis déjà, ma coquine ? Boudiou, fallait m’attendre !

D’un mouvement habile, il me mit à quatre pattes et se « vida les couilles dans ton joli petit con ». Il m’embrassa sur la joue et avant de s’en aller nous conseilla d’en « toucher deux mots à son collègue ».

Le Balafré avait déjà salué Christian, il dit au revoir au Bavard avant de nous demander à quoi il faisait allusion. Je lui expliquai mon idée, il sourit de fort belle manière avant de me répondre.

Je veux bien organiser avec Alain la plus mémorable des partouzes pour un anniversaire inoubliable, mais…

Je m’étonnai d’être aussi agacée, le Balafré prenait son temps, se lais­sait désirer et j’ignorais encore qu’il voulait simplement que je n’oublie jamais ce qui allait suivre.

Mais quoi ?

– Mais tout travail mérite salaire… si je me charge d’organiser cette fête, tu me devras une faveur… un vœu que tu ne pourras pas refuser d’exaucer…
Quel vœu ?

Tu crois que je vais te le dévoiler aujourd’hui ? Tu plaisantes, Mo­nique !

J’essayais de trouver du soutien dans les yeux de Christian, mais ils étincelaient, lubriques, excités, excitants…

Si vous vous y mettez à deux…

Le Balafré éclata de rire.

Nous y mettre à deux… quelle charmante idée ! T’en dis quoi, Chris­tian ?

Christian se contenta de sourire. Bon sang ! Comme j’ai, dès notre ren­contre, aimé son sourire, comme je l’aimais quinze mois plus tard, comme je l’aime toujours… ! Le Balafré me demanda de lui faire pen­ser à me rendre le cahier de Bonne-Maman, il était venu chez nous pour me l’apporter, mais la maison était vide, ainsi que l’appartement où nous logions à cette époque.

Comment as-tu deviné que nous étions ici ?

J’ai croisé Alain et Catherine qui rentraient chez eux, je leur ai de­mandé s’ils savaient où vous étiez… Catherine m’a dit que vous aviez prévu de voir ta grand-mère, mais Alain a précisé « Si j’en crois le sourire de Christian et si je me fie à la météo, à ta place j’irais directement au château… »  alors, j’ai suivi son conseil et voilà !

Christian a ri comme j’aime tant l’entendre rire.

− Ho le con… fatché ! Il me connaît un peu trop bien !

Je les regardais, le Balafré, tout à sa discussion avec Christian, sem­blait avoir oublié ma présence. Je sentais mon corps bouillir de désir, je n’aimais pas ce trouble particulier que je ressentais quand ces deux là étaient près de moi, je ne l’aimais pas tout en l’aimant infiniment, je le redoutais tout en souhaitant qu’il m’envahisse longtemps.

Comme ce fut le cas le jour de notre rencontre, le Balafré eut un re­gard distant, froid, il me jaugeait comme si j’étais un morceau de viande. Pourquoi ressentais-je cette attitude comme une gifle ? Pour­quoi, alors que je savais déjà que c’était sa façon de ne pas dévoiler son trouble, m’en sentais-je humiliée ? Pourquoi avais-je envie qu’ils se taisent et que le Balafré me dise quelque chose de gentil, m’exprime joliment son désir ?

L’esprit embrumé par toutes ces questions, je dus m’agiter un peu puisqu’il sembla enfin me prêter attention.

Ça te plaît de m’exciter comme ça ? Ça te plaît de faire bander les hommes à volonté ? Non ! Non ! Tu dois le mériter ! Fais un effort pour me séduire ! Pour me séduire réellement, pour me séduire to­talement, pour faire de moi ton esclave sexuel !

Je m’étais assise à ses côtés et il avait posé sa main sur la mienne tan­dis que je m’apprêtais à descendre la fermeture éclair de son pantalon.

Que veux-tu que je fasse ?

Fais-moi le grand jeu ! Fais ta Monique, quoi !

Faire ma Monique ? ! Ça veut dire quoi « faire ma Monique » ?

Le Balafré se tourna vers Christian, comme si m’expliquer ce qu’il en­tendait par cette formule le fatiguait à l’avance.

Ma chérie, mon amour, « faire ta Monique » c’est être désirable, faire ta salope avec grâce, avec… pureté…

Si je comprends bien, ce que vous appelez « faire ma Monique » c’est ce que j’appelle « faire ma Catherine » ! C’est Cathy qui sait le faire à la perfection !

Fais-le à ta façon, Monique… rends-moi fou de désir pour toi !

Je m’installai face à eux, les yeux dans le vide, marmonnai une mélo­die à la mode. Dès le début de notre histoire d’amour, Christian et moi avons pris un plaisir incroyable à nous imaginer des situations, des rôles. Je ne saurais dire ni pourquoi, ni comment je parvenais à me couler dans le scénario, à devenir le personnage que je jouais.

J’entendis Christian chuchoter « Ça y est, c’est parti ! Regarde-la ! ». C’était la première fois que je jouais devant et pour le Balafré. Je fer­mai les yeux, pris une profonde inspiration et recommençai à chanter, comme si je revenais d’un bal et que je m’en remémorais les meilleurs moments.

fis semblant de remarquer quelque chose entre mes cuisses, me rassis devant eux, les jambes ou­trageusement écartées, les pieds posés sur les tabourets qui enca­draient le mien…

Mais qu’est-ce qui coule ainsi ?

Je feignais de les ignorer totalement, alors que je sentais physique­ment leur désir, alors que leur respiration irrégulière me confirmait qu’ils ne perdaient pas une miette du spectacle.

Oh… c’que c’est… collant… non ! Pas collant… poisseux… oui, pois­seux, c’est le terme exact, mais qu’est-ce que c’est ?

J’enfonçai deux doigts dans mon vagin, les ressortis, les regardai at­tentivement et entrepris de les goûter d’une langue timide, se faisant progressivement de plus en plus avide, gourmande… Quand il ne resta plus rien à lécher, je recommençai, m’interrogeant à voix haute sur la façon dont cette substance s’était retrouvée à cet endroit.Je me levai une nouvelle fois, me retournai, m’accoudai au tabouret, offrant mon derrière aux regards de Christian et du Balafré.

− J’écoutais la musique, appuyée à la fenêtre… comme ça… papa et maman disent tout le temps que la musique… si elle n’est pas reli­gieuse, est une création de Satan… un vent chaud a soulevé ma che­mise de nuit… « dansons ensemble, jeune fille… »… oh… je voudrais tant danser encore comme il me faisait danser… !

Je sentis les mains du Balafré me prendre par la taille, il me fit pivo­ter, planta ses yeux dans les miens. Je lus dans son regard tout un éventail de sentiments contradictoires, sa lèvre tressautait d’excita­tion.

Je suis le vent qui t’a prise et voici mon assistant, celui qui te proté­gera de mes assauts s’ils devenaient trop sauvages.

Se tournant vers Christian, il lui fit signe d’approcher, lui demanda de me prendre dans ses bras. Une fraction de seconde avant que le Bala­fré ne me pénètre, mon ectoplasme s’échappa une nouvelle fois de mon corps pour observer la scène, moi à-demi allongée dans les bras de Christian qui souriait, me caressait les cheveux, puis la joue, la poi­trine, le ventre…

Le Balafré, face à moi, les yeux toujours plantés dans les miens, posa mes chevilles sur ses épaules et me pénétra, un sourire ambigu aux lèvres. J’aimais le sentir si dur, si viril quand son gland me pénétra. J’aimais comme pour le sentir plus intimement, mon vagin se contac­tait autour de son sexe. J’aimais me noyer dans toutes ces sensations. J’ondulais sous ses va-et-vient, mon corps se rapprochait du sien et se libérait peu à peu de l’étreinte de Christian.

C’est alors que mon ectoplasme remarqua un détail qui me fit éclater de rire. Un éclat de rire que je ne pus réprimer.

Qu’est-ce qui t’amuse tant ?

On dirait que j’ai une corne sur la tête !

En riant, le Balafré me répondit « Tu as raison, mon assistant a fait de toi une licorne ! » et il reprit ses va-et-vient.

Après avoir joui, il voulut céder sa place à Christian, mais je commen­çais à ressentir les morsures du froid qui devenaient désagréables. Nous décidâmes de passer la fin de la journée tous les trois ensemble, bien au chaud dans la maison de Bonne-Maman.

Arrivés chez elle, le Balafré me tendit le cahier de ma grand-mère en me demandant si, comme elle, j’aimais me déguiser pour jouer des saynètes coquines. Je ne savais même pas si Rosalie et Nathalie avaient gardé ces costumes !

Christian était en train de servir l’apéro quand le Balafré me demanda

Tu crois que Rosalie accepterait de me rencontrer ?

Tu veux la voir ? !

Oui. Je voudrais lui demander quelque chose

Ah bon ? Quoi ?

Je crois que j’ai reconnu quelques uns de ses partenaires et par curiosité…

Qui ?

Qui ? Qui as-tu reconnu ?

Ma question fusa en même temps que celles de Christian. Le Balafré eut un sourire énigmatique

Si ça ne vous dérange pas, j’aimerais avoir la réponse de Rosalie avant de vous le dire…

Laissant cette question en suspens et pendant les semaines qui ont précédé la fête proprement dite, Rosalie livre quelques souvenirs…