Ronsard avait écrit cette magnifique « Ode à Cassandre » en 1545… merde, Ronsard quoi ! Souvenirs de lycée, quand on nous apprenait à dépecer les poésies pour chercher à en découvrir la magie… Je m’étais plainte auprès d’une prof, en lui disant que c’était comme autopsier le corps d’un être aimé. Elle m’avait répondu que non, c’était comme apprendre la recette d’un plat qu’on avait apprécié.
Je ne suis toujours pas convaincue, parce que si la poésie n’était qu’une suite de règles, elle perdrait de sa magie et par le fait, ne serait plus poétique… Je pense à Léo Ferré qui, à juste titre écrivait « Les écrivains qui ont recours à leurs doigts pour savoir s’ils ont leur compte de pieds, ne sont pas des poètes, ce sont des dactylographes ».
Ça tombe bien, j’étais dactylographe et quand on me demande de parodier l’Ode à Cassandre, je compte sur mes doigts et mon mauvais esprit pour relever ce défi !
Pour contextualiser cette parodie, j’ai imaginé la réponse que Cassandre aurait pu écrire au jeune Apollon qui lui demandait de succomber à ses charmes… une Cassandre un peu ironique, beaucoup désabusée…
Jeune homme, vérifions si la chose
À Apollon
Jeune homme, vérifions si la chose:
Qui au matin métamorphose
En se dressant vers le soleil,
Votre pyjama en soie mouillée
A point perdu sa dureté
Et son joli gland tout vermeil
Las ! Voyez comme ce dégueulasse,
Jeune homme, soudain s’efface,
Las, las encore il vous laisse choir !
Ô vraiment quelle imposture,
Puisqu’une telle trique ne dure
Que du lit jusques au pissoir !
Donc, si vous me voulez, jeune homme,
Tant que votre bite fanfaronne
Tandis que vous m’imaginez,
Baisez, prenez donc mes fesses
Et tâchez de les mettre en liesse
Avant d’avoir tout débandé.
