Les confessions motorisées – La confession d’Émilie (suite et fin)

– Je n’ai pas tenu plus de 30 secondes.

– Je veux bien imaginer que tu étais choquée, tu n’avais que 15 ans !

– Euh, non… “choquée” n’est pas le mot ! Je les ai presque suppliés de faire la même chose que ce que je voyais à l’écran. Pareil. Il a fallu que je me dessape, et que je commence à dessaper Andy pour qu’ils soient sûrs d’avoir bien compris. J’étais encore vierge et je voulais savoir lequel des trois était le plus expérimenté parce que je tenais à ce que mon dépucelage… pas besoin de te faire un dessin.

– Oh, c’est merveilleux d’apprendre que tu as hérité ça de moi ! Je suis sincèrement touchée, ravie !

– J’ai eu du mal, beaucoup de mal à m’expliquer, mais bon. Matt a été parfait. Ils ont été parfaits. Tous les trois. Et j’ai su dès ce moment que c’était ça, le sexe pour moi. Plein de mecs autour de moi. Pour moi. Quel pied ! Oh la la ! En plus, j’avais remarqué que si un keum me baisait, les autres avaient le temps de recharger leur batterie pendant… et que ça pouvait durer super longtemps…

– Euh… leur jeunesse y était pour beaucoup !

– Au bout d’un moment, Darlene est réveillée par mes cris. « Tout va bien ? » Le temps qu’elle arrive, elle réalise que oui, manifestement, tout va bien pour moi. Elle me trouve en train de sucer son cousin, pendant que Nick me prend en levrette et que Andy nous regarde. Darlene était un peu mécontente.

– Je la comprends ! Elle devait en vouloir à mort à son cousin !

– Euh… non, elle nous en voulait de ne pas l’avoir réveillée ! Elle n’était déjà plus vierge, mais elle avait toujours rêvé de partouzer sans jamais avoir osé en parler. Je lui cède ma place et j’en profite pour fumer un autre joint avec Andy. Je me rends compte que je ne regarde plus les vidéos, que voir Darlene sucer Matt et se faire baiser par Nick m’excite davantage. Surtout que Matt lui répète un truc. Je ne comprends pas ce qu’il lui dit, mais manifestement ça plait à sa cousine. En fait, il lui dit qu’il y pensera à chaque réunion de famille. Darlene lui demande de prendre la place de Nick. Je suis folle d’excitation. Je m’empale sur Andy. Je regarde Matt enfiler sa capote. Nick vient s’asseoir à nos côtés pour tirer sur le joint. Je m’empale sur lui et j’alterne tout en regardant Matt et Darlene s’envoyer en l’air. Quel pied ! Juste avant de jouir, Darlene dit « Si tu me baises aussi bien après que je t’ai sucé, je te promets de le faire à la première occasion ! » Onze ans plus tard, je peux te dire qu’elle a tenu promesse. Qu’ils la tiennent toujours, bien qu’étant mariés chacun de leur côté. C’est beau, non ? Le lendemain, les parents de Darlene ne se sont rendu compte de rien, on avait fait le ménage en grand et Febreze a fait le reste. En revanche, on ne leur a pas caché la soirée picole, parce qu’on avait peur qu’ils l’apprennent par ailleurs et que…

– Que ça les rende suspicieux

– Exactement. Matt est passé pour le héros du jour, celui qui avait sacrifié son réveillon pour sa cousine et sa correspondante. Il a fait le modeste et a proposé que Darlene et moi passions notre dernière soirée avec lui, pour qu’il me fasse découvrir Bath-by-night… Ce fut ma deuxième nuit de partouze, avec les mêmes participants, sauf que j’avais décidé de ne pas boire, ni fumer, parce que je voulais savoir si c’était aussi bien sans substances. Ce qui était le cas.

Émilie s’agite, s’agace. « Elle s’ouvre quand, cette putain de boîte à gants ? » Odette donne un léger coup de volant, un chaos sur la route permet l’ouverture du retable de Sainte-Boitagan.

– J’ai toujours su que c’était mon truc, les partouzes. J’ai essayé la monogamie. Ça passe, mais bon… ça ne vaut pas… Vraiment pas. Je préférais me concentrer sur mes études et d’attendre d’aller chez Darlene pour baiser, mais alors… baiser comme jamais ! Parce que je n’avais pas envie de prendre le risque de me faire griller bêtement là où j’habitais. En 2015, Darlene et moi avons été secrètement conviées à l’enterrement de la vie de garçon de Matt, en fait l’enterrement “off” de la vie de garçon de Matt. Parce qu’il allait en faire un officiel et qu’avant, il s’offrait une retraite spirituelle à Torquay…

– Quels faux-jetons, ces angliches !

– J’ai pris l’avion jusqu’à Exeter, de là Andy me récupérait en voiture. Il y avait Clément, un autre invité français, qui arrivait par le même vol. Matt l’avait rencontré deux ans auparavant, ils étaient devenus potes. C’est fou, quand j’y repense, parce que cet ami était justement le passager assis à côté de moi dans l’avion et avec lequel j’avais pas mal sympathisé. En tout bien, tout honneur. Je tiens à le préciser. Donc, grosse surprise à l’arrivée. La soirée et la nuit tiennent toutes leurs promesses. Je ne pourrai pas assister à la noce parce que j’ai d’autres obligations en France, mais j’offre tous mes vœux de bonheur à Matt.

– Je te reconnais bien là

– Clément habite Strasbourg et il me propose de faire partie de sa bande d’amis. Je saute sur l’occasion, à des centaines de kilomètres de chez moi, je ne risque pas de rencontrer des connaissances de ma vie officielle d’étudiante… studieuse. C’est comme ça que j’ai pris mon pied toutes ces années. Et puis, Lucas s’est trouvé dans le même plan que moi. Putain ! Avec lui… J’ai toujours aimé baiser, ça a toujours été bon, mais avec lui… c’est encore meilleur. J’adore partouzer, surtout avec Vincent, Enzo, Pauline et Manon. On s’entend toutes et tous super bien, on s’accorde à la perfection question cul, il n’y a jamais aucune rivalité entre nous. C’est… génial. Vraiment génial. Je ne me suis jamais sentie aussi bien dans des partouzes qu’avec eux… et mes amis britanniques.

– Mais ?

– Jamais mon plaisir n’est aussi fort que lorsque je couche avec Lucas. Je ne sais pas où placer le curseur, entre l’amour et le plaisir. Je n’ose pas lui avouer que je crois être amoureuse de lui, que je rêve de nous deux, rien que nous deux, à faire l’amour tendrement, à faire l’amour sauvagement et après seulement, aller ensemble rejoindre les autres. J’ai peur de le voir s’enfuir en courant si je lui dis tout ça, mais en me taisant, je ne suis plus honnête et ça me fout les boules. Qu’est-ce que t’en penses ?

– J’en pense que jeudi, vous allez partir tous les deux à Avranches, que les autres ne vous rejoindront pas avant le mois d’août et donc que ça te laisse quelques belles semaines pour trouver le courage de lui parler, ou de prendre la décision de te taire. Quant à moi, je serai muette comme une tombe, si tu vois ce que je veux dire.

Émilie fait semblant de rire, mais elle avait espéré en apprendre un peu sur la confession de Lucas, or, par cette dernière phrase, Odette vient de lui faire savoir qu’elle n’en dévoilera rien.

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