Les confessions motorisées – Enzo ~ Déplâtré

J’étais encore à l’hôpital quand j’ai appelé Vincent.

– Ça y est ! Ils m’ont retiré les plâtres !

– Tu vas où ? Au mas ? Rue Basse ? Chez Toine ? Au cabanon ? T’as prévenu les filles ou tu veux que je m’en charge ?

– On se retrouve chez toi, et on préviendra les filles ensemble. Il faut que je te dise un truc. Bon. Tu y seras à quelle heure ?

– Ben, de toute façon, j’allais pas tarder à rentrer. Alors, à peu près pareil que toi. Ça va ? T’as une drôle de voix.

– Je ne pensais pas que j’aurais mal après le déplâtrage, c’est pas super douloureux, mais quand même…

Vincent vit seul à la ferme depuis que Marcel s’est officiellement installé au mas, et que Jim l’a rejoint. Il fait une chaleur à crever en ce début septembre. Vincent se lave les mains quand je fais mon entrée. Les fenêtres sont closes. Les persiennes fermées, les rideaux tirés, offrent une certaine fraîcheur qui contraste agréablement avec la fournaise extérieure.

– Putain, regarde ! Le choc ! Regarde, si je les compare aux tiens… !

– Oui, mais j’ai un métier manuel, moi ! Mais c’est vrai qu’ils sont rachitiques… et pis ils sont tout… albinos !

– Ouais, je vais avoir besoin de rééducation, pour les remuscler… Euh… tu réponds quoi, si je te demande…

– Ben. On est confrères, non ? Et pis, on est cousins… C’est bien le moins que je peux faire pour toi. On commence quand, les séances ?

– Autant commencer maintenant, pour qu’on puisse estimer… euh… le… les…

– Ouais, t’as raison… Note bien que t’as pas tant perdu que ça… tes bras sont toujours plus épais que ta grosse teub !

– Mon énorme sexe !

– Ton énorme sexe au gland turgescent ! Ah Manon et ses expressions chopées dans les archives des vieux !

– Et dans les bouquins, aussi !

– T’auras besoin d’une vidéo pour la motivation ?

– Si tu veux, mais… oui… si tu veux… Une avec Émilie… tu sais « les cousines »… quand tu baises Émilie et que Lucas baise Pauline.

– On fait comment ?

– Ben, on commence avec toi à ma droite et après, on switche… Me regarde pas comme ça, j’ai les deux bras à remuscler !

– Ouais, ben, si tu vois les choses comme ça… Ok… Je serai ton banc de muscu… tes haltères…

– Ben pourquoi ? T’as pas envie que je te rende la pareille ?

– Si, si ! Mais… du coup, tu ne me suces plus et moi je ne te branle plus…

– Hey, mais tu déparles ! Qui t’a dit que je ne te sucerais plus ? Que tu ne me branleras plus ? Hey, c’est de la rééducation, c’est pas les travaux forcés ! Il faut y aller progressivement ! Il va bien falloir que je me repose les bras, alors…

– Trop bien ! Trop trop… trop bien ! Je te sucerais comme tu m’as montré que Pauline le fait, si tu veux !

– Euh, je préfère pas. Je veux bien que tu me suces, mais je préférerais que tu me suces comme tu aimerais me sucer, tu vois ?

Je branle Vincent de la main droite et je me branle de la gauche en regardant la vidéo, mais très vite la douleur devient insupportable.

– Je te jure que c’est pas un mytho, mais j’ai super mal aux bras.

Vincent sourit et me branle, comme si cette opportunité tenait du miracle. Il regarde la bouche d’Émilie, puis celle de Manon, enfin, celle de Pauline, sa main allant et venant le long de ma teub. Sans cesser de me branler, il se penche vers elle. On se regarde, même l’atmosphère retient son souffle, tant ce moment est chargé d’amitié. Vincent sourit, il sait que je comprendrai tout de suite qu’il pense à Pauline imitant leur grand-mère.

– Surtout, ne va pas te méprendre… !

– Que Dieu m’en garde !

Je n’ai pas fini ma phrase que je ferme les yeux. Le souffle de Vincent sur mon gland laisse deviner son émotion, son trouble. Son premier coup de langue, pas sur le gland, mais au milieu de la hampe…

– Arrête ! Arrête, Vincent ! C’est… c’est trop bon… C’est si bon que ça en devient indécent… Je ne veux pas te contraindre à me sucer comme ça tous les jours, alors… arrête ! Que sinon, je vais trop y prendre goût…

– Juste encore un petit peu… que je sache ce que je perds… Juste que je connaisse le goût de ton gland… et la sensation dans ma bouche… Tu veux bien, Enzo ?

Je capitule avant même d’avoir l’idée de combattre. Vautré dans le canapé, je me laisse aller aux plaisirs que m’offre la bouche de Vincent. Jamais personne ne m’a sucé comme ça. Je le lui dis. Vincent, la bouche pleine de ma queue, pousse un grognement de satisfaction. Il veut entendre mes commentaires, alors je me lâche, je dis des mots que je ne pensais pas prononcer un jour.

En voulant observer les mouvements de la bouche de Vincent, je remarque qu’il se branle. Je veux garder intacte cette vision et le trouble qu’elle provoque en moi. Je ferme les yeux, crispe mes doigts dans les cheveux de Vincent. Je décide de me laisser complètement aller au plaisir de cette sensation, sans chercher à retenir mon éjaculation. Ensuite, les rôles s’inversent.

– Ooh… j’adore quand tu me suces… Ça me détend tous les muscles du corps !

Je relève la tête.

– Euh, pas tous si tu vois ce que je veux dire…

– Ah, mais ça c’est pas un muscle…

À l’unisson sans nous être concertés, on dit « c’est un os ! » avant d’éclater de rire. L’évidence avec laquelle la sincérité de notre amitié a éclaté nous comble de bonheur. Manon et Pauline sont parties au mas, elles veulent écrire une petite saynète et ont besoin de la présence de Mireille à leurs côtés. Même si elle ne dit pas un mot, le fait d’être près d’elle augmente leur créativité. Ça ne pouvait pas mieux tomber.

On décide de se faire une soirée télé. La chaleur sans doute, j’ai pas l’envie de bouger et les cachets contre la douleur me cassent un peu. Il y a un match de foot à la télé. On le regarde en bouffant des chips et en buvant à même la cannette. À cause des cachets, je ne peux pas boire d’alcool, pas même une bière. Tout naturellement, Vincent a dit « Bon, bah dans ce cas, coca pour moi aussi ! »

À la mi-temps, il glisse sa main dans ma braguette qu’il vient d’ouvrir. Je fais pareil en glissant la mienne dans la sienne qu’il n’avait pas refermée. Vincent me jure que c’était un oubli. Prenant son rôle de kiné super au sérieux, il me donne ses consignes.

– Tiens, mets ta main gauche sur la mienne et on fait l’inverse avec ma teub.

– Ta jolie verge infatigable, tu veux dire…

– C’est comme ça que tu l’appelles ?

– Non, c’est Émilie quand elle en parle avec Manon et pour l’aspect “infatigable”, je suis d’accord. T’es toujours le premier à rebander.

– Ouais, mais tu sais ce qu’elles disent de toi ! Tu te rappelles à Avranches, quand on se l’est joué « Lucas, Enzo et Vincent, agents secrets » ?

Comment j’aurais pu oublier ? On était des gamins qui espionnaient leurs copines qui se disaient des secrets que seule l’amitié permet d’avouer.

– Plus je baise avec Enzo, même quand on fait l’amour, plus j’aime ça. Si je m’écoutais, je passerais ma vie avec forniquer avec lui.

– T’oublies la bienséance, Pauline… “forniquer”… t’y vas fort !

– Je maintiens ce que je disais, forniquer, oui ! Oui ! C’est bien le terme ! Parce qu’à ce niveau, c’est plus du désir, c’est un besoin vital !

– Fais pas ta coincée, Manon, reconnais que l’énorme verge d’Enzo…

– L’énorme verge au gland turgescent d’Enzo, tu veux dire ! Vous me trouvez folle si je vous avoue que j’adore croiser les chevilles, serrer les cuisses quand il me baise ? Je voudrais être tellement serrée autour de lui qu’il puisse plus sortir de moi ! J’adore cette sensation d’être remplie de son sexe et en même temps délicieusement écartelée…

– Je te comprends tout à fait, Pauline, ça me fait pareil quand il m’encule ! Ça te le fait aussi, Émilie ?

– Quelle question ! La sodo version Enzo, c’est quelque chose !

– Je vous vois venir toutes les deux, mais vous ne me ferez pas changer d’avis. Par derrière, c’est no way !

– Tu sais pas ce que tu perds

– Surtout qu’il n’y a pas qu’Enzo pour enculer comme un Dieu. Lucas, par exemple… t’en penses quoi, Émilie ?

– Lucas ? J’adore son flegme ! Vous avez remarqué que plus il reste de marbre, genre « c’est si bon que je prends mon temps sans me préoccuper d’autre chose », plus en fait à l’intérieur de lui c’est un feu d’artifice ?

– Ouais, mais moi, je sais comment le faire craquer !

– Moi aussi !

– Pareil !

Pauline, Émilie et Manon avaient rigolé « comme des crapules » quand elles avaient réalisé que chacune avait sa méthode, mais qu’elle ne pouvait fonctionner qu’avec elle. On était fiers d’avoir surpris cette conversation, mais dans les jours qui ont suivi, on s’est demandé si elles ne nous avaient pas repérés et si elles n’avaient pas improvisé ce dialogue. On a jugé plus raisonnable de rester dans le flou.

– En tout cas, je ne pensais pas que je kifferais autant sentir ta teub dans le creux de ma main et kiffer encore plus quand ta main est posée sur la mienne.

On est tellement bien qu’on ne prête plus attention à l’écran. On regarde dans le vide, même le bruit de la pub ne nous dérange pas. Je jouis sans chercher à retarder l’éjac. Vincent jouit peu après. On se regarde. On se sourit.

– T’as vu ? Timing parfait ! Le match vient juste de reprendre.

– Ouais.

On regarde le match quelques secondes.

– Ça te brancherait un 69 à la prochaine mi-temps ?

– De ouf !

Un quart d’heure plus tard, après une occasion de but ratée, je pense à un truc.

– Y aura pas d’autre mi-temps… y a pas deux mi-temps dans un match de foot.

– Ah ouais, c’est vrai ! Maintenant que tu le dis…

Puisque Vincent bande déjà et que moi aussi, on décide que le match est plié et que du coup, ça ne sert à rien d’attendre la fin. Je kiffe, mais alors je kiffe de ouf notre premier 69. Putain, je me dis que je vais suivre assidûment mes séances de rééducation avec Vincent.